LA MAIN INVISIBLE DU MARCHÉ
Volatilité calculée !
À l’occasion de son dernier Club de gestion financière, Associés en Finance rappelait qu’en décembre 2015, deux scénarios se dessinaient quant à l’évolution des marchés actions, l’un pessimiste et l’autre un peu plus optimiste. Au total, le marché, tel un métronome allant d’un scénario à l’autre, resterait volatil. Dans les faits, depuis le début de l’année 2016, la forte volatilité a bien été présente et les marchés actions mondiaux ont souffert (-3,2 % pour l’EuroStoxx, -1,1 % pour le S&P et -20,5 % pour l’indice de Shanghai), dans un contexte d’inquiétudes renforcées sur la croissance mondiale et de taux d’intérêt qui ont repris leur baisse depuis la fin du premier semestre 2015. Concernant les sociétés cotées, les chiffres d’affaires ont progressé cette année pour les entreprises de la zone euro (+2,4 % pour celles composant l’indice Eurostoxx 50) et pour les valeurs américaines (hors pétrolières). C’est également le cas des bénéfices, en hausse de +4,9 % (Eurostoxx 50),) +3,7 % (Échantillon Associés en Finance euro) et +5,4 % (DowJones hors Exxon et Chevron). Malgré une progression des résultats, le contexte macroéconomique implique un léger recul des prévisions à long terme dans Trival [le modèle d’analyse prospective d’Associés en Finance, ndlr]. Le niveau des bénéfices réalisés en 2005 ne devrait être retrouvé qu’en 2018.
Vision complémentaire
La baisse des cours conjuguée à celle des taux d’intérêt depuis le mois de décembre a entraîné un accroissement de l’écart de rentabilité attendue entre actions et obligations, qui se situe désormais au-dessus de sa moyenne de long terme. Associés en Finance a apporté une vision complémentaire de cet écart, sur la base non plus du taux du Bund à 10 ans mais d’un taux moyen pondéré des dettes souveraines de la zone euro (1,11 % au 11 mars 2016 vs 0,27 % pour le Bund à 10 ans). En dépit d’une physionomie relativement proche, l’écart basé sur le taux pondéré se révèle bien moins volatil, ce qui dans certaines situations donne des signaux différents sur la valorisation des marchés. Associés en Finance a mené deux simulations : d’une part sur la base d’un retour de l’écart de rentabilité attendue entre actions et obligations à sa moyenne depuis 2002, d’autre part sur la base d’une remontée du taux du Bund à 0,73 % (Consensus dans un an). Cela impliquerait une hausse des marchés actions de +10 % dans le premier cas, et de +1 % dans le second. Dans un contexte de faiblesse des taux d’intérêt qui perdurerait, et dans la mesure où les dégâts collatéraux de cette situation ne se manifesteraient pas, Trival donne des signaux neutres. Mais les facteurs de risque macroéconomiques et liés à la politique monétaire sont particulièrement préoccupants. Aussi peut-on s’attendre à ce que les marchés, au mieux, continuent leurs mouvements de métronome.