Francis Lorentz
Co-fondateur de LD&A Jupiter
“Ce qui se passe dans le monde de l’Internet relève souvent de l’improvisation instantanée et du
chaos créatif”
Notre “boutique”, spécialiste des activités numériques, intervient dans deux domaines, la levée de fonds et les fusion- acquisitions. Sur le premier point, il s’agit d’aider de jeunes entreprises qui ont l’ambition de se développer très rapidement, à trouver leur financement en fonds propres auprès d’investisseurs français ou internationaux.
La France et le capital-risque
À mon avis, la France offre aujourd’hui un environnement tout à fait exceptionnel pour la création et les premiers développements des jeunes pousses. Pour le financement en capital- risque, nous sommes mieux placés que la plupart des pays européens grâce au dynamisme des fonds d’investissement et de la BPI. À cela s’ajoute le crédit impôt recherche, un remarquable stimulant de l’innovation. Les vraies difficultés pour ces jeunes entreprises apparaissent plus tard et débordent largement la question du financement. Quand elles franchissent certains seuils, en taille, en effectif, elles sortent de cet univers privilégié des start-up, que tout le monde s’emploie aujourd’hui à favoriser, et entrent dans le monde des entreprises de droit commun. De créateurs d’entreprise, leurs fondateurs deviennent des patrons, suspects de privilégier leur enrichissement personnel et celui de leurs actionnaires, et sont confrontés à la créativité du législateur en matière de droit du travail et de fiscalité.
L’exil des start-up
Pour une start-up, il y a plusieurs raisons de partir de France. D’abord la taille du marché. Il n’y a pas de marché européen intégré. L’Europe, ce sont 28 langues, des systèmes fiscaux hétérogènes, des normes et des standards, des habitudes de consommation et des réseaux de distribution souvent différents d’un pays à l’autre Aux États-Unis, vous avez immédiatement accès à