Essai Dacia Sandero
Eco 100 GPL
Après avoir testé le Duster GPL dans l’édition précédente, nous voici maintenant avec la Sandero (version 2020) dans la même offre bicarburation, à motorisation identique. L’intérêt est de disposer d’une tractrice à prix économique, ouvrant ainsi la possibilité d’accéder au caravaning sans se ruiner. Inconvénient, le poids tractable reste limité, et encore plus avec une caravane classique.
Ceux qui ne connaissent pas encore la Sandero seront surpris par sa maniabilité et un certain tempérament vif, avec ce petit moteur pointu, un tantinet sonore certes. Tracter avec une citadine, pourquoi pas ? Si les caravaniers se tournant vers les grosses berlines ou les SUV le font parce qu’ils choisissent la sécurité ou de grandes caravanes, les jeunes familles à budget limité, souhaitant acquérir une voiture neuve, peuvent ici se poser la question. L’argument économique compte évidemment, avec un prix d’attaque à 11 190 € (finition Essentiel, tarif 2020), avec en prime une carte grise gratuite ou à 50 %, une prime de reprise possible ou encore la vignette Crit’air1, importante pour cette auto destinée aussi à la ville. Notre essai, nous l’avons réalisé avec la version suréquipée Stepway, au look un peu plus baroudeur, et enrichie de quelques options (14 990 € au total, avec climatisation, navigation Europe, accoudoir pour le conducteur et caméra de recul).
Poids tractable à étudier
La fiche technique des Sandero nous apprend qu’il n’y a qu’un poids tractable maxi pour toutes les versions, 1 090 kg. De surcroît, cette valeur est à considérer avec un report de charge (ici, en ce qui nous concerne, le PTAC s’élève à 1 568 kg et le PTRA à 2 368 kg, la différence étant de 800 kg). Tracter les 1 090 kg autorisés suppose donc un transfert de charge de 290 kg pour ne pas dépasser le PTRA, et rester dans les « clous » du Code de la Route. Ajoutons que le poids maxi non freiné (cas d’une caravane pliante toile, ou d’une petite remorque) se limite compte tenu du Code à 580 kg, soit la moitié du poids à vide de la voiture, lui aussi
de 1 090 kg. Quoi qu’il en soit, nous avons choisi pour ce test une caravane tout aussi économique que notre Sandero, une Caravelair Alba 400 modèle 2020 pesant 770 kg à vide, et gratifiée d’une largeur de 2,10 m. Vu le gabarit de la voiture, et la puissance moteur, cela semble tout à fait raisonnable. Après coup, à 30 kg près, nous lui donnerons 800 kg de poids conseillé, son bilan en traction étant tout à fait correct.... Attention en revanche, vouloir tracter 1090 kg (soit la même masse que le poids à vide de la voiture) suppose de se restreindre à de courts trajets et à vitesse réduite, pas avec une caravane mais une remorque basse, sans prise au vent donc, du style transport de matériaux lourds, bois, etc.
Au volant, avec la caravane
Notre caravane d’essai dispose d’un poids à la flèche de 50 kg, bien en dessous du poids admis à la rotule, 75 kg. Toutefois, notre attelage RDSO culmine à 50 cm, c’est haut et cela impacte négativement la qualité de la tenue de route de la caravane, non équipée d’antilacet, et « levant le nez » logiquement à une certaine vitesse, quand le vent appuie sur sa face avant. C’est ce que nous avons ressenti au-delà de 90 km/h, dès qu’il y a un léger vent : l’amortissement souple de la Sandero ne parvient plus à gérer les oscillations de la caravane, la tenue de cap devient floue. Sans vent, on atteint 100 km/h, mais cela doit être considéré comme le grand maximum. 90 km/h nous semblent être la vitesse limite de sécurité pour tracter avec auto. Au niveau du comportement moteur, il est difficile de maintenir l’allure sans relancer en 3ème ou en 4ème. A 90km/h, la 5ème, à 2000 tr/ min, n’est pas vraiment opérante et risque de « s’écrouler » à l’approche d’un faux plat ; il faut croiser en 4ème (3 000 tr/min), voire en 3ème (3900 tr/min) si une côte apparaît. A 100 km/h, la 4ème à 3000 tr/ min permet de conserver une certaine réactivité ; la 5ème, à 2250 tr/ min, manque encore de souffle. Il est évidemment difficile d’envisager la traction en montagne avec ce type de caravane, faute de couple suffisant à bas régime. Du reste, le frein moteur manque aussi, et l’on risque de trop solliciter un freinage pourtant très correct. Côté confort, nous l’avons vu, la suspension déjà souple en solo n’améliore pas les choses en traction sur voie rapide ; toutefois, sur petites routes de campagne, l’amortissement devient plus agréable, la voiture ne talonne pas.
Doubler les camions
Dernière chose, vu la masse légère de cet ensemble attelé, doubler les poids lourds n’est pas évident avec les turbulences qu’ils créent. Pour cet exercice, il faudra attendre des côtes (quand la caravane tirée est bien « tendue ») afin de se lancer dans un dépassement, ce qui sollicitera bien sûr le moteur mais permettra de s’élancer avec plus de sécurité au-delà de 80 ou 90 km/h. ●