Oliver Stone
Cinéaste Devant une bouteille de riesling à Munich, le réalisateur aux multiples Oscar et qui sort son ‘Snowden’ parle avec style de politique, du pouvoir et de ses films
L’hôtel le plus grandiose de Munich mène une bataille perdue d’avance pour sa dignité contre l’Oktoberfest. Dans l’ascenseur qui me mène vers Oliver Stone, je feins de m’intéresser à mon téléphone alors qu’une Australienne orange vomit presque sur son dirndl (robe traditionnelle bavaroise, ndlr). Quand je sors au septième étage aux murs de verre de l’hôtel Bayerischer Hof, l’autre Bavière se révèle : les toits rouges et le monumentalisme gothique, un écho visuel de l’Italie. Pour des raisons financières, Oliver Stone a filmé à Munich son nouveau biopic sur Edward Snowden, l’ancien analyste du renseignement américain qui a révélé l’usage que son gouvernement fait de la surveillance de masse, après s’être enfui à Hong Kong puis en Russie. Je sors d’une projection pour la presse locale et peux confirmer que
‘Snowden’ est bien un film d’Oliver Stone. Il retrace la désillusion d’un jeune patriote, tout comme ‘Né un 4
Juillet’. Il se désespère de l’infidélité de l’Amérique à ses idéaux, comme dans ‘Platoon’. Il vous réveille avec la force de ses arguments et vous effraye avec son caractère tendancieux, comme ‘JFK’. Oliver Stone arrive, les cheveux en bataille et d’humeur polie, dans un costume bleu, une chemise rayée et
“J’ai toujours été perturbé par le
mensonge””