Caravane rétro :
Thévenin Week-end 1958
Fabriquée par un coiffeur qui n’a construit qu’un petit nombre de caravanes, et mise en circulation entre 1955 et 1958 : c’est tout ce que savent Guillaume et Prescilia Maison de leur Thévenin Week-End à la carte grise datée de 1958, année à partir de laquelle toutes les caravanes durent se doter d’une carte grise. « Elle a des jantes de Peugeot 403, un modèle sorti en 1955 », souligne le trentenaire, par ailleurs grand amateur de voitures anciennes, « donc la Thévenin date forcément d’après 1955. C’est un modèle très luxueux par rapport aux autres Thévenin connues, qui sont plus petits et très simples ».
C’est par l’intermédiaire d’un ami inscrit sur le forum internet « Digue Dingue Dong » que le couple Maison a fait sa trouvaille. « Il l’avait vue sur un site de vente par annonces, et voulait un avis extérieur. Il était de l’Yonne, nous de la Nièvre, et il savait que je possédais comme lui une 204 Peugeot ». Les vendeurs ne sont apparemment pas de fins connaisseurs du rétro camping : « dans l’annonce il manquait le h de Thévenin ! », s’amuse Guillaume Maison. L’ami en question l’achète pour 500 euros, mais il ne la garde pas longtemps. Rapidement, il procède à un échange : sa Thévenin WeekEnd contre une autre rareté, l’Armac Armor de la famille Maison. « L’Armac était un peu grande, nous voulions une caravane un peu plus petite », se souvient-il encore.
Ravalement complet
L’échange se fait avec un petit billet. Et pour cause. Rénovée, l’Armac Armor est prête à rouler tandis que la Thévenin Week-End aurait bien besoin d’un petit ravalement de façade, voire plus. La caravane a été restaurée mais n’est pas en bon état pour autant. Elle a entre autres été badigeonnée avec du polyester. « Ce n’était pas d’origine, elle avait dû fuir. C’était assez grossier, et j’ai dû tout enlever. Je suis entré en contact avec les anciens propriétaires, qui m’ont dit l’avoir toujours connue dans cet état ». Guillaume également fait zinguer la tête d’attelage.
A l’intérieur, il y a aussi du travail. « Un ado avait dû se servir de ça comme chambre car elle avait des autocollants aux murs et des bonshommes dessinés au plafond ». Les mousses de coussins sont d’époque, mais le tissu décoré de pots de tabac qui les recouvre semble avoir été changé. Les rideaux d’origine ont eux aussi disparu, les Maison en cousent d’autres dans l’esprit d’époque. Pour la couleur du sol, ils s’inspirent du lino d’ori- gine, dont certaines portions en bon état laissent imaginer l’aspect initial : d’un rouge vif assez moderne, avec des motifs. Sur les murs en revanche, ils se contentent de lessiver le papier peint gris d’origine. L’intérieur des placards ayant été repeint en rose vif, ils leur redonnent ce qu’ils pensent être leur beige de départ. Au final, le couple mettra trois ou quatre mois à la restaurer. A raison de 3 heures par jour. « Quand je rénove, je m’y mets tous les jours », confie Guillaume Maison.
Bouchons vintage
Vendue comme une quatre places, la caravane possède un lit double à l’arrière et deux lits superposés à l’avant. Le sommier du haut est fait de plusieurs baguettes de bois reliées par du fil, mais le couple avoue ne pas savoir comment l’utiliser. Dans la cuisine, on trouve un évier mais pas de point d’eau. « Souvent, dans les caravanes, il y a une réserve d’eau », s’étonne Guillaume Maison, « mais ici, rien ». La gazinière d’origine fonctionne toujours, quant au frigo au gaz il pourrait lui aussi marcher, mais la petite famille préfère y stocker des pains de glace, par sécurité. Côté déco, le soliflore accroché au-dessus de la gazinière est d’origine. Les vieilles cartes postales punaisées aux murs, elles, ont été ajoutées par Guillaume et Prescilia.
Si le couple ne part pas tous les ans en vacances, il participe plusieurs fois par an avec sa Thévenin Weekend à des exhibitions locales de voitures anciennes, où elle fait sensation. « Il n’y a pas beaucoup de caravanes anciennes à ce genre d’événement ». Il participe également à des « bouchons » sur les nationales 6 ou 7 : « on recrée des bouchons de voitures anciennes, comme dans les années 60, avant la construction de l’autoroute. Puis on fait un petit circuit dans la ville. Ca attire du monde ! »