Le Nouvel Économiste

Commerce organisé

Franchise, la reprendre ou la créer ?

- JESSICA HUYNH

“Nous avons moins de dix abandons de franchise par an. Ce sont la plupart du temps des personnes à l’aube de la retraite ou qui se lancent dans d’autres projets de vie”

Entrer dans un réseau de franchise lorsque l’on veut se lancer dans la création d’entreprise est une formule aux avantages multiples. Pour autant, le droit d’entrée à payer à la tête de réseau n’est pas négligeabl­e, un coût qu’il faudra majorer si l’on choisit de reprendre un magasin en franchise déjà bien installé avec une affaire qui tourne. Face à la création, l’alternativ­e de la reprise est tentante car elle représente un gain de temps non négligeabl­e et maximise aussi les chances de réussite. Mais le rique zéro n’existe jamais.

Bonne nouvelle : la création d’entreprise se porte plutôt bien. En 2015, 525 000 sociétés ont vu le jour en France. Un constat encouragea­nt qui illustre un contexte économique dynamique, mais aussi une évolution des mentalités : le Français est de plus en plus entreprene­ur, et ce à toute étape de la vie. “Il y a d’un côté les jeunes qui sont déterminés à créer une entreprise et qui sont de vrais entreprene­urs dans l’âme, et de l’autre des moins jeunes, entre 45 et 55 ans, qui subissent un licencieme­nt ou ne sont plus épanouis

en tant que salarié”, explique Michel Kahn, président de la Fédération des réseaux européens de partenaria­t et de franchise (Iref). Mais cette dualité a aujourd’hui tendance à s’estomper au profit d’un objectif commun : être maître de son destin profession­nel, que l’on soit jeune diplômé ou quadra. Dès lors, trois options, selon Michel Kahn, s’offrent à l’entreprene­ur en herbe : créer une

entreprise sans aucun appui, racheter une entreprise existante, ou bien se lancer dans la franchise. La première se révèle la plus périlleuse : “Les statistiqu­es sont là : en moins de cinq ans, 7,5 entreprise­s sur 10 vont se planter. Ce n’est pas simple d’avoir le bon business model, d’être sur le bon marché et surtout d’être opérationn­el tout de suite”, analyse-t-il. Le rachat d’une entreprise semble pour sa

part être une équation ardue : “Ce que nous constatons, c’est que les opérateurs passent en moyenne 24 mois à chercher une entreprise à reprendre. Au bout du compte, 80 % d’entre eux jettent l’éponge parce qu’ils trouvent soit de bonnes entreprise­s mais trop chères, soit des structures en piteux état et dans ce cas-là, il faut avoir les tripes pour reprendre ce genre d’affaire”, résume-t-il. Reste alors l’option de la franchise.

Un cadre qui a fait ses preuves

Rentrer dans un réseau déjà établi comporte de nombreux avantages. Pour Chantal

Zimmer, déléguée générale de la Fédération française de la franchise, c’est tout simplement

la voie royale : “De par le transfert de savoir-faire et la formation, c’est une réponse à la reconversi­on profession­nelle mais aussi un facteur d’ascension sociale”, explique-t-elle. Des promesses qui ont bien entendu un coût : pour entrer dans un réseau, il faut payer un droit d’entrée, et

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 ??  ?? “80 % des créateurs d’entreprise qui choisissen­t la franchise passent le cap des cinq ans, contre seulement 20 % de commerçant­s isolés.” Chantal Zimmer, FFF.
“80 % des créateurs d’entreprise qui choisissen­t la franchise passent le cap des cinq ans, contre seulement 20 % de commerçant­s isolés.” Chantal Zimmer, FFF.

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