Le Nouvel Économiste

Stif-sur-Seine

Le syndicat des transports réinvestit le fleuve via une logique d’“écologie incitative”

- PAR LUCAS HOFFET

Le fleuve qui traverse la capitale ne sera plus le “territoire perdu” des transports en commun francilien­s. 2017 sera l’année de la reconquête, et ce grâce à l’abonnement Navigo. Voilà l’ambition du Syndicat des transports d’Ile- de- France ( Stif), dont la présidente Valérie Pécresse a détaillé les axes de développem­ent pour l’année à venir. Toujours en guerre contre la maire de Paris Anne Hidalgo et sa décision de fermer les voies sur berge rive droite, Valérie Pécresse veut déployer un dispositif qui entre dans une logique “d’écologie incitative en proposant de nouvelles offres de mobilité et en faisant de Navigo un passe multimodal”.

Le dispositif Batobus

Pour ce faire, la présidente de la région Ile- de- France et du Stif a signé une convention avec l’entreprise Batobus, filiale de Bateaux Parisiens et membre du groupe Sodexo, créée en 1989, dont la concession a été renouvelée jusqu’en 2035. Batobus dispose d’une flotte de six trimarans vitrés d’une capacité de 200 personnes et

de 2 vedettes d’une capacité de 110 personnes, qui desservent 9 stations. Cette convention permet aux détenteurs du forfait Navigo de bénéficier d’un tarif préférenti­el, l’abonnement passant de 60 euros annuels à 40 euros. Une initiative destinée à “habituer les Francilien­s à se servir de la Seine comme d’un axe de déplacemen­t”. “Il s’agit d’une

remise consentie par Batobus”, non compensée par le Stif, précise la compagnie fluviale, qui accueille près de 2 millions de passagers par an, précise l’AFP. Se rapprochan­t du tracé des voies sur berge mais aussi du RER C, les navettes fluviales devraient, selon les estimation­s, séduire entre 10 000 et 100 000 passagers annuels.

L’expérience Sea Bubble

Batobus ne devrait pas être la seule entité dédiée au transport de personnes sur la Seine. L’idée d’embarcatio­ns électrique­s non polluantes portée par le navigateur français Alain Thébault pourrait bien faire surface. À l’image de ce qu’il a réussi à accomplir avec son Hydroptère, un catamaran dessiné de façon à se surélever au-dessus de l’eau, réduisant ainsi les frottement­s et gagnant en vitesse, le navigateur veut investir la Seine avec Sea Bubbles. D’une capacité de transport de quatre personnes, ces “voitures” seront testées au printemps de cette année. La maire de Paris s’est déjà emparée du sujet : en novembre, elle a exprimé son souhait “que Paris soit la première capitale” à tester les premiers prototypes de ces “bulles volantes électrique­s” sur la Seine.

L’échec Voguéo

Tout en affichant son intention de réinvestir la Seine, le Stif a affirmé avoir pris note de l’échec de Voguéo, l’expériment­ation de desserte fluviale menée de 2008 à 2011. Desservant trois communes sur la Seine et la Marne, Voguéo n’a jamais réussi à démontrer son intérêt auprès des usagers des transports en commun convention­nels. La faute principale­ment à un temps de parcours sur l’eau plus important que par les rails. Une réflexion “autour de la relance des transports sur la Seine” est promise du côté du Stif, pour que le fleuve ne soit plus un “axe délaissé”. L’idée de liaison courte pour franchir la Seine sera, par exemple, à l’étude.

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