“L’édition est un métier d’intuition”
La place de l’Odéon au coeur du quartier latin. C’est dans ce haut lieu de l’édition, niché entre le Luxembourg et le boulevard Saint-Germain, qu’Anna Pavlovitch reçoit chez Flammarion. L’année 2016 restera comme un bon cru pour la maison née avec la IIIe
financier. En termes de développement et d’échanges avec mes équipes et mes auteurs, il y a plus de productivité. Dans notre métier, il faut être aux aguets en permanence. Le reporting mensuel ne change pas les chiffres à la fin de l’année. Une relation continue et étroite avec nos fournisseurs qui sont les auteurs, oui. C’est même la clé du succès. Dans nos industries de création, à la base de tout, il y a de l’humain. Ce paramètre n’est pas toujours modélisable, pas toujours facile à mettre Flammarion Littérature, nous avons créé un poste en web marketing qui n’existait pas auparavant. Il y a un point commun entre la haute couture et l’édition : à chaque fois, nous vendons des prototypes. Nos stratégies de communication doivent s’adapter. Pour certains livres, les relations presse vont prendre plus de place que le digital, pour d’autres ce sera l’inverse. Concernant la distribution, chaque livre est maintenant diffusé en papier et en numérique. temps morose, un auteur tout à fait séduisant, la sympathie des libraires pour les petites maisons… En toute honnêteté, un succès de librairie repose aussi de la chance. Décréter à l’avance qu’un livre sera un succès parce qu’il correspond à une demande ne tient pas. L’édition demeure un pur marché de l’offre. Les éditeurs qui s’en sortiront le mieux sont les petits indépendants et les maisons avec une voilure plus importante qui peuvent faire jouer pour être lu et une maison d’édition publie pour vendre. Il faut aimer la délégation et le fait que le succès vienne par procuration. Sur chaque ouvrage, les seuls noms visibles sont ceux de l’auteur, de la marque et de la maison. Le nom de l’éditeur n’apparaît pas. Pour faire ce métier, il faut aimer promouvoir les autres, en l’occurrence les auteurs. En tant que directrice, j’ai la même approche avec mes équipes. De façon traditionnelle, les maisons
Le marché du
numérique n’explose pas, les lecteurs ne
sont pas là. Contrairement aux pprévisions, ce qqui est arrivé à l’industrie du disque n’a pas eu lieu dans
l’édition”