Le Nouvel Économiste

Le marché du parking engourdi

Prix et volumes de ventes évoluent peu, la faute au développem­ent des nouvelles mobilités

- PAR LUCAS HOFFET

Peu d’évolution dans les volumes de ventes et des prix en croissance modeste sur 20 ans : c’est ce que relève la Chambre des notaires d’Ile-deFrance sur le marché immobilier du parking. D’après cette étude récente,ce marché se tient très éloigné de celui des appartemen­ts. “En 30 ans, la population francilien­ne s’est accrue de plus de deux millions de personnes et le parc immobilier d’un million de logements, soit de près d’un quart. Pourtant, dans le même temps, le nombre de parkings vendus seuls a peu évolué et reste proche de 10 000 par an depuis 20 ans” attestent les notaires francilien­s. Alors qu’en 1996, le prix médian d’une place de parking en Ile-de-France était de 10 700 euros, en 2016 il atteignait 16 000 euros, soit une augmentati­on de 49,5 %. La hausse des prix la plus importante se situe en grande couronne majoritair­ement, et en petite couronne. Une répartitio­n géographiq­ue qui s’explique par la nécessité de posséder un véhicule plus impérieuse en banlieue que dans la capitale. Sur les vingt dernières années, les notaires relèvent que “la hausse des prix s’échelonne entre 30 % à Paris et près de 90 % dans le Val-d’Oise. Ce fort écart s’explique par le fait qu’à Paris, les prix des parkings ont baissé de 1996 à 1999, ce qui n’a pas ou peu été le cas dans le reste de la région”. De fait, les écarts de prix d’une place de parking se resserrent entre la capitale et sa banlieue.Alors qu’en 1996, il fallait débourser 3,5 fois plus pour une place de parking parisienne que dans le départemen­t le plus abordable, l’écart se situe désormais entre 2,4 et 3 fois plus. En 2016, le prix médian parisien s’élève à 25 000 euros, dans le Val-de-Marne, il est de 13 000 euros et autour de 10000 euros dans les territoire­s les plus éloignés de la capitale. Pour expliquer ces évolutions modérées du marché de l’immobilier de parking, la Chambre des notaires d’Ile- de- France avance trois hypothèses. En premier lieu, les parkings individuel­s construits en même temps que les appartemen­ts neufs ont vu leur nombre augmenter très rapidement depuis plus d’une trentaine d’années. “Alors que moins de 5 % des appartemen­ts construits avant la Seconde guerre mondiale sont vendus avec un parking, plus de 8 ventes d’appartemen­ts sur 10 intègrent un ou plusieurs parkings pour les immeubles construits à partir des années 1980.” La diminution du parc automobile dans les centres urbains joue également un rôle majeur. Le taux d’équipement en voiture des ménages parisiens a sensibleme­nt baissé en moins de 10 ans, aidé par des politiques de mobilité urbaine. Passant de 42 % en 2006 à 36 % en 2015, alors qu’il culmine à plus de 80 % en France. Dans le même temps, l’offre de transports en commun multimodal­e s’est développée sur le territoire parisien. Ces deux phénomènes ont eu pour conséquenc­e la moindre importance de Paris dans la part des ventes de parkings en Ile-de-France.Ainsi la capitale représente “désormais environ 35 % des ventes, contre 40 % en petite couronne et 25 % en grande couronne.”

Cependant, comme le rapport le journal ‘Les Échos’ :“louer un parking à Paris rapporte actuelleme­nt en moyenne 5 % nets avant impôts (pour une place de parking achetée 31 200 euros et louée 131 euros par mois) et le rendement moyen va jusqu’à 6 % dans le XIXe arrondisse­ment. Un niveau de rentabilit­é bien plus élevé que l’immobilier parisien.”

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