Commerce organisé
Franchise, la reprendre ou la créer ?
“Nous avons moins de dix abandons de franchise par an. Ce sont la plupart du temps des personnes à l’aube de la retraite ou qui se lancent dans d’autres projets de vie”
Entrer dans un réseau de franchise lorsque l’on veut se lancer dans la création d’entreprise est une formule aux avantages multiples. Pour autant, le droit d’entrée à payer à la tête de réseau n’est pas négligeable, un coût qu’il faudra majorer si l’on choisit de reprendre un magasin en franchise déjà bien installé avec une affaire qui tourne. Face à la création, l’alternative de la reprise est tentante car elle représente un gain de temps non négligeable et maximise aussi les chances de réussite. Mais le rique zéro n’existe jamais.
Bonne nouvelle : la création d’entreprise se porte plutôt bien. En 2015, 525 000 sociétés ont vu le jour en France. Un constat encourageant qui illustre un contexte économique dynamique, mais aussi une évolution des mentalités : le Français est de plus en plus entrepreneur, et ce à toute étape de la vie. “Il y a d’un côté les jeunes qui sont déterminés à créer une entreprise et qui sont de vrais entrepreneurs dans l’âme, et de l’autre des moins jeunes, entre 45 et 55 ans, qui subissent un licenciement ou ne sont plus épanouis
en tant que salarié”, explique Michel Kahn, président de la Fédération des réseaux européens de partenariat et de franchise (Iref). Mais cette dualité a aujourd’hui tendance à s’estomper au profit d’un objectif commun : être maître de son destin professionnel, que l’on soit jeune diplômé ou quadra. Dès lors, trois options, selon Michel Kahn, s’offrent à l’entrepreneur en herbe : créer une
entreprise sans aucun appui, racheter une entreprise existante, ou bien se lancer dans la franchise. La première se révèle la plus périlleuse : “Les statistiques sont là : en moins de cinq ans, 7,5 entreprises sur 10 vont se planter. Ce n’est pas simple d’avoir le bon business model, d’être sur le bon marché et surtout d’être opérationnel tout de suite”, analyse-t-il. Le rachat d’une entreprise semble pour sa
part être une équation ardue : “Ce que nous constatons, c’est que les opérateurs passent en moyenne 24 mois à chercher une entreprise à reprendre. Au bout du compte, 80 % d’entre eux jettent l’éponge parce qu’ils trouvent soit de bonnes entreprises mais trop chères, soit des structures en piteux état et dans ce cas-là, il faut avoir les tripes pour reprendre ce genre d’affaire”, résume-t-il. Reste alors l’option de la franchise.
Un cadre qui a fait ses preuves
Rentrer dans un réseau déjà établi comporte de nombreux avantages. Pour Chantal
Zimmer, déléguée générale de la Fédération française de la franchise, c’est tout simplement
la voie royale : “De par le transfert de savoir-faire et la formation, c’est une réponse à la reconversion professionnelle mais aussi un facteur d’ascension sociale”, explique-t-elle. Des promesses qui ont bien entendu un coût : pour entrer dans un réseau, il faut payer un droit d’entrée, et