Manager de transition, pas toujours une vocation !
Selon diverses estimations, il existerait en France 3 000 à 4 000 managers de transition. L’essentiel d’entre eux s’orienterait volontairement dans cette voie, afin par exemple de diversifier leurs compétences, de développer un réseau professionnel et d’assouvir leur goût pour l’adrénaline. “Le management de transition représente une belle opportunité pour les quadras et quinquagénaires à la recherche de nouvelles expériences professionnelles. Attention, cette fonction n’est pas donnée à tout le monde. Il faut avoir les nerfs solides, résister au stress, aimer l’insécurité et résoudre les situations complexes, travailler de façon autonome tout en sachant communiquer avec chacune des parties de l’entreprise. Ce genre de profil n’est absolument pas intéressé par un CDI”, assure ainsi Aurélie Giraud, fondatrice de LouerUnManager.com. “Un manager qui aime l’urgence, la difficulté et relever des challenges n’est pas le même que celui, tout aussi compétent, qui préfère prendre son temps et inscrire sa fonction dans la durée”, insiste-t-elle. Pourtant, d’après une étude de Michael Page Interim publiée fin 2014, le management de transition permet notamment, pour 77,6 % des répondants en France, de “conserver un emploi dans une période d’incertitudes économiques”. Outre la conjoncture maussade, les mouvements de réorganisation opérés par de nombreux groupes ont également eu une incidence sur le développement de la profession de manager de transition. “Le manager de transition était appelé pour mettre en oeuvre un changement de cap majeur, qu’il soit financier ou stratégique, ou les deux. Au départ, ces managers étaient comparables à des légionnaires chargés des missions les plus ardues. Le management de transition a progressivement évolué. De nombreux cadres quinquagénaires remerciés par leur entreprise se sont engouffrés dans la brèche alors même que la demande pour ce genre de profils se renforçait”,fç rappellepp le consultant spécialisé François Enius. À tel point qu’aujourd’hui, “les managers de transition ne sont pas très compliqués à trouver tant le chômage est élevé chez les cadres supérieurs quinquagénaires”, conclut Anthony Baron, fondateur de Delville Management.