Le Nouvel Économiste

Officielle­ment, l’économie chinoise se porte bien

Les indicateur­s sont au beau fixe, malgré des “difficulté­s qui perdurent”

- PHILIPPE BARRET

Mises à part quelques incertitud­es mineures, tout va bien pour l’économie chinoise. C’est ce qu’expose dans le ‘Quotidien du peuple’ le porte-parole du Bureau national des statistiqu­es. Le diagnostic dressé pour l’avenir de l’économie chinoise s’énonce ainsi : croissance régulière, réforme structurel­le progressiv­e, émergence de nouvelles économies, améliorati­on des fondamenta­ux. Le haut fonctionna­ire y ajoute “des difficulté­s qui perdurent”, consécutiv­es à la faible reprise de l’économie mondiale. Il cite en exemple de la province du Guandong pour illustrer l’état présent de l’économie nationale. Cette province est à l’avant-garde de la “réforme et de l’ouverture”, avec des entreprise­s en forte croissance dans le secteur des technologi­es de l’informatio­n, comme Huawei, mais aussi des usines de fabricatio­n de jouets employant une maind’oeuvre nombreuse. Au niveau national la croissance s’est stabilisée, pour les deux premiers trimestres de l’année, au niveau raisonnabl­e de 6,7 %. Pour la même période, l’indice des prix à la consommati­on s’est établi à 1,8 %, un taux relativeme­nt faible. Et le taux de chômage est en légère baisse. Fait au moins aussi important : au premier semestre de l’année en cours, le secteur tertiaire a contribué pour 54,1 % au PIB, soit 1,8 % de plus que pour la même période en 2015. C’est un bon signe, car le développem­ent du tertiaire, aujourd’hui très insuffisan­t, est lié à la réforme visant à s’appuyer sur la consommati­on intérieure pour alimenter la croissance. Parmi les services en croissance rapide, il y a l’éducation en ligneg et les soins médicaux, traditionn­ellement entre les mains de l’État.

Sept nouvelles zones de libre-échange

Autre bon signe : les régions du centre et de l’ouest ont bénéficié d’une croissance supérieure à celle des régions de l’est. Pour soutenir ce mouvement, les autorités ont décidé de créer 7 nouvelles zones de libreéchan­ge dans ces régions du centre et de l’ouest (et du nord aussi) qui s’ajouteront à celles de Shanghai, de Tianjin, du Fujian et du Guangdong, toutes sur la côte orientale et méridional­e. Parmi les nouvelles zones de libre-échange, ouvertes aux investisse­ments étrangers et bénéfician­t d’une plus grande liberté de circulatio­n des capitaux, celle du Hubei sera affectée à la constructi­on de bases de haute technologi­e. Dans la réforme économique en cours, ces activités doivent permettre à la fois de répondre à la demande intérieure et de fournir matière à exportatio­n. Et ces activités enregistre­nt d’ores et déjà une croissance nettement supérieure à la croissance du PIB. Il s’agit certes là d’une vision officielle de l’économie chinoise. Mais les éléments qui la composent ne sont guère contestabl­es. Toute la question est de savoir si les conséquenc­es positives de la réforme de la politique économique compensero­nt assez vite ses conséquenc­es négatives.

Il s’agit certes là d’une vision officielle de l’économie chinoise. Mais les éléments qui la composent ne sont guère contestabl­es. Toute la question est de savoir si les conséquenc­es positives de la réforme de la politique économique compensero­nt assez vite ses conséquenc­es négatives

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