Le Nouvel Économiste

Attractivi­té régionale

Attractivi­té territoria­le productive et résidentie­lle

- FABIEN HUMBERT

La mondialisa­tion économique se traduit notamment par une mobilité accrue des personnes, des capitaux et des biens. “Dans ce contexte, tous les pays, toutes les régions sont en concurrenc­e, explique Alexandre Wahl, directeur général de AD Normandie, l’agence de développem­ent de la région normande. Les régions françaises vont essayer de remettre en place des dispositif­s qui leur donneront un avantage

concurrent­iel sur les autres.” Cibles prioritair­es de cette concurrenc­e ? les entreprise­s et leurs salariés. Selon l’Insee, l’attractivi­té économique d’un territoire se compose de deux grandes familles : l’attractivi­té productive et l’attractivi­té résidentie­lle. L’attractivi­té économique productive est la capacité d’un territoire à attirer des activités nouvelles et des facteurs de production. Elle est mesurée par l’arrivée d’emplois sur le territoire, c’est-à-dire que les emplois créés par des entreprise­s déjà installées sur le territoire ne comptent pas dans ce calcul. De même, les emplois publics ne rentrent pas dans le calcul. L’attractivi­té économique résidentie­lle consiste quant à elle à attirer des revenus qui proviennen­t de l’extérieur du territoire. C’est-à-dire des “navetteurs” qui habitent et travaillen­t dans deux zones distinctes, des retraités qui viennent habiter sur le territoire, et des touristes qui dépensent leurs revenus lors de leur séjour.

Le défi du foncier

Les différents collectivi­tés leviers d’action disposent pourde faire venir à elles les entreprise­s et leurs salariés. “Le facteur le plus important, c’est le foncier, affirme David Samzun, maire de Saint-Nazaire et président de la communauté d’agglomérat­ion Carene Saint-Nazaire. Il faut des terrains et des locaux pour attirer les entreprise­s, et des habitation­s pour loger leurs collaborat­eurs.” En général, l’essentiel de la demande des entreprise­s porte en effet sur l’immobilier, notamment sur des locaux si possible prêt à l’emploi. Pour les territoire­s, le défi consiste donc à répondre aux besoins des nouveaux arrivants, le plus vite possible. “Nous travaillon­s avec des partenaire­s de l’immobilier d’entreprise comme Clema ou Salini, pour développer ou agrandir l’offre existante, construire de nouveaux bâtiments, raconte Rodolphe Richez, directeur de Cambrésis Développem­ent Économique (CDE), dans le départemen­t du

Nord. Nous sommes aussi en lien avec des agences comme Arthur Loyd ou CBRE et nous proposons des bâtiments prêts à construire, avec les autorisati­ons et les permis de construire, qui permettent d’avoir un bâtiment en 6 ou 8 mois seulement.” De plus en plus de collectivi­tés inscrivent dans leur

projet de territoire la réhabilita­tion des friches industriel­les, la requalific­ation des ZA, la réalisatio­n de parcs d’activités… “Avec le programme AromaGrass­e, la CAPG [communauté d’agglomérat­ion du Pays de Grasse] a répondu à un besoin des entreprise­s industriel­les de la filière parfum confrontée­s à un manque chronique de locaux, et saisi l’opportunit­é de réhabilite­r une friche industriel­le de 6 ha de terrains et locaux en plein centre de Grasse, raconte Jérôme Viaud, président de la CAPG et maire de Grasse. Nous proposons du foncier industriel dans une région où il est extrêmemen­t rare et onéreux.” D’ailleurs, dans le souhait d’implanter durablemen­t des entreprise­s innovantes sur le territoire, un hôtel d’entreprise­s composé de laboratoir­es, de bureaux et d’espaces de stockage en location sera également implanté sur le parc grassois. L’autre enjeu pour les collectivi­tés territoria­les est de trouver des logements pour les salariés des entreprise­s. Ici, le défi consiste à proposer une offre de logements qui permette à la fois aux cadres supérieurs et aux technicien­s de surface de s’établir. “Il faut proposer à la fois de l’habitat haut de gamme et des habitats à loyer modérés” résume David Samzun.

Gagner en agilité Les entreprise­s se retrouvent souvent démunies devant les démarches à accomplir lorsqu’elles veulent se déplacer. Aussi, tout est mis en oeuvre pour faciliter leurs démarches administra­tives avec le plus de célérité possible. “Nous avons fait en sorte de rationalis­er le système d’aides aux entreprise­s, qui sont passées d’une centaine à seulement cinq, bien identifiab­les”, explique Alexandre Wahl. La région Normandie est allée plus loin, puisque chaque entreprise a pour seul interlocut­eur un chargé de portefeuil­le qui l’accompagne­ra dans ses démarches. Tout ce processus est certifié, et donc mesuré. “Cela nous a permis de faire passer les délais de réponse pour un soutien en investisse­ment à 43 jours, et à 26 jours pour les aides à

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 ??  ?? “Nous proposons des bâtiments prêts à construire, avec les autorisati­ons et les permis de construire, qui permettent d’avoir un bâtiment en 6 ou 8 mois seulement.” Rodolphe Richez, Cambrésis Développem­ent Économique.
“Nous proposons des bâtiments prêts à construire, avec les autorisati­ons et les permis de construire, qui permettent d’avoir un bâtiment en 6 ou 8 mois seulement.” Rodolphe Richez, Cambrésis Développem­ent Économique.

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