-providence
L’entreprise détient le quasimonopole du financement de la protection sociale. Un fardeau qui en fait la championne européenne toute catégorie des charges sociales (51 % pour les patronales, 25 % pour les salariales). Or si les besoins de financement iro
imaginer que ceux qui bénéficient de la garantie d’un emploi à vie témoignent de leur solidarité avec ceux qui en sont loin, en cotisant à l’indemnisation du chômage. Dans la pratique, leur niveau de revenu dissuade de l’envisager. Les traitements du million d’enseignants ne sont pas à la hauteur pour supporter cet effort. Mais du côté des retraités, l’alignement des retraites en fait réfléchir plus d’un.
L’Entreprise Providence à bout de souffle
Pour financer l’intérêt général, l’entreprise providence toute seule bute en effet sur une limite : auparavant, elle doit créer de la richesse. Bref, le fardeau des solidarités est devenu bien trop pesant pour elle. Il est sans doute possible de l’alléger en séparant beaucoup mieux ce qui relève d’un socle de solidarités essentielles dans le domaine de la retraite, de la maladie voire de l’indemnisation du chômage, d’un domaine volontariste autant qu’assurantiel. La prise en charge des premières sur une assiette beaucoup plus large que le travail – les revenus et la consommation – relève autant de la justice sociale que de la logique économique.
Ce deuil éclatant de bien des Dès 2007, j’avais expliqué que pour les prestations universelles – ce socle de soins essentiels où doit jouer la solidarité –, le fait que l’assiette contributive soit celle du travail ou du capital n’a aucun sens. Il faut qu’elle soit la plus large possible, donc celle des revenus et de la consommation. Tout le monde a les mêmes droits, donc il n’y a pas de raison que l’effort contributif diffère en fonction de l’origine des revenus, du capital ou du travail. Les prélèvements doivent être les mêmes, et donc pas mal de points pourraient passer de l’assiette salariale à celle des revenus, mais il faut avoir le courage de le faire. Cela provoquerait une très forte dévaluation fiscale. Si l’on supprime une quinzaine de points de l’assiette salariale, par étapes, on baisse le coût du travail dans des proportions phénoménales. On peut aussi utiliser la variable TVA sociale en utilisant l’assiette de la consommation. On gagne sur tous les tableaux, en termes de compétitivité pour les entreprises, d’équité sociale pour les citoyens. Comparés aux autres pays, les fonctionnaires français sont plutôt mal payés, mais surtout très nombreux et pas assez responsabilisés, avec beaucoup d’inefficacité dans le système. C’est le vrai problème de la masse salariale de la fonction publique. Le million d’enseignants est notoirement mal payé ; peut-on raisonnablement envisager de ponctionner leurs revenus ? Ce n’est pas sérieux.