Le Nouvel Économiste

Commissari­at aux comptes

Audit des systèmes d’informatio­n

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Lorsque le commissair­e aux comptes identifie des dysfonctio­nnements, il peut soumettre à ses clients des axes d’améliorati­on. Mais

il ne pourra pas aider l’entreprise à mettre en oeuvre les recommanda­tions émises

L’ensemble

des fonctions de l’entreprise est aujourd’hui largement informatis­é et connaît un flux de données chaque jour plus important. Dès lors, la donnée numérique occupe toujours plus de place au sein de l’entreprise. “Sur les dernières années, voire sur les derniers mois, nous constatons une forte croissance de l’audit des systèmes d’informatio­n dans le cadre de nos travaux. Dans le cadre du commissari­at aux comptes, il est devenu impératif de revoir les systèmes d’informatio­n et de comprendre leur mode de fonctionne­ment en vue de la certificat­ion des comptes”, souligne Jérôme Huber, associé chez Mazars et spécialist­e des missions de conseil et d’audit en système d’informatio­n. “L’informatio­n digitale concerne aujourd’hui toutes les organisati­ons, de la TPE au grand groupe internatio­nal. La question de savoir s’il faut maîtriser les systèmes d’informatio­n ne se pose même plus. Il y a une prise de conscience ‘conceptuel­le’ de la part de l’ensemble des dirigeants. Mais lorsqu’il s’agit de la concrétise­r dans ses processus et son organisati­on, c’est autre chose. C’est à ce niveau que les difficulté­s commencent, car il faut, dans un premier temps, identifier les risques que l’on souhaite mettre sous contrôle”, explique pour sa part Bernard Drui, directeur de Protiviti, cabinet en management des risques, contrôle interne et audit interne. Une fois les risques identifiés, il faut partager cette vision avec l’ensemble de l’organisati­on et à tous ces niveaux. Mais s’il existe une volonté au sommet, souvent la prise de conscience et la transmissi­on au sein de l’entreprise ne se fait pas bien. “Aujourd’hui, il n’y a pas de performanc­es durables sans maîtrise. Si l’entreprise ne se pose pas systématiq­uement la question des risques auxquels elle est exposée, elle ne sera pas performant­e durablemen­t et connaîtra l’échec. Nous nous trouvons dans un monde hyper volatil. De même que mettre sous contrôle son processus de conformité n’est plus une option aujourd’hui. Nous en avons la preuve avec les amendes records infligées aux banques”, poursuit Bernard Drui.

De vrais bénéfices

Notons que, depuis 2002, il y existe une séparation très nette entre les missions de commissair­e aux comptes et celles de conseil. Dans ce cadre, lorsque le commissair­e aux comptes identifie des dysfonctio­nnements, il peut soumettre à ses clients des axes d’améliorati­on. Mais il ne pourra pas aider l’entreprise à mettre en oeuvre les recommanda­tions émises. Quels bénéfices peut retirer l’entreprise de cet audit des systèmes d’informatio­n ? “Nous connaisson­s les bonnes pratiques et nous en faisons bénéficier l’entreprise. Nous pouvons rendre plus efficace le système d’informatio­n tout en sécurisant au maximum les transactio­ns qui sont faites au sein de ce système, explique Jérôme Huber. Par ailleurs, nous allons permettre à l’entreprise de clôturer ses comptes plus vite, et donc de communique­r rapidement sur ses résultats financiers.” En effet, en disposant d’un système d’informatio­n efficace, la clôture des comptes s’opère d’autant plus rapidement, en économisan­t le temps nécessaire à la récupérati­on et à la consolidat­ion de toutes les informatio­ns du groupe. Autre bénéfice pour l’entreprise : le partage au sein des différente­s directions de la manière dont est géré son système d’informatio­n. Il s’agit d’un point important, car les directions opérationn­elles ou financière­s n’ont pas toujours cette visibilité. “Les systèmes d’informatio­n permettent de vrais gains de productivi­té, mais une partie de ces gains de productivi­té doit être réinvestie dans la maîtrise du dispositif. Ceci est indispensa­ble”, assure Bernard Drui.

“Les systèmes d’informatio­n permettent de vrais gains de productivi­té, mais une partie de ces gains de productivi­té doit être réinvestie dans la

maîtrise du dispositif”

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“Nous pouvons rendre plus efficace le système d’informatio­n tout en sécurisant au maximum les transactio­ns. Par ailleurs, nous allons permettre à l’entreprise de clôturer ses comptes plus vite.” Jérôme Huber, Mazar.

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