Risques et assurances des petites entreprises
À part le risque d’entreprendre, on peut tout assurer. Tout est une question d’arbitrage entre coût et couverture
Le champ des assurances que peut souscrire une entreprise semble infini, mais une cinquantaine sont obligatoires en France. Sachant que certains métiers sont tenus de s’assurer, comme les courtiers en assurances ou les agents immobiliers par exemple. “Qu’elle soit locataire ou propriétaire de ses murs, l’entreprise doit assurer ses bâtiments, ses matériels professionnels, ses marchandises, ses matières premières, ses véhicules, ainsi qu’en matière de responsabilité civile de l’entreprise et de ses dirigeants ou en matière de perte d’exploitation”, apprend-on sur le site officiel service-public-pro.fr. S’assurer au-delà est optionnel, mais fortement recommandé. “Le champ est extrêmement vaste ; à part le risque d’entreprendre, on peut tout assurer, explique Olivier Muraire directeur général pour la France et l’Europe du Sud chez Liberty. Outre les assurances obligatoires et les catégories classiques tels les dommages aux biens
et la responsabilité civile, il y a les risques financiers, les risques informatiques, les risques politiques, le crédit, les assurances de personnes, la prévoyance, la santé, les déplacements, les enlèvements, etc.” Ces risques encourus le sont quelle que soit la taille de l’entreprise, et les TPE et PME ne font pas exception. Cependant, toutes les entreprises ne sont pas égales devant le risque et n’optent pas pour la même stratégie
pour s’assurer. “Les acheteurs les plus sophistiqués sont les grands groupes, ils ont des risk managers, font des cartographies de risques, traitent en amont par la prévention technique et juridique, par des transferts financiers, etc. analyse
Olivier Muraire. Les petites entreprises optent souvent pour des programmes packagés, préparés par les assureurs pour couvrir les risques les plus courants.”
Package global ou coup par coup Il existe plusieurs façons de s’assurer contre un risque. La plus courante consiste à opter pour un contrat à l’année et à payer tous les mois une prime d’assurance.
On parle alors de contrat global. “En ce qui concerne le risque crédit, l’idéal est d’être assuré tout le temps, à moins de travailler avec des entreprises qui vous paient cash ou de travailler avec l’État
qui est a priori solvable”, assure Cyrille Charbonnel, directeur de Coface Europe de l’Ouest et France. Ou alors vous dirigez une entreprise très riche, dotée de marges très importantes, ce qui lui permet d’absorber sans difficulté un impayé. Mais les entreprises françaises sont
La plupart des PME ne voient pas l’utilité de s’assurer contre les défauts de paiement
de leurs clients et fournisseurs habituels
malheureusement réputées pour la faiblesse de leurs fonds propres et de leur trésorerie… Ce qui fait de l’impayé l’un des principaux facteurs explicatifs des 60 000 défaillances d’entreprises annuelles en France. La plupart du temps, c’est la globalité du chiffre d’affaires de l’entreprise qui est assurée. Autre solution, s’assurer au coup par coup. La plupart des PME ne voient pas l’utilité de s’assurer contre les défauts de paiement de leurs clients et fournisseurs habituels, à tort ou à raison. Des relations de personnes à personnes, des relations de confiance sont souvent nouées. Ces entreprises ne s’assureront contre le risque d’impayé que lorsqu’elles voudront contracter avec un nouveau client ou un nouveau fournisseur, ou avec une entreprise considérée comme fragile. Avec Ellicover, Ellisphere a mis au point un système d’assurance-crédit à la carte. “Cette solution d’assurancecrédit permet de garantir une ou plusieurs factures, sur une période de trois mois, à renouveler autant de fois que nécessaire, expose Valérie Attia, directrice générale d’Ellisphere. Ce service, réservé aux entreprises non assurées crédit sur la France, est plutôt utilisé par les PME.”
La prime selon le risque
Mais au fait, comment est fixé le prix d’une assurance, qu’elle soit globale ou au coup par coup ? La plupart du temps, selon la probabilité et la gravité du risque encouru. En ce qui concerne l’assurance pour les salariés en déplacement à l’étranger, qui couvre en général les frais de santé et de sécurité, ou l’assurance-crédit à l’international par exemple, le prix sera en grande partie fixé selon la situation du pays cible. Plus elle est instable et plus la prime sera élevée. Mais tout compte fait, il peut être plus intéressant de souscrire une assurance que de croiser les doigts pour que rien de préjudiciable n’arrive. “Le coût d’un rapatriement suite à un problème de santé peut dépasser les 100 000 euros, prévient Marianne Labaste, responsable de l’offre corporate mobility chez Axa Assistance. Et en matière de sécurité, une prise d’otage avec demande de rançon peut être encore plus onéreuse.” Une PME ne peut pas se permettre de telles dépenses. Mieux vaut donc se prémunir. L’autre façon de financer ce risque étant de n’envoyer ses salariés que dans les pays sûrs, et qui pprévoient une prisep en chargeg des frais de santé par l’État. Certaines entités aux reins solides choisissent de ne payer les services qu’une fois le dommage survenu, et non en amont, lorsqu’il n’est qu’une éventualité. “Ce sont plutôt les groupes du CAC 40 qui paient un droit d’accès à nos services lorsqu’un événement sécuritaire ou de santé survient”,
explique Marianne Labaste.
L’autre approche qui permet de fixer le prix d’une assurance est
sectorielle. “Par exemple, l’industrie agroalimentaire, de par l’organisation de sa filière professionnelle, connaît peu de sinistres, il s’agit d’un secteur très sûr. Donc les primes qui le concernent sont moins élevées, explique Cyrille
Charbonnel. Assurer une entreprise qui contracte avec une société du secteur de la construction sera par contre plus onéreux, car ce sont souvent de petites entités assez fragiles.” Prévenir le risque pour diminuer la prime Et lorsqu’on ne souhaite pas s’assurer, comment fait-on ? Ici, il s’agit de suivre un certain nombre de bonnes pratiques afin de ne pas s’exposer au risque ou
Les bonnes pratiques permettant de ne pas s’exposer au risque ou au moins d’en minimiser les conséquences auront un impact bénéfique sur le coût global du risque, et in fine sur les primes
d’assurance