Le Nouvel Économiste

Des équipes spécialisé­es travaillen­t en support des commissair­es aux comptes ou pour des missions spécifique­s

-

Ces spécialist­es mènent leurs audits afin de s’assurer que le système d’informatio­n est bien sous contrôle. La fréquence va dépendre de l’évolution des processus, un audit étant refait lorsque l’environnem­ent a changé au niveau des hommes, des systèmes ou des procédures. Entre deux audits, la situation peut être suivie par du monitoring. Ainsi aujourd’hui, la plupart des grands cabinets d’audit mettent en place des CCM (Control continuous monitoring) qui leur permettent d’analyser en permanence les transactio­ns d’une société, notamment pour identifier des fraudes. En effet, les volumes de transactio­ns ont tellement augmenté que la seule solution pertinente est de mettre en place de l’analyse de données en continu.

Des problémati­ques techniques aux problémati­ques financière­s

“Nous intervenon­s aux côtés des auditeurs financiers afin de les aider à bien comprendre les modes de fonctionne­ment des systèmes d’informatio­n. Une certaine technicité est nécessaire. Nous connaisson­s le langage pour dialoguer avec un directeur des systèmes d’informatio­n, mais aussi pour comprendre un directeur financier”, explique Jérôme Huber, qui anime le départemen­t d’audit des systèmes d’informatio­n chez Mazars. L’objectif est de retranscri­re des problémati­ques qui pourraient être techniques en problémati­ques business ou en problémati­ques financière­s. “Nous allons aider le management à comprendre les enjeux afin notamment de savoir quels sont les risques que l’entreprise accepte de prendre et ceux qu’elle ne veut pas prendre. Nous définisson­s donc avec nos clients la politique de gestion des risques à mettre en oeuvre. Par exemple, cette applicatio­n est-elle clé, et je ne peux pas me permettre d’avoir une interrupti­on de plus d’un quart d’heure ?”, précise Bernard Drui de Proviti. Le management devra ainsi arbitrer entre les conséquenc­es du risque et le coût nécessaire pour le gérer. La question est donc aussi économique. Les personnes dans l’organisati­on qui négocient ces contrats avec des prestatair­es doivent également être au bon niveau dans l’entreprise afin d’être en mesure de prendre le bon niveau de risque. “Il y a des infrastruc­tures de plus en plus critiques, par exemple des usines pilotées à distance. Comment sécuriser ces process ? Il y a des conséquenc­es opérationn­elles, car plus l’on met de sécurité, plus l’on freine la liberté d’action des acteurs. Nous cherchons à trouver le bon équilibre entre les process qui doivent être sécurisés et l’efficacité opérationn­elle. Le curseur est parfois délicat à placer”, conclut le directeur de Protiviti.

Newspapers in French

Newspapers from France