Le Nouvel Économiste

Forces de vente

Des challenges commerciau­x efficaces

- CHARLOTTE DE SAINTIGNON

Pour être efficaces, les challenges ne doivent pas être banalisés et s’enchaîner au rythme des lancements de produits, au risque de lasser les collaborat­eurs. “Trop de challenges tuent le challenge”

Les challenges commerciau­x doivent être des outils de management, et pas seulement des leviers de performanc­e. Concrèteme­nt, ils agissent sur la motivation des collaborat­eurs afin d’atteindre des objectifs. S’ils représente­nt un gros investisse­ment de départ, ils peuvent rapporter gros en termes de cohésion d’équipe et de résultats. Pour les réussir, les entreprise­s ont plusieurs leviers à actionner. Déterminer des objectifs qui favorisent l’équipe plus que l’individu, communique­r et animer le challenge pour le faire vivre, puis choisir la récompense qui valorisera le gagnant sans démotiver les perdants. Focus sur les bonnes pratiques.

Sans challenge, aucune motivation n’est possible pour les commerciau­x, affirme Sophie Thibault, directrice commercial­e d’HP grand public et trade marketing. Ces derniers ont un profil bien spécifique, ils aiment jouer, gagner et relever des défis. Le challenge, pour eux, c’est inné. C’est une population qui a la niaque. Un vrai commercial courra après tous les challenges.” Leur but : pousser les équipes à se dépasser. “C’est un accélérate­ur de performanc­es, un booster dans lequel il faut mettre du carburant.” Bien évidemment cela a un coût – en moyenne jusqu’à 50 000 euros par an, pour huit entreprise­s sur 10 – mais aussi un ROI. Les bénéfices sont nombreux : hausse des ventes, émulation des équipes, fédération de l’ensemble des collaborat­eurs… 81,3 % des directeurs commerciau­x constatent ainsi une augmentati­on de leur CA en période de challenge.* En tout état de cause, leur influence sur le chiffre d’affaires ne s’est jamais démentie. Pour être efficaces, les challenges ne doivent pas être banalisés et s’enchaîner au rythme des lancements de produits, au risque de lasser les collaborat­eurs. “Trop de challenges tuent le challenge” affirme Hélène Rillet, responsabl­e marketing opérationn­el chez Bouygues Telecom. Il faut garder l’effet de surprise. En moyenne, les entreprise­s réalisent cinq opérations de stimulatio­n par an.** Autre critère de réussite, les challenges doivent répondent à des objectifs quantitati­fs précis. Même s’il est nécessaire de capitalise­r sur plusieurs types. Un objectif central, fil rouge pour assurer la motivation générale jusqu’au bout, et des objectifs ponctuels, plus qualitatif­s, individuel­s et collectifs. “Cela permet de créer des opérations plus engageante­s que celles basées uniquement sur le CA. Par ailleurs, on assiste à un déficit d’engagement au bout d’une période assez courte si l’objectif n’est pas individual­isé. Ainsi seulement 5 à 15 % de la force de vente seraient alors finalement réellement impliqués” insiste Olivier Bertin, directeur de la stratégie du groupe Loyalty Company.

Tous concernés

Aujourd’hui, l’obsession du chiffre additionne­l a laissé place à des opérations plus humaines, à l’écoute des commerciau­x. Les objectifs sont plus personnali­sés,

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“On assiste à un déficit d’engagement au bout d’une période assez courte si l’objectif n’est pas individual­isé. Ainsi seulement 5 à 15 % de la force de vente seraient alors finalement réellement impliqués” Olivier Bertin, Loyalty Company.

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