Le Monde du Plein Air

Caravane rétro : Camus 340 de 1958

Légèreté, finition irréprocha­ble et tenue de route : telles étaient les promesses des caravanes Camus, construite­s dans la Somme dans les années 1950 et 1960. Le spécimen déniché par Christophe Leroy semble les tenir toutes. Ses particular­ités ? Des cache

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Des Camus, il y en a très peu en France. En dehors de la mienne, je n’en connais que deux : une plus petite, qui mesure 3,20 m de longueur, et une seconde que j’ai récemment vue en vente sur Internet... C’est tout », résume Christophe Leroy. Tout à sa nouvelle trouvaille, le Lillois fait connaissan­ce depuis cet été avec sa Camus Evasion 340 de 1958. Au départ, pourtant, les années 1950 n’étaient pas trop son rayon. « Jusqu’ici, j’étais plutôt collection­neur des années 1970 », situe-t-il, « puis j’ai eu l’impression d’en avoir fait le tour. J’ai éprouvé l’envie de changer d’univers ». Alors quand un autre rétrocampe­ur revend sa Camus devenue trop petite pour lui et sa petite famille, il saute sur l’occasion. « J’aimais ses formes arrondies, son intérieur tout en bois et surtout cette alcôve à l’arrière, qui surmonte le lit. » Avec une grande dînette à l’arrière, une petite dînette à l’avant et la cuisine centrale qui fait face à la commode, la Camus Evasion affiche un plan assez classique. « L’avantage est que la cuisine étant au centre, la caravane est très équilibrée », poursuit Christophe Leroy. « Je n’avais jamais eu de caravane faite comme ça. J’ai tout cherché tout sauf ce type de dispositio­n. Finalement, je la trouve très facile à vivre. »

Alcôve et cache-roues

Installée à Péronne dans la Somme, la marque Camus apparaît vers le début des années 1950. Ses modèles petits – de 2,60 m à 3,60 m de long – sont plutôt destinés aux 7 CV, mais aussi aux 5 CV. Les trois promesses de ses publicités de l’époque : légèreté, finitions impeccable­s et tenue de route. Si elle se spécialise dans les petites caravanes légères, la maison fabrique aussi sur demande des spécimens de 4 à 6 m de long. Selon un article du Caravanier, daté de 1957, M. Camus, alors trentenair­e, était le plus jeune des fabricants français de caravanes. Cela faisait pourtant dix ans à l’époque que sa marque existait. Il était secondé par un chef d’atelier véritablem­ent

fanatique de la caravane. « Ajoutez à cela que l’un a une formation de carrossier et l’autre d’ébéniste, et vous aurez compris que cette marque ira loin », conclut le journal. Pourtant, elle disparaîtr­a à la fin des années 1960, voire le début des années 1970. Ses emblèmes sont ceux-là mêmes qui ont séduit Christophe Leroy : ses arcades en forme d’anse de panier servant également d’équerrage et de soutien de la coque, qui décorent et solidifien­t à la fois, et ses cache-roues en forme de vague. « A ma connaissan­ce, il n’y a que les marques Your Home et Camus qui ont fait ce genre de chose. Certaines marques de voitures des années 1950 en avaient aussi. »

Cinquième propriétai­re

La Camus Evasion 340 de 1958 a quant à elle vécu plus d’une vie depuis sa sortie de l’usine. « Je suis son cinquième propriétai­re », annonce Christophe Leroy avec fierté en ouvrant le dossier fourni qui renferme les publicités d’époque ainsi que les certificat­s des reventes successive­s. « Elle a d’abord été achetée en 1958 par un greffier au tribunal de Carvin, qui l’a revendue en 1963 à un instituteu­r de l’Aisne. Après son décès, sa veuve l’a laissée dormir au garage une quinzaine d’années jusqu’à ce qu’un jour son notaire, avec l’accord des héritiers, la propose à un rétrocampe­ur », retrace-t-il. La Camus Evasion prend alors la direction de Soissons, et gagne au passage une peinture extérieure avant d’être revendue en 2015 à un autre campeur, qui l’utilise jusqu’à ce qu’elle devienne trop petite pour lui, sa femme et sa fille. Puis elle passe aux mains de Christophe Leroy fin juillet dernier.

Belle au naturel

S’il n’a encore rien refait car elle est en très bon état, il a néanmoins de menus projets pour sa nouvelle acquisitio­n. « Je vais refaire les joints des fenêtres qui se désagrègen­t et chiner des objets d’époque pour la décorer. Je pense aussi repeindre les jantes en jaune pâle », confie-t-il. « On les voit à peine, mais ça rappellera­it la couleur des murs. J’ai aussi des volets intérieurs en bois léger que je pense repeindre de la même couleur. » Mais après ces petits ajustement­s, aucune grande rénovation à venir. « Elle est belle comme ça », conclut-il simplement.

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Texte : Lucie De Gusseme Photos : Boris Réjou Collection­neur des années 1970, Christophe Leroy (ici avec Josette) est tombé sous le charme de cette Camus 340 de 1958.
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Camus est l’une des seules marques à fabriquer des cache-roues en forme de vague.
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Christophe Leroy a été séduit par l’alcôve qui surplombe le lit principal. Son nouveau propriétai­re entend bien chiner des objets des années 1950 pour décorer sa caravane comme il se doit.
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Avec une grande dînette à l’arrière, une petite dînette à l’avant et sa cuisine centrale, la Camus Evasion affiche un plan assez classique.
 ??  ?? La caravane possède aussi des volets intérieurs en bois que Christophe Leroy veut repeindre en jaune pâle.
La caravane possède aussi des volets intérieurs en bois que Christophe Leroy veut repeindre en jaune pâle.
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