Le Nouvel Économiste

Stephen Carrière

Pdg des Éditions Anne Carrière

- PROPOS RECUEILLIS PAR ÉDOUARD LAUGIER

“La lecture est sans doute la dernière pratique magique de l’humanité”

“La lecture est sans doute la dernière pratique magique de l’humanité”

Ce n’est pas le Quartier latin, encore moins celui des éditeurs. Stephen Carrière reçoit de l’autre côté de la Seine. Fondée par Alain et Anne Carrière, ses parents, la maison Anne Carrière a élu domicile rive droite. Le jjeune qquadra en est le Pdgg depuisp maintenant cinq ans. À l’ombre des Gallimard,, Grasset et autre Flammarion, , AC Éditions est un éditeur de littératur­e générale indépendan­t. Une espèce rare dans une industrie qui a tendance à se concentrer. L’occasion pour ce petit-fils de Robert Laffont de livrer sa vision de marché et du métier. Un marché quoi qu’on dise lui aussi bouleversé, moins par la digitalisa­tion que par les nouveaux modes de consommati­on de la culture. “Le roman a pour principal concurrent la série télévisée”, constate-il. Et il faudra faire avec pendant longtemps. Pas facile, mais Stephen Carrière reste confiant. Une part importante de l’édition de création sera toujours aux mains de petits éditeurs. Reste à s’organiser pour résister aux turpitudes du métier. Ce qu’il a entrepris en lançant un collectif d’éditeurs indépendan­ts. L’union fait la force. Espérons qu’elle fera la différence. L’édition est une industrie qui est à la fois préservée, puisque son objet d’existence, le livre, correspond à la fonction naturelle de la lecture. Mais c’est aussi une industrie qui a peu de relais de croissance. Le marché est ultra-concurrent­iel, ce qui explique le principal phénomène de ces dernières années, la concentrat­ion. Elle s’observe d’abord chez des acteurs. Le dernier épisode en date est le passage de Volumen dans le giron du Groupe Editis, qui fait suite à l’acquisitio­n de Flammarion par Gallimard en 2012.Ensuite,on assiste aussi à une concentrat­ion des titres vendus : la bestseller­isation. L’écart est de plus en plus important entre les 10 livres les plus vendus et les 100 suivants. Conséquenc­e, il est de plus en plus difficile de vendre ce qu’on appelait communémen­t des mix-sellers.

Le marché

Le livre et la lecture sont solides en France. La preuve ? Les jeunes lisent, en dépit des multiples offres culturelle­s à leur dispositio­n. Il y a deux grandes tendances sur le marché. La littératur­e générale perd son lectorat masculin, notamment sur le roman. Pour schématise­r, plus un homme est cultivé, plus à partir de 40 ans il délaisse la fiction pour la non-fiction. Il continue à acheter des livres mais plutôt des essais et des documentai­res. En France, la production romanesque s’adresse ainsi majoritair­ement à des lectrices. L’autre sujet est l’incroyable succès des séries télévisées qui impacte notre industrie. Le roman a pour

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