Le livre numérique, l’innovation dont personne ne veut (vraiment). Ni les lecteurs, ni les éditeurs.
les processus de production. Rédaction, édition ou fabrication, l’informatique et le numérique ont permis de réduire les coûts et les délais, et d’améliorer la productivité comme dans beaucoup d’industries. Pour la gestion des catalogues, des stocks ou des bases de données clients, les vendeurs n’ont pas non plus attendu Amazon pour s’informatiser. Côté offre, la filière s’est elle aussi peu à peu structurée. Dans son baromètre 2015, KPMG estime que 62 % des éditeurs en France disposent d’une offre de livres numériques. Toutes les grandes maisons d’éditions dont le chiffre d’affaires dépasse les 20 millions d’euros sont présentes sur ce marché, mais moins de la moitié des plus petites se sont lancées. Joëlle Tubiana, associé KPMG, décrypte les stratégies e-book des éditeurs : “Le bénéfice numéro 1 est d’atteindre un public différent. L’aspect économique n’est pas primordial, sauf pour la réédition d’anciens ouvrages ou l’édition de livres à faible tirage. Pour les nouveautés en revanche, les économies sur le tirage, le stockage ou la distribution sont très faibles, car les éditeurs doivent quand même produire des ouvrages imprimés”. Un avis que partage Alexis Esmenard, le directeur du développement numérique du Groupe Albin Michel: “Aujourd’hui, nous ne voyons pas le numérique comme des coûts en moins mais plutôt comme des recettes en plus. D’abord sur les grandes ventes, le prix de fabrication n’est plus vraiment un élément différenciant. Ensuite, le progrès technologique de l’imprimerie a permis de réduire considérablement les coûts de stockage. Nous imprimons pour 3 mois, puis nous rééditons s’il le faut. Le temps où nous imprimions un livre pour 1 an – avec une grande prise de risque – est révolu. Il y a beaucoup plus de souplesse et d’initiative”.
L’exception du btob
Actuellement, seul le secteur du BtoB profite largement de la révolution digitale. Les secteurs de l’édition juridique et scientifique sont deux marchés très numérisés. “Certains éditeurs de