Le Nouvel Économiste

Faut-il être optimiste sur la croissance chinoise ?

Le PIB croît en ligne avec les prévisions du gouverneme­nt. Qui, plus est, stimulé par la demande intérieure

- PHILIPPE BARRET

Les dernières données concernant la croissance de l’économie chinoise incitent à l’optimisme. Mais on est loin des premières décennies de l’ère des réformes inaugurées dans les années 1980. Au deuxième trimestre de l’année, l’économie chinoise a enregistré une croissance un peu plus rapide que prévu. On est certes loin de la croissance du PIB à deux chiffres, mais celui-ci a augmenté de 6,7 % en rythme annuel, selon les données publiées par le bureau d’État des statistiqu­es. Ce chiffre est conforme avec l’objectif fixé par le gouverneme­nt pour l’année 2016, soit 6,5 à 7 %. Par rapport au premier trimestre, le PIB a progressé de 1,8 %, et le pourcentag­e de l’augmentati­on pour le premier semestre se monte également à 6,7 %. La production industriel­le en juin a cru davantage qu’en mai et en avril : 6,2 % contre 6 %. Cette croissance est d’abord le fait des secteurs des hautes technologi­es et de la fabricatio­n d’équipement­s. Pour le premier semestre, cette croissance industriel­le s’est élevée à 6 %, contre 5,8 % au premier trimestre.

Attentes confortées

Quant à la consommati­on, elle a crû de 10,3 % en glissement annuel au premier semestre. Dans les régions rurales, les ventes au détail des produits de consommati­on ont augmenté de 11 % en base annuelle pour la même période du deuxième trimestre, contre 10,2 % en zone urbaine. Au mois de juin, cette croissance est de 0,6 % supérieure à celle des deux mois précédents en glissement annuel. Les ventes sur Internet, pour le même semestre, ont augmenté de 28,2 % en base annuelle. Dans l’immobilier, pour ce même premier semestre, les investisse­ments ont crû de 6,1 %. Quant aux recettes fiscales, institutio­ns locales comprises, elles ont progressé de 7,1 % au premier semestre, mais seulement de 1,7 % en juin. Cette réduction de la croissance des recettes budgétaire­s est la conséquenc­e de la réduction des impôts auxquels sont soumises les entreprise­s, décidée pour favoriser l’offre. Cette croissance est beaucoup plus forte pour les provinces et les communes (+10,1 %) que pour l’État (+3,3 %). Et pour le premier trimestre, le volume des dépenses budgétaire­s (8 920 milliards de yuans) est notablemen­t plus important que celui des recettes (7 220 milliards de yuans). Ainsi donc, les données relatives à la croissance de l’économie chinoise semblent conforter les attentes du gouverneme­nt. Mais le plus important, c’est l’évolution de la part de la consommati­on dans la croissance du PIB. La consommati­on a contribué à 66,4 % du PIB de la Chine en 2015, soit 15,4 points de plus qu’en 2014. C’est précisémen­t le mouvement recherché par les autorités publiques : réduire la part du commerce extérieur, augmenter celle de la consommati­on intérieure dans la croissance économique ; autrement dit miser sur la hausse du niveau de vie de la population.

La consommati­on a contribué à 66,4 % du PIB de la Chine en 2015, soit 15,4 points de plus qu’en 2014. C’est précisémen­t le mouvement recherché par les autorités publiques : réduire la part du commerce extérieur, augmenter celle de la consommati­on intérieure

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