Le business ne connaît pas la crise
Impactée par les attentats – mais moins que dans le tourisme loisir – la région-capitale demeure leader européen des lieux et événements d’affaires
2015, annus horribilis pour le tourisme, en France, et plus particulièrement à Paris et sa région. Dans le secteur de l’hôtellerie, en Ile-de-France, le nombre de nuitées au deuxième trimestre 2016 a chuté de 10,6 % par rapport à l’année précédente. Le recul de la fréquentation de la clientèle étrangère est particulièrement marqué, - 13,9 % en glissement annuel sur l’ensemble du deuxième trimestre 2016. Les touristes japonais sont ceux qui ont le plus boudé Paris, avec une baisse de 46,2 % par rapport à l’année précédente. Heureusement, le pendant professionneldu tourisme d’ agrément, le tourisme d’affaires,se porte mieux,et malgré une année en demi-teinte, l’Ile-de-France conserve sa position dominante en Europe. Le tourisme d’affaires, au travers de salons, congrès, événements d’entreprises ou expositions professionnelles, représente une manne financière considérable pour les acteurs qui y prennent part, mais aussi pour le territoire qui les accueille. Dans une étude conduite par la chambre de commerce et d’industrie d’Ile-de-France analysant les résultats de l’année 2015 pour ce secteur, les retombées économiques sont ainsi évaluées à 5 milliards d’euros et plus de 80 000 emplois équivalent temps plein, activités de salons et congrès comprises. D’autre part, les hôteliers de la région Ile-de-France estiment devoir entre 40 et 50 % de leurs recettes au tourisme d’affaires. C’est dire si cette clientèle représente un enjeu important pour ces établissements.
Paris, hub d’affaires
Ce qui est vrai pour la région-capitale l’est évidemment pour les entreprises qui prennent part à ces rassemblements. L’année 2015 a vu la signature de plus de 6 millions de contrats pour un chiffre d’affaires de 19 milliards d’euros, précise la CCI. Plus important encore, sur ces 19 milliards d’euros, 8 milliards résultent de transactions auprès de clients étrangers, dont les trois quarts (6 milliards d’euros) découlent de contrats passés entre étrangers, illustrant l’importance internationale des salons parisiens. Bien que ces derniers “représentent des ‘hubs’ de commerce international davantage qu’une pénétration du marché français”, analyse la chambre de commerce francilienne. Pour atteindre de tels chiffres, Paris et sa région peuvent mettre en avant l’offre importante et variée et la desserte du territoire par les transports en commun. Mais surtout, l’Ile-de-France présente la plus grande surface d’Europe dédiée aux manifestations professionnelles, avec près de 700 000 mètres carrés, répartis sur 21 sites différents capables d’accueillir de grands événements nationaux et internationaux. Pour conserver ce statut face à une concurrence européenne plutôt rude, des travaux de modernisation et de construction de nouveaux sites ont été engagés. Le Paris Convention Centre, dont la livraison est prévue en 2017 aura une capacité de 30 000 participants, tandis que le Centre d’expositions de la porte de Versailles opère quant à lui sa mue, 90 ans après son ouverture, pour un montant estimé à près de 500 millions d’euros et 10 ans de travaux.
Si les attentats ont fait chuter le tourisme d’agrément, le tourisme d’affaires, bien que moins sensible, a également été marqué par ces événements. Alors qu’une forte hausse était constatée depuis 2011 par la CCI, le nombre de visiteurs étrangers recule de plus de 5 % en 2015. Les Français aussi, dans une proportion moindre (-3.8 %). La chambre de commerce et d’industrie évalue l’impact de cette baisse de fréquentation due aux attentats à “62 millions d’euros, dont 48 millions d’euros pour les transports, l’hôtellerie, la restauration et les grands magasins”.