Duel au sommet :
Mercedes Sprinter ou Volkswagen Crafter ?
Le Sprinter et le Crafter sont le fruit d’un divorce. Mercedes et Volkswagen ont en effet décidé de partir chacun de leur côté au milieu des années 2010. Mercedes, qui était à l’origine de ce co-développement, a poursuivi seul sa route, tandis que Volkswagen s’est appuyé sur des ressources internes et a développé son utilitaire avec MAN, la marque allemande de poids lourds devenue une de ses filiales. Il nous paraissait donc naturel de comparer ces deux géants, d’autant plus que le Sprinter est un best seller au sein de la marque à l’étoile. Dans les deux cas, les constructeurs n’ont pas lésiné sur les offres. Le Mercedes est pour l’instant disponible en trois longueurs et deux hauteurs, sachant que la L4 arrivera dans les mois prochains, ainsi qu’en version traction – une première – et propulsion. Chez Volkswagen, trois longueurs sont également disponibles, mais histoire de compliquer les choses, elles vont de L3 à L5 alors que chez Mercedes, on parle de L1 à L4. Bref pour l’étoile, l’offre va de 5,27 m à 7,30 m en longueur et de 2,37 à 2,83 m en hauteur, tandis que la concurrence s’étire en longueur de 5,99 m à 7,39 m et en hauteur de 2,36 à 2,59 m. Voici donc pour les présentations générales. Voyons un peu plus ce qui se passe à l’intérieur.
Des intérieurs dédiés au travail
La cabine du Sprinter s’ouvre sur une grande console. Devant le conducteur, le volant est celui de la nouvelle Classe A, ce qui montre que le constructeur souhaite proposer le même niveau d’agrément que dans ses berlines. Cela se voit également dans les matériaux utilisés pour les commandes ainsi que dans l’excellente qualité d’assemblage. Chez Volkswagen, la cabine est aussi une belle réussite, avec des matériaux adaptés à un usage utilitaire. Elle se montre surtout plus fonctionnelle que celle du Sprinter car elle bénéficie de nombreux rangements incluant des grands bacs de portières répartis sur trois niveaux, une capucine spacieuse et des rangements au-dessus de la planche de bord. A ce propos, les deux concurrents sont à égalité. Si chacune des deux planches de bord affiche un style propre à chaque marque, avec une ambiance plus moderne chez Mercedes, grâce à un grand écran, elles se montrent toutes les deux très ergonomiques, si ce n’est pour le branchement des prises 12V et USB, bizarrement situées. Le confort est également au rendez-vous avec dans les deux
cas la possibilité de régler en hauteur et en profondeur le volant. Les sièges bénéficient de plusieurs réglages afin de trouver sa bonne position de conduite. Quant aux mousses de ces derniers, n’oublions pas que nous sommes à bord de deux produits allemands, ce qui signifie un certain maintien pour ne pas dire… dureté, un manque de moelleux qui, néanmoins, conviendra peut-être à certains.
Quelques centimètres de différence
Dans le compartiment de chargement, Mercedes a choisi un éclairage à LEDs, beaucoup plus efficace qu’avec une simple lampe. C’est un choix d’autant plus judicieux que désormais cette technologie ne coûte plus grand-chose. Dans sa configuration L3H3, le Crafter dispose d’un volume utile de 11,3 m3, ce qui correspond à la majorité des ventes sur ce segment. Notre Sprinter étant plus petit de quelques centimètres, le volume utile perd 0,8 m3. Cela se retrouve également dans la longueur de chargement, mesurée à 3,45 m pour le Crafter contre 3,27 m pour le Sprinter. L’accès au compartiment arrière est facilité sur le Volkswagen ; les portes s’ouvrent à 225° car elles sont maintenues par un aimant le long de la carrosserie, alors que celles du Sprinter ne s’ouvrent qu’à 180°. Avantage sur le VW, ce système d’aimant permet d’ouvrir sur toute sa longueur la porte latérale droite. En outre, un astucieux système de fixation évite de se pincer les doigts lorsque l’on veut les ouvrir en grand. Sous le capot, Volkswagen a installé un quatre cylindres de 1 968 cm3 disponible en trois puissances, 102, 140 et 170 ch. C’est dans cette seconde version que nous avons pu essayer le Crafter. Avec un couple de 340 Nm disponible dès 1 600 tr/ min, le bloc se révèle plaisant, souple, bref plein d’agrément. Il est secondé par une boîte manuelle à six vitesses dont les derniers rapports nous ont paru un peu long. En face, le Sprinter dans sa version 314 CDI dispose d’un bloc affichant une cylindrée plus importante. Mercedes a en effet choisi un 2 143 cm3 qui lui dispose de deux turbos. Il n’est pour l’instant disponible qu’en deux variantes, 114 et 143 ch. Nous avons pu essayer la plus puissante qui, cerise sur le gâteau, était équipée d’une boîte automatique à sept rapports, option uniquement disponible sur la version propulsion. S’il est difficile de comparer deux véhicules avec une transmission différente, on peut néanmoins se pencher sur la fiche technique afin de mettre en exergue les qualités de chacun. Et à ce jeu, c’est le Mercedes qui remporte la manche, car bien que son couple soit 10 Nm moins puissant que celui du Volkswagen, il arrive beaucoup plus tôt, à seulement 1 200 tr/min, ce qui le rend éminent plus sympathique !
Chères options
Avec de telles motorisations, ces véhicules sont capables d’effectuer des trajets au long cours. Conçue dans un pays décentralisé où les
Mercedes Sprinter 314 CDI BVA L2H2 Propulsion
autoroutes règnent en maître, l’insonorisation du Mercedes et du Sprinter se révèle soignée, tout comme la position de conduite, nous l’évoquions un peu plus haut. Pour manoeuvrer, ils disposent de tous les deux d’une caméra de recul, évidemment facturée en option. Si elle est très utile sur le Mercedes, c’est moins le cas sur Volkswagen, car non seulement la définition n’est pas terrible, mais, en plus, elle est placée trop haut… Enfin, à l’instar de ce qui se passe dans l’automobile, les deux fourgons font le plein d’aides à la conduite qui sont, par contre, facturées au prix fort en option. On peut notamment citer le système anti angle mort, le freinage automatique d’urgence, l’assistance de manoeuvre avec remorque, le système d’aide au stationnement automatique, le régulateur de vitesse intelligent et l’assistant de maintien dans la file. La liste n’est pas exhaustive. Pour conclure, les prestations de deux véhicules se révèlent assez proches, il est donc difficile de les séparer. Nous avons un petit faible pour le Mercedes car son bloc plus souple procure plus d’agrément de conduite, mais le Volkswagen revient sur le devant de la scène dès que l’on aborde le côté fonctionnel. Et si l’on s’arrête sur le tarif, le Crafter commence furieusement à faire de l’ombre au Sprinter, qui, étoile à trois branches sur le capot oblige, affiche des prix qui s’envolent… Restent les offres de financement proposées par le réseau qui, elles, feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre.