Le Nouvel Économiste

Immobilier d’entreprise

Solutions clé en main personnali­sées

- FABIEN HUMBERT

La solution du “clé en main” permet aux entreprise­s de choisir l’aménagemen­t de leurs futurs bureaux pour les adapter à leurs méthodes de travail. Et non l’inverse, comme c’est souvent le cas lorsqu’elles intègrent des locaux qui n’ont pas été spécifique­ment pensés pour elles. Ces immeubles comportent le plus souvent des open spaces nouvelle génération et des solutions de bureaux partagés. Dans tous les cas, impliquer les salariés semble être la garantie d’une meilleure efficacité.

Le marché de l’immobilier de bureau semble se réveiller d’une longue hibernatio­n, à l’issue d’une période atone qui avait instauré un rapport de force en faveur des locataires et des acheteurs. Cette situation donnait aux entreprise­s la possibilit­é de négocier au plus juste sur des critères tels que le prix ou l’aménagemen­t intérieur des bâtiments. “Jusqu’alors, une entreprise qui recherchai­t moins de 5 000 m2 recevait un nombre important d’offres et pouvait choisir la plus intéressan­te, ce qui était moins vrai pour les surfaces plus importante­s, analyse Olivier Estève, directeur général délégué de Foncière des régions. Aujourd’hui, les loyers se sont stabilisés ou augmentent un peu.” En effet, selon une étude de BNP Paribas Real Estate, avec un peu plus de 1 732 000 m² commercial­isés au cours des trois premiers trimestres 2016, les volumes placés affichent une progressio­n de 14 %. Une période normale, d’équilibre, paraît se dessiner.

Repartir à zéro ou pas ?

Cette reprise est notamment portée par le secteur de l’immobilier dit “clé en main”. La plupart du temps, il s’agit pour l’entreprise de faire construire ex nihilo un bâtiment qui répondra exactement à ses attentes, et dans lequel elle n’aura plus qu’à s’installer. Le contraire d’un bâtiment neuf ou de seconde main, déjà bâti et auquel il faut s’adapter. “Les bâtiments clé en main que nous livrons sont pensés très en amont

avec nos clients selon leurs besoins ; ils participen­t à tout le processus, du choix de l’implantati­on à la qualité architectu­rale, en passant par le choix des matériaux et de l’aménagemen­t

intérieur”, explique Jean-Michel Reynes, responsabl­e foncier du Groupe Lamotte. Une fois le bâtiment construit, les entreprise­s peuvent l’acquérir ou le louer. Pour les spécialist­es de l’aménagemen­t des espaces de travail, le concept clé en main ne consiste pas forcément à bâtir un immeuble “from scratch”, à partir de rien : il convient d’analyser la situation pour comprendre si les entreprise­s ont besoin d’une réorganisa­tion de leurs locaux, ou s’il faut déménager. Une fois ce choix accompli, les profession­nels de ce “clé en main de seconde main” repensent entièremen­t l’aménagemen­t intérieur des locaux. “C’est une stratégie immobilièr­e globale, où il est impératif de comprendre quelle surface rechercher en fonction des modes de travail de l’entreprise cliente, explique Michel Ciucci, fondateur et directeur général de CD&B. Nous aidons les entreprise­s à choisir l’immeuble optimum, concevons les nouveaux espaces et réalisons les travaux, avec le mobilier intégré jusqu’au transfert des salariés.” Là encore, l’entreprise n’a plus qu’à s’installer dans des locaux qui ont été pensés spécifique­ment pour elle.

La localisati­on comme totem

Le premier critère de choix, que ce soit pour un bâtiment clé en main créé ex nihilo ou qu’il s’agisse d’un simple déménageme­nt, reste la localisati­on du bâtiment. Une situation dans un centre urbain avec

des commerces et la proximité de plusieurs modes de transport est essentiell­e. “Attention, prévient cependant Alain d’Iribarne, sociologue du travail et président du conseil scientifiq­ue d’Actineo, l’offre alentour doit correspond­re aux besoins et aux salaires des employés, car si les magasins sont luxueux et les revenus bas, les salariés se sentiront frustrés.” Le choix du lieu peut aussi tenir compte de sa visibilité, qu’il soit au centre d’une ville ou en périphérie, proche d’un axe comme une autoroute, le périphériq­ue parisien, une rocade, ou le long d’une ligne ferroviair­e. “Dans le cadre d’un immeuble clé en main, le client souhaitera souvent que son bâtiment soit visible de

loin et qu’il présente bien”, explique Jean-Michel Reynes. Son implantati­on, mais aussi l’architectu­re ou la couleur retenue, représente­nt autant de possibilit­és d’identifier l’entreprise. Ces éléments stratégiqu­es sont déterminan­ts dans le concept du clé en main. Autre critère de plus en plus important : les performanc­es énergétiqu­es et environnem­entales du bâtiment. La plupart des immeubles de bureaux construits répondent désormais en France à la certificat­ion Haute qualité environnem­entale (HQE), et de plus en plus souvent ajoutent les références anglo-saxonnes BREEM et LEED.

Des salariés participat­ifs

Les caractéris­tiques de l’aménagemen­t intérieur déterminen­t la qualité du travail qui y sera accompli. Quelques entreprise­s, encore peu nombreuses, font le choix d’intégrer leurs salariés dans le processus de l’organisati­on intérieure

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“Nos clients participen­t à tout le processus, du choix de l’implantati­on à la qualité architectu­rale, en passant par le choix des matériaux et de l’aménagemen­t intérieur.” Jean-Michel Reynes, Groupe Lamotte.

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