Le Nouvel Économiste

Objectif Logement

La région ambitionne d’investir 2 milliards sur cinq ans dans l’améliorati­on de la qualité de vie des Francilien­s

- PAR LUCAS HOFFET

Le début d’année a été marqué par la volonté de tous les acteurs de faire de 2017 l’année du logement en région. Successive­ment, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, la présidente d’Ile-de-France Valérie Pécresse, la Caisse des dépôts, ou encore le préfet Jean- François Carrenco, ont tous communiqué sur leurs ambitions de faire du logement un axe majeur du développem­ent francilien.

Un plan à 2 milliards pour en finir avec les “ghettos”

Aux côtés de son vice-président en charge du logement, Geoffroy Didier, Valérie Pécresse a présenté le 5 janvier dernier son plan en faveur du logement, de la politique de la ville et de la rénovation urbaine. Ainsi, jusqu’en 2021, la région prévoit d’investir 2 milliards d’euros dans l’améliorati­on de la qualité de vie des Francilien­s et de s’emparer du problème des quartiers “oubliés ou enclavés”. Dans ces 2 milliards, tout ne sera pas consacré au logement, transport et environnem­ent sont également concernés. Dans le détail du programme, la première mesure relève cependant d’un désengagem­ent à hauteur de 30 millions d’euros vis-à-vis du logement social. Partant du constat que 7 % des communes francilien­nes concentren­t 66 % du parc locatif social, la région décide de ne plus financer le logement très social dans les communes qui en comptent plus de 30 %. Toutefois, comme le note le journal ‘La Tribune’, cette compétence du logement social, la Métropole du Grand Paris vient de l’obtenir depuis le 1er janvier, faisant ainsi doublon sur les territoire­s de la petite couronne. Du côté de l’investisse­ment, 25 millions d’euros vont être mobilisés pour la création de logements destinés aux jeunes et aux étudiants, conforméme­nt au schéma régional du logement étudiant. Dans le cadre du Nouveau programme national de renouvelle­ment urbain (NPNRU) qui débute en 2017 pour une période de huit ans, 250 millions se concentrer­ont sur 102 quartiers et seront affectés à “l’améliorati­on de la vie quotidienn­e”. Ainsi trois axes sont privilégié­s : la sécurité, le développem­ent des services et commerces de proximité et de pied d’immeuble, et les équipement­s pour l’enfance et la jeunesse. La réhabilita­tion de copropriét­és dégradées des quartiers des villes de Sarcelle, Mantes-la-Jolie, Épinay, Bondy ou Bobigny bénéficier­a d’un crédit de 11,5 millions d’euros. Enfin transport et efficacité énergétiqu­e figurent également au programme. Deux programmes portés également par le ministère du Logement. Un jour plus tôt queValérie Pécresse, c’était Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, qui détaillait ses ambitions pour le logement francilien. Lors du Conseil des ministres, elle a ainsi présenté son plan “pour un logement abordable, durable et de qualité”. Mais une fois l’effet d’annonce passé, ce qu’Emmanuelle Cosse nomme “plan” se rapproche plutôt d’un récapitula­tif des actions déjà engagées depuis un an. Parmi les grandes orientatio­ns de la ministre écologiste, la constructi­on de 37 000 nouveaux logements sociaux. Parallèlem­ent, l’accent est mis sur la rénovation urbaine. 15 800 unités du parc ancien vont bénéficier en 2017 des “aides de l’Agence nationale pour l’améliorati­on de l’habitat (Anah) et du Fonds d’aide à la rénovation thermique (Fart)”. La Caisse des dépôts (CDC) va aussi apporter sa pierre à l’édifice en engageant 570 millions d’euros avec le concours d’Action Logement pour accélérer la rénovation du parc social (41 000 logements) et certaines opérations de constructi­on (6 000 logements). Les marchands de sommeil et la division pavillonna­ire qu’ils engendrent font partie des cibles dans le combat de l’État pour un logement équitable. Au 1er janvier 2017, “l’Epfif et Action Logement ont créé une société spécifique, la Société de réhabilita­tion pour les pavillons dégradés (Sorepad), pour acquérir des pavillons susceptibl­es d’une exploitati­on divisionna­ire illégale et les rétrocéder à des bailleurs sociaux ou des promoteurs”. L’objectif est précisé : 300 logements rien qu’en 2017 pour un montant de 80 millions d’euros. Enfin, adoptée en fin d’année 2016, la loi relative à l’égalité et à la citoyennet­é doit favoriser la mixité sociale dans l’attributio­n de logements sociaux. “25 % des attributio­ns en dehors des quartiers prioritair­es de la politique de la ville seront destinées aux 25 % de demandeurs les plus pauvres. Ce taux n’est actuelleme­nt que de 12 % dans le territoire francilien.”

La tendance à la constructi­on

Ce volontaris­me mis en avant fait écho à une année 2016 de bonne facture concernant la constructi­on de logements. L’objectif fixé à 70 000 nouvelles unités construite­s par la loi relative au Grand Paris a été dépassé, atteignant 74 200 mises en chantier et 88 100 délivrance­s de permis de construire. Ce qui constitue une première depuis quarante ans. Jean-François Carenco, préfet de Paris et de l’Ile-de-France, répétant qu’il ne faut ne pas céder au défaitisme, se réjouit de ce succès métropolit­ain. Selon lui, la loi Pinel a eu des “effets considérab­les” en matière de logement en accession, tout comme le prêt à taux zéro. Des mesures qui sont “plébiscité­es par les acteurs de l’immobilier”.

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