Animaux :
les « NAC » au camping
A poils, à plumes, ou à écailles, les NAC – « nouveaux animaux de compagnie » – seraient environ 6 millions dans l’Hexagone, avec une grande majorité de petits mammifères, 4 millions de lapins nains, gerbilles, furets, hamsters… Mais est-ce toujours possible de séjourner avec ces petites boules de poils au camping ? Qu’en pensent les spécialistes ?
Phénomène de mode, effet coup de coeur au cinéma avec « Ratatouille » ou tout simplement passion pour ces petites pe bêtes… Les raisons sont multiples, qui poussent certains de nos concitoyens à s’éprendre d’un cacatoès voire d’une mygale, quand il ne s’agit pas d’un serpent ou plus simplement d’un lapin nain. Le NAC est un animal qui aux origines n’était pas destiné à vivre avec l’humain. On y retrouve les animaux de rente (lapins, poules…), les animaux sauvages (écureuils, octodons, reptiles, arachnides, amphibiens) et les dits nuisibles (rats, souris…). Comme le souligne justement Muriel Chevalier, présidente des Fufus de l’Ouest, le furet n’en fait pas partie. « Le furet partage la même histoire que celle de l’homme et du chien, à la différence que celui-ci ne peut survivre seul.
Cette appellation de NAC viendrait alors des vétérinaires qui ne les soignent que depuis une trentaine d’années. » Ceci explique le fait que certains campings se voient dans l’obligation de les interdire : « animaux acceptés sauf NAC » peut-on parfois voir à l’entrée des campings. En effet, peu de campeurs sont disposés à séjourner près d’un voisin rampant, ou à se retrouver « nez à truffe » avec un furet échappé. Il faut dire que ces petites bêtes ont l’art de se faufiler partout…
Demander au camping avant de partir
Au moment de réserver, contactez le camping pour savoir s’il est possible de venir avec un NAC. Une explication peut parfois suffire pour lever certaines restrictions, notamment s’il s’agit d’un lapin nain. Une visite chez votre vétérinaire s’impose comme
pour n’importe quel animal de compagnie. Le Docteur Mélanie Coquelle, vétérinaire spécialiste NAC rappelle par exemple : « Pour le lapin, un vaccin contre la myxomatose est vivement conseillé. Ainsi que l’application d’un antiparasitaire externe adapté pour éviter toute contamination avec les puces du chat, friandes du poil de lapin. Et bien évidemment, il vous faudra faire identifier votre petit compagnon, obligation faite depuis 2012 pour voyager en France ». Si vous passez les frontières, vous devrez lui faire établir un passeport sanitaire et dans certains cas, un vaccin contre la rage est exigé (voir les infos sur www.anivetvoyage.com).
Contrôle à bord
Votre caravane doit être entièrement sécurisée pour que l’animal ne puisse s’échapper. Les systèmes de ventilation et de chauffage à air pulsé offrent à ces petites bêtes des idées d’exploration… et de nouvelles occasions de se blesser. Muriel Chevalier des Fufus de l’Ouest ajoute ce point de détail : « Le réfrigérateur encastré avec une aération en façade est un bon point d’entrée pour le furet ». Une vérification identique s’impose si vous louez un mobil-home. En revanche, la tente est fortement déconseillée, pour les trop grands risques qu’elle pourrait engendrer aussi bien en matière d’isolation thermique insuffisante que d’absence totale de sécurité car c’est une vraie passoire…
Voyage : attention « chaud » devant !
Un ennemi commun à tous ces petits mammifères : la chaleur, indépendamment du stress dont ils peuvent faire l’objet. Des températures supérieures à 25 °C peuvent leur être fatales ou provoquer des complications du type gêne respiratoire chez le lapin. Prévoyez des moyens de rafraîchissement adaptés : stores, climatisation non diri-
gée vers l’animal, biberons d’eau fraîche à disposition et serviettes humides placées sur et dans la cage de transport. Gwenaëlle Bernard, auteure du site « La dure vie d’un lapin » propose de « vaporiser régulièrement avec de l’eau la fourrure de l’animal à l’abri des courants d’air ». Pour le choix de sa cage optez pour un modèle de petite taille : « Pour les petits mammifères comme le lapin, qui vit, à l’état naturel, dans un terrier, il vaut mieux opter pour un endroit plutôt fermé, limité et plus rassurant » rappelle le Docteur Véronique Mentré, spécialiste européenne des petits mammifères. Pour le furet, un conseil avisé : l’intervalle entre les barreaux ne doit pas excéder 2,5 cm sous peine de le retrouver à l’extérieur. Et prévoir une surface qui lui permette de s’étirer de tout son long… Une cage de transport se doit donc d’être sécurisée, résistante aux chocs et aménagée avec un espace repos confortable mais pas trop chaud. Muriel Chevalier partage ce point : « pour leur couchage, évitez les polaires et la laine, et préférez le coton ou le lin pour leur effet thermo régulateur. Suspendez également un hamac où l’animal pourra se prélasser pendant les arrêts détente ». Enfin habituez progressivement vos nouveaux petits compagnons à ce nouvel espace de vie…
Pause salade
Autre moyen de les rafraîchir et de les occuper, outre leurs joujoux favoris, pour les rongeurs donnez-leur à grignoter : pommes, concombres, salade pour une hydratation régulière. Si cela ne suffit pas demandez conseil à votre vétérinaire, il existe des compléments alimentaires naturels très efficaces pour lutter contre le stress. Muriel Chevalier des Fufus de L’Ouest insiste sur ce point : « Un furet stressé et peureux peut devenir anorexique, avoir des diarrhées qui, si non traitées à temps par un vétérinaire compétent, peuvent s’avérer irréversibles ». Deux conseils encore, téléchargez gratuitement l’appli SOS PETS pour connaître le vétérinaire le plus proche et emportez le carnet de santé de l’animal. Sur la route, toutes les deux heures, prévoyez une pause détente ! Si votre petit compagnon est déjà habitué à marcher en laisse, une balade au grand air avec un harnais bien ajusté sera vivement appréciée.
Arrivés à destination…
Pendant votre installation au camping, sortez l’animal de sa cage de transport et placez-le dans celle réservée à son séjour. Si la météo le permet, et uniquement sous surveillance (car ils creusent très vite des terriers voire des tunnels…), vous pouvez également le placer dans son parc ou enclos sur l’herbe exclusivement, à l’ombre et bien à l’abri des prédateurs potentiels. Ne l’installez jamais sur du dallage ou du goudron, en particulier quand il fait chaud. Certaines espèces comme les furets appréciant l’eau, vous pourrez leur ajouter une grande bassine d’eau ou piscine privée à demeure !