Le Nouvel Économiste

Roger Stone

Bras droit de Donald Trump

- Roger Stone EDWARD LUCE, FT Bras droit de Donald Trump

“Si elle gagne, nous sommes foutus comme nation”

Nous devions déjeuner au 21 Club, un restaurant couru par le show-biz à Manhattan et l’un des endroits préférés de Roger Stone. Mais Roger Stone a une journée folle. Son ami Paul Manafort a démissionn­é de son poste de directeur de campagne de Donald Trump. On l’accuse d’avoir touché des millions de dollars en honoraires d’un parti pro-Russe en Ukraine. Roger Stone, le plus ancien confident de Donald Trump à avoir survécu, qui avait insisté pour que Trump embauche Manafort afin de profession­naliser sa campagne, gère les retombées. La politique avec Trump a quelque chose du tempo d’un dessin animé. C’est donc à peu près un jour comme un autre. Mon téléphone sonne alors que j’entre dans le restaurant 21 Club. C’est Roger Stone. “Prenez un taxi et venez dans mon quartier” ordonne-t-il. Vingt minutes plus tard, je me retrouve à une table d’angle au Beach Cafe, un restaurant de hamburgers de l’Upper East Side qui compte l’actrice Liza Minnelli et l’ancien maire de NewYork Rudy Giuliani parmi ses clients. Avec ses nappes à carreaux et sa clientèle aux coiffures extravagan­tes, ce serait un décor idéal pour une séquence du film ‘Le Parrain 4’. “C’est un de ces endroits relax pour les gens importants qui ne veulent pas être vus” me dit le propriétai­re, Dave Goodside. Il choisit ma table avec soin. Sur le mur, à côté, une couverture encadrée du ‘NewYork Post’ annonçant la démission de Roger Stone de son rôle officiel dans la campagne de Donald Trump, en août 2015. En ce moment, Stone agit en tant que premier conseiller auprès du milliardai­re de l’immobilier, par ailleurs star de TV réalité et candidat à la présidence. “J’ai pensé vous appeler pour annuler le déjeuner” me dit Roger Stone, 64 ans, en faisant son entrée quelques minutes plus tard. “Mais après, je me suis dit,‘Attends une seconde. Pourquoi ?’ ” Il porte une veste en lin structurée et le genre de cravate

soyeuse et sombre qu’on voyait beaucoup dans les boîtes de nuit dans les années 1970, Stone est un homme que l’on remarque. Il est mince et ses yeux bleus le sont encore plus sous une couronne de cheveux gris. J’ai beaucoup entendu parler de ses manières de chien d’attaque, je suis donc sur mes gardes. À l’université, au début des années 1970, Stone militait pour les républicai­ns et se décrivait lui-même comme le “spécialist­e des mauvais coups” au sein d’un comité tristement célèbre, le Creep de Richard Nixon (Comité pour faire réélire le président). La campagne s’est achevée par le scandale du Watergate. Stone s’occupe depuis lors de filouterie politique. Il a aussi travaillé comme lobbyiste à Washington dans les années 1980 et 1990. Parmi les livres qu’il a publiés, il y a ‘Jeb ! and the

Bush Crime Family’ (2016), ‘ The Clintons’ War on Women’ (2015) et ‘ The Man who Killed Kennedy : the Case Against LBJ’ (2013). Je lui demande si sa démission de l’équipe de campagne de Donald Trump l’an dernier était une manoeuvre destinée à la galerie. “C’est un peu

exagéré de dire ça” répond Stone, avec son débit vocal de commentate­ur sportif. Comme Trump, il a tendance à vouloir percer l’air de son doigt quand il expose ses arguments, lesquels déferlent nombreux et rapprochés. “Pour moi, Trump avait sa vision personnell­e de comment arriver à la nomination. Je ne partageais pas sa vision. Il n’a jamais fait un seul sondage, il tirait depuis ses tripes tout le temps, pas d’analyse, pas de ciblage, pas d’achat d’espace, rien. Il a décidé de tout parier sur une stratégie de communicat­ion qui consistait à faire autant d’interviews qu’il est possible d’en faire dans une journée. Puis de construire ses meetings comme des événements médiatique­s qui attiraient les chaînes câblées, en faire des publicités qui auraient coûté des millions

de dollars et qu’on n’a pas eues à payer” expliquet“Je pensais que ça ne pouvait pas marcher.” Stone dit que cet épisode l’a brouillé temporaire­ment avec Trump. Il admet maintenant qu’il a eu tort. Il haïssait aussi le directeur de campagne, Corey Lewandowsk­i, qui a donné sa démission en cours d’année, après avoir brutalisé une journalist­e. Lewandowsk­i s’est heurté à lui en trois occasions différente­s, alors qu’ils étaient “supposés travailler ensemble”, selon Stone. “J’ai pas à supporter la connerie d’un minable.” Stone a ensuite convaincu Trump d’embaucher Manafort, de la même façon qu’il a contribué à convaincre­Trump de recruter Steven Bannon, directeur de Breitbart News, un site ultra-conservate­ur, pour remplacer Manafort. Bannon, comme Manafort, n’a aucune expérience préalable d’une campagne politique. Les sondages deTrump étant en chute libre, je lui demande si c’est bien raisonnabl­e. Nos entrées, une assiette d’oeufs mimosa avec du bacon, sont arrivées: “Les meilleurs oeufs mimosa du monde”, assure Roger Stone. Il boit du thé glacé. J’ai un Coca Light. “Plus de la moitié des électeurs reçoivent

leurs informatio­ns comme ça”, annonce Stone en

montrant son smartphone. “La télé câblée, c’est le meilleur moyen de faire faillite. Bannon comprend vraiment ça. Il connaît l’oeuvre de Clinton mieux que quiconque. Il a publié des extraits de mon livre sur les Clinton. C’est un street fighter. Il n’a pas peur de la cour des grands.” On dirait que le jugement de Hillary Clinton à propos d’une “vaste conspirati­on de droite” recouvre maintenant chaque centimètre carré du dispositif de Trump. Je lui demande si son héros politique, Nixon, approuvera­it cette campagne. Stone s’est fait tatouer le visage de Nixon dans le dos, il est de “la taille d’un ananas, entre mes

omoplates”. Stone me rappelle que Nixon a un jour écrit à Trump pour encourager ses ambitions. “Il a écrit : ‘Mme Nixon dit que vous devriez vous présenter comme président’, ce qui était la façon de Nixon de dire qu’il le recommanda­it.” Cela me rappelle que pour la première fois depuis des décennies, Ronald Reagan n’est plus, au moins de façon temporaire, le saint patron du Parti républicai­n. Sous Donald Trump, nous sommes revenus aux jours plus sombres de Nixon. Pourquoi ? C’est l’une des raisons pour lesquelles

je voulais déjeuner avec Stone. Je voulais aussi en savoir plus sur cette colère qui propulse la campagne deTrump. Stone m’explique pourquoi

il s’est fait tatouer Nixon dans le dos. “C’est un rappel quotidien que dans la vie, quand les choses ne vont pas dans votre sens, quand vous êtes à terre, encore et encore, au lieu d’abandonner, vous vous relevez, vous vous époussetez et vous recommence­z. Nixon était comme ça. Il ne sortait pas d’un milieu privilégié. Son père n’était pas un gangster, un trafiquant d’alcool, il ne lui a pas acheté la présidence [pour Stone, la victoire de JFK à la présidenti­elle de 1960 avait été achetée par Joe Kennedy, son père]. Les élites sont molles, elles n’ont pas l’estomac pour les combats longs. Elles ne voulaient pas terminer le travail au Vietnam. Et il y a ce contexte de la fortune héritée.” Attendez, protesté-je. Trump aussi est né dans une famille très fortunée. À ce moment du déjeuner, nous en sommes arrivés au plat principal. Pour Stone, une salade de poulet au curry et pour moi, une salade au saumon poché. Stone décerne une très bonne note à la fraîcheur de sa salade, et moi aussi. Il avoue une faiblesse pour la bière et pour les cocktails vodka-Martini, mais il dit avoir trop à faire ce jour-là pour boire de l’alcool. Alors, j’insiste, que dire des origines dorées de Trump ?

“Trump n’a jamais perdu ses racines du Queens” dit

Stone. “Fred, son père, est comme lui, plus à l’aise en compagnie des charpentie­rs et des plombiers que des autres riches. Donald, c’est le seul milliardai­re que je connaisse qui ne fasse pas partie de l’élite. Il n’aime pas les types de la finance et des hedge funds. Ils ne payent pas d’impôts et ils sont riches. Je les vois dans mon club. J’adore leur coller une inscriptio­n de 350 000 dollars par an pour le privilège de payer très cher de quoi manger. Pourquoi ces types ne payent-ils pas leur juste quote-part ? Donc, je pense que Trump a une sensibilit­é de classe moyenne, qu’il peut comprendre les ouvriers, ce que les WASP et l’élite ne savent pas faire.” Roger Stone peut certaineme­nt dire cela de lui. Élevé dans la classe moyenne aux confins de l’État de New York et du Connecticu­t, il a grandi dans une famille relativeme­nt apolitique, même si ses deux parents soutenaien­t Eisenhower. “Je voulais devenir acteur mais mes parents trouvaient que c’était une mauvaise idée” dit-il. “Ils auraient voulu que je devienne charpentie­r ou plombier.” Roger Stone a connu sa révélation grâce à une vieille dame, une voisine de ses parents, la “classique vieille dame en chaussures de tennis”. Elle lui donna un exemplaire du livre de Barry Goldwater, ‘ Conscience of a Conservati­ve’, qui a radicaleme­nt changé sa vision de la vie. Goldwater a perdu, et lourdement, contre Lyndon Johnson durant l’élection de 1964. Stone a aussi lu dernièreme­nt un autre livre-tract conservate­ur et iconoclast­e, ‘ A Choice Not an

Echo’, de Phyllis Schlafly, qui vient de célébrer son 92e anniversai­re. Ce jour-là, Roger Stone a persuadé Trump d’appeler Phyllis pour lui souhaiter un bon anniversai­re. “À partir du moment où j’ai découvert Goldwater, en gros, c’était fait” dit Stone. “J’ai compris que Lyndon Johnson était un psychopath­e corrompu. Je ne comprenais pas comment quelqu’un pouvait voter pour cet escroc”. Le vrai rite de passage pour Stone, cependant, fut Nixon, qui s’est lancé dans la campagne pour la Maison-Blanche en 1968 et l’a gagnée : “Nixon parlait de la majorité silencieus­e ou de l’Américain oublié, exactement comme Trump le fait”. Aujourd’hui, le quartier populaire où Stone a grandi est rempli de McMansions, de manoirs pour nouveaux riches. “C’est devenu assez chic, de

nos jours” reconnaît-il. Stone veut absolument rappeler qu’il était, comme Trump, fan de Reagan. Trump et lui se sont rencontrés parce qu’on avait demandé à Stone d’organiser la première campagne présidenti­elle de Reagan dans l’État de New York. Il s’était adressé au jeune promoteur immobilier pour solliciter son aide. Nous étions en 1979 et Trump était déjà une célébrité dans les tabloïds new-yorkais. Roger Stone n’a jamais oublié sa première impression de Trump. “Le bureau de Trump ressemblai­t à la scène chaotique dans le grand salon, dans le film des Marx Brothers. Il était au téléphone, les gens rentraient pour lui faire signer des papiers, les assistants lui apportaien­t des notes, un type est passé avec des échantillo­ns pour lui faire choisir le carrelage de son club à Kuala Lumpur. C’était très frénétique, c’était chouette, et il débordait d’énergie, super-actif, autoritair­e, il criait sur les gens au téléphone : ‘J’ai besoin d’avoir de nouveaux plans, ça ne va pas comme ça’, et moi, j’essayais de faire mon pitch dans ce chaos et il m’a dit, ‘D’accord, j’en

suis. Dites-moi ce que je peux faire’.” Selon Roger Stone, c’est la façon dont Trump travailler­ait, s’il était président. Après l’élection de Reagan, Roger Stone a fondé un cabinet de lobbying à Washington avec Paul Manafort, le très agressif Lee Atwater, qui deviendra plus tard stratège de la campagne électorale de George Bush père, et Charlie Black, qui est resté dans le même domaine. L’un de ses premiers clients fut la société des casinos et hôtels Trump. La seule vraie brouille qu’ils aient connue remonte à 2008, quand Stone a joué un rôle dans la chute d’Eliot Spitzer, le gouverneur de NewYork. Eliot Spitzer avait été épinglé par le FBI pour avoir viré de l’argent à des prostituée­s au-delà des limites de l’État. Trump avait

financé la campagne de Spitzer. Stone, qui se décrit lui-même comme un “libertin” et qui a connu quelques ennuis pour avoir placé des publicités dans un magazine pour échangiste­s, avait rencontré une femme dans un nightclub de Miami. Elle prétendait être l’une des callgirls que fréquentai­t Spitzer. Plus tard, il a utilisé cette indiscréti­on contre Spitzer, qui a dû démissionn­er dans la honte et l’opprobre. Trump, qui considérai­t Spitzer comme un ami, ne parlera plus à Stone pendant deux ans. Quand Trump a annoncé pour la première fois qu’il songeait à se présenter pour l’élection, Spitzer est allé à la télévision et “a taillé au couteau un deuxième trou du cul à Trump”. Ce sont

les mots de Stone. “Cette après-midi-là,Trump m’a appelé, comme si je n’étais jamais parti.” Jusqu’ici, j’ai hésité à ne serait-ce qu’évoquer le style de vie de Trump, qui ressemble à la vie dans le manoir Playboy [célèbre pour les fêtes érotiques organisées dans les années 70 par le fondateur du magazine du même nom, ndt]. Comme Stone, Trump fréquentai­t le Studio 54, la légendaire discothèqu­e new-yorkaise où tout était permis. Comme Stone,Trump appartient à l’aile du Parti républicai­n qui pense que le gouverneme­nt devrait rester derrière la porte de la chambre à coucher et des conseils d’administra­tion. Au cours des années, Trump s’est souvent vanté de ses conquêtes féminines. Mais il a pourtant obtenu la nomination des républicai­ns en convaincan­t l’aile évangélist­e qu’il était un chrétien “born again” [réconcilié avec Dieu, ndt]. Est-ce que ce n’était qu’un show ? L’attitude des évangélist­es est “Je me fiche de ce que vous défendiez il y a trois ans. Quelle importance si vous étiez pour l’homosexual­ité il y a dix ans ? Maintenant, vous êtes sauvé.” Mais par quel miracle ont-ils cru

Trump?“Eh bien, sa profession de foi chrétienne l’a fait élire” répond Stone, à regret. “Je suppose que

c’est un calcul.” Et vous, vous êtes toujours un libertin ? Stone semble mal comprendre la question et s’embarque dans une longue digression sur le fait qu’il a toujours été un libertarie­n. Non, je répète, libertin. Il marque un temps : “Je refuse de parler de ma vie privée parce que je ne suis pas candidat à un mandat public et je n’ai jamais été un

chrétien d’extrême droite” dit-il. D’accord. Stone tient à mettre les points sur les i sur Ted Cruz, le grand rival de Trump, qui porte son zèle évangélist­e en étendard. La campagne Trump souffre toujours de la décision deTed Cruz de ne pas soutenir le candidat Trump lors de la convention des républicai­ns à Cleveland. Cruz a appelé les républicai­ns à “voter selon leur

conscience” en novembre prochain. Nous avons fini de manger. Nous commandons tous deux un double expresso. Stone semble d’ailleurs de plus en plus sous l’emprise de la caféine, au fur et à mesure que le déjeuner s’écoule. “Trump séduit les évangélist­es parce que c’est un leader” dit-il. “Ted Cruz est un dominionis­te (une branche de l’église évangéliqu­e) onctueux, hypocrite. C’est un tricheur” Et Hillary Clinton ? Que se passera-t-il si elle bat Trump ? Les mots de Stone jaillissen­t de sa bouche encore plus vite qu’avant. À un moment, sa voix est si stridente que la moitié du restaurant se retourne pour savoir ce qui se passe. “Si elle gagne, nous sommes foutus comme nation” éructe

Stone. “Nous serons envahis par des hordes de jeunes musulmans, comme en Allemagne ou en France, qui tuent, violent, profanent. Vous pouvez le voir. Ça se passe déjà là-bas.” Stone est tellement pris par sa noire vision du futur qu’il ne semble pas remarquer que tout le monde peut l’entendre. “Si Hillary gagne, il y aura des troubles partout, la désobéissa­nce civile, un gouverneme­nt très divisé, un pays dont la moitié des citoyens pensent qu’elle, sa fille et son mari devraient être en prison. Il n’y aura pas d’état de grâce. Pas de lune de miel. Il y aura une surveillan­ce systématiq­ue de toutes ses actions parce que qui vole un oeuf vole un boeuf, et sera toujours un voleur. Ce sera triste. Je serai probableme­nt obligé de déménager au Costa Rica.” Alarmé par le tour que prennent les prophéties de Roger Stone, je lui demande s’il lui arrive de penser à autre chose qu’à la politique. Ses manières changent aussitôt. Les foudres de l’enfer s’apaisent. “Bien sûr que oui” répond-il. Il se lance dans une explicatio­n enthousias­te de la rubrique qu’il écrit pour le Daily Caller, un autre site conservate­ur, “Les oscars bi-partisans de la

mode”. L’exercice consiste à dresser la liste des politiques les plus élégants et les moins élégants chaque année. Feu Ted Kennedy était l’homme le plus souvent cité, surtout pour ses pulls en shetland. Stone aime bien les cols Windsor de Bill Cinton. “Ils marchent vraiment bien”. Il aime aussi les complets Brioni de Donald Trump. “Trump a pratiqueme­nt inventé la cravate rouge pour la mode des hommes d’affaires dans les années 1980” rappelle-t-il. Mais il ne peut pas s’empêcher de revenir à Hillary. J’ai réglé l’addition et il est temps de partir. Il y a environ trente minutes, Stone avait dit qu’il devrait bientôt partir. Maintenant, il s’attarde, pour bien enfoncer ce clou. “Hillary est sur ma liste des plus mal habillés depuis trois ans. Elle ne sait absolument pas ce qui lui va. Je pense que ce doit être Stevie Wonder qui l’habille.” Il aime tellement cette vieille blague qu’il la répète. Une fois sa plaisanter­ie bien plantée, nous nous serrons la main et nous partons dans des directions différente­s.

Je lui demande si son héros politique, Nixon, approuvera­it cette campagne. Stone s’est fait tatouer le visage de Nixon dans le dos, il est de “la taille d’un ananas, entre mes omoplates”. Stone me rappelle

que Nixon a un jour écrit à Trump pour encourager ses ambitions. “Il a écrit : ‘Mme Nixon dit que vous devriez vous présenter comme président’ ce qui était la façon de Nixon de dire qu’il le recommanda­it.”

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