“Les bons élèves sont punis !”
Pierre Bédier Président LR du conseil départemental des Yvelines
Révolté. Pierre Bédier, ce “vieux gaulliste”, comme il se définit, défend bec et ongles les intérêts des Yvelines, département dont il a la charge. Côté défensif, il s’en prend vivement à la gestion du gouvernement socialiste pour les dérapages du coût du financement du RSA laissé à la charge de “sa” collectivité. Il dénonce une réduction drastique de la
Dotation globaleg de fonctionnement, , versée par l’État, pour cause de “bonne gestion”. Il s’en prend également à une réforme territoriale qui “a touché tous les étages mais sans vision d’ensemble. Je ne sais
plus qui fait quoi”. Côté offensif, le président Bédier déploie sa riposte sur deux plans. D’une part, il expose sa conception d’une organisation rénovée et simplifiée du territoire francilien. Il milite pour une métropole – dimension pertinente dans la course mondiale à la compétitivité –, élargie à l’ensemble de l’Ile-de-France. D’autre part, le “patron” des Yvelines a choisi de mettre en oeuvre avec Patrick Devedjian, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, un partenariat économique étroit pour muscler le développement des deux entités. Objectif : arriver à une fusion des deux territoires, facteur d’économies et facilitatrice de production de richesse – car les enjeux d’aménagement sont d’envergure interdépartementale.
Les Yvelines, c’est un département paradoxal. En ce sens que c’est le château de Versailles et en même temps le premier département industriel d’Ile-de-France. C’est une succession de villes royales ou impériales, et au nord de cités qui n’ont rien à envier à la Seine-Saint-Denis.
Une saignée étatique
Ce département, c’est en gros un 1,5 milliard d’euros de budget, dont un peu plus d’1 milliard consacré au fonctionnement. C’est un département qui subit une “saignée étatique” sans aucun précédent et sans aucune comparaison possible. Parce que la Dotation globale de fonctionnement (DGF) du département, versée par l’État, est supprimée à hauteur de 90 %. Votre “ah bon ?” montre bien le caractère non seulement absurde, mais original de la mesure. Au cun autre département n’est ainsi impacté, alors pourquoi est-on autant impacté ? Parce que les Yvelines ont très peu de dettes, très peu de fiscalité et très peu de dépenses de fonctionnement. Donc dans la logique étatique, j’ai envie de dire très socialiste, un bon élève doit forcément être ramené au niveau des moins bons. Ce serait dommage d’essayer d’emmener les moins bons à être meilleurs… Cette situation nous met dans une tension financière et fiscale très importante. Ce qui fait qu’en même temps que nous augmentons les impôts, nous allons devoir aussi faire des économies. Nous ne serons plus le département le moins fiscalisé de France, même si le choix n’est pas de tout faire supporter par la hausse d’impôt. De ce point de vue, c’est un département qui aujourd’hui connaît de grandes difficultés. Néanmoins, nous sommes très engagés dans les missions qui sont les nôtres, en particulier dans les missions sociales et le domaine du RSA. Comment expliquer ces contraintes? Sur le budget de fonctionnement d’1 milliard d’euros, il y a 800 millions d’euros de dépenses qui sont incompressibles parce que c’est d’une part ce que nous devons au titre des prestations sociales légales, et d’autre part des dépenses de personnel qui sont déjà les plus faibles de France. On ne peut pas dire :“faites des économies sur le personnel”, c’est déjà fait ! Sur ces 800 millions