Le Nouvel Économiste

Adair Turner

Économiste britanniqu­e

- MARTIN WOLF, FT

“L’Europe m’inquiète”

Autour d’un ‘bar’ et de raviolis, et avant le référendum, l’ancien dirigeant de l’ex-autorité des marchés britanniqu­e, la FSA, parle du Brexit, de ses erreurs à propos de l’euro, et trouve que le chancelier George Osborne est ‘assez joueur’.

J’arrive au restaurant Cecconi’s avec ponctualit­é, juste après 13 heures, et je trouve mon invité déjà installé devant un Virgin Mary. Le lieu est bien choisi. Cecconi’s, au coeur de Mayfair, est un rendez- vous des barons de la finance et de la politique, les deux mondes dans lesquelles la carrière de mon invité s’est déroulée. Jonathan Adair Turner, baron Turner de Ecchins-well pour lui rendre son titre, est le technocrat­e tout terrain du Royaume-Uni, la version anglaise d’un énarque français. Il représente l’élite internatio­nale de l’économie et des politiques publiques, dans des jours où les Brexiters et les partisans de Donald Trump voit justement cela comme l’ultime outrage. Avant même de passer commande, nous parlons de la campagne du Brexit. Le jour où nous avons déjeuné ensemble, les sondages donnaient toujours les “Remain” (rester) en tête. Michael Gove, l’un des avocats les plus convaincan­ts en faveur du Brexit, venait d’être tourné en ridicule pour avoir cité l’Albanie comme modèle d’une relation plus distante avec l’UE.

“Gove doit se donner des gifles pour avoir parlé de l’Albanie” remarque Turner, et il était d’accord avec moi : à ce moment précis, la campagne du “Leave” “ne semblait pas marcher très fort”. Mais, ajouta-t-il à raison :“On ne

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