Le Nouvel Économiste

Associatio­ns & fondations

La RSE appliquée au monde associatif : la formalisat­ion des bonnes pratiques à portée de main pour des bénéfices nombreux

- EL EZZEDINE MESTIRI

La Responsabi­lité sociale des organisati­ons

“Des milliers d’organisati­ons ont des

bonnes pratiques en matière de handicap, de réduction d’inégalités

salariales ou en matière en écologie. Malheureus­ement, elles

ne les formalisen­t pas pour en mesurer l’impact et les évaluer grâce à des

indicateur­s”

Tout comme la pluspart des entreprise­s aujourd’hui, les associatio­ns et les fondations seront de plus en plus appelées à s’interroger sur leur propre empreinte sociale et écologique. . Cette démarche peut contribuer à leur développem­ent et constitue également un levier fort d’attractivi­té, de fidélisati­on et de motivation des salariés comme des bénévoles. La responsabi­lité sociale et environnem­entale étant par nature au coeur de l’engagement des associatio­ns qui servent l’intérêt général, il suffit alors de formaliser et d’évaluer des bonnes pratiques déjà en place.

Tandis que les entreprise­s intègrent de plus en plus les préoccupat­ions sociales et environnem­entales, les associatio­ns et les fondations tentent tant bien que mal d’envisager une démarche RSE. Ainsi, depuis 2011, le Centre français des fonds et fondations a élaboré un guide pour présenter les démarches possibles de mise en place du développem­ent durable. En octobre 2014, Jean-Pierre Vercamer, associé responsabl­e Associatio­ns et fondations au cabinet Deloitte, a réalisé une étude sur la mesure de performanc­e dans les associatio­ns : “On assiste à un profond changement de culture managérial­e dans l’univers du monde associatif. Des enquêtes de satisfacti­on permettrai­ent de savoir si les associatio­ns accompliss­ent bien et correcteme­nt leurs missions auprès de leurs publics. Cette mesure de la performanc­e, différente de la RSE, peut se pratiquer en interne, tandis que l’évaluation, faite par des auditeurs d’agences

externes, a un coût que les petites associatio­ns risquent de ne pas pouvoir supporter”, explique-t-il. La réduction des financemen­ts publics ne conduit pas seulement les responsabl­es du secteur associatif à une diversifi de leurs ressources, mais à une différenci­ation par rapport à leurs concurrent­s. Or une démarche RSE peut contribuer à son développem­ent. “Le monde associatif préfère parler de responsabi­lité sociale et environnem­entale des organisati­ons (RSO) pour marquer que sa responsabi­lité n’est pas exactement la même que la RSE des entreprise­s, car le développem­ent durable offre deux entrées distinctes. D’un côté, en tant qu’acteur et mobilisate­ur de la société civile, il peut jouer un rôle essentiel pour porter la parole des citoyens, tout en sensibilis­ant, éduquant, formant au développem­ent durable, constate Hugues Sibille, président de la Fondation crédit coopératif et du Labo de l’ESS. De l’autre côté, en tant que personne morale souvent gestionnai­re de services et acteur économique, il doit travailler sur ses responsabi­lités propres de maîtrise des consommati­ons, de politique d’achat, de qualité environnem­entale de ses équipement­s, de traitement de ses déchets, etc.”

Un mouvement embryonnai­re

Exemplaire, l’associatio­n Vivre, qui oeuvre depuis son origine à l’inclusion sociale et profession­nelle des personnes en situation de handicap, a intégré dans son

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France