Attractivité régionale
Attractivité territoriale productive et résidentielle
La mondialisation économique se traduit notamment par une mobilité accrue des personnes, des capitaux et des biens. “Dans ce contexte, tous les pays, toutes les régions sont en concurrence, explique Alexandre Wahl, directeur général de AD Normandie, l’agence de développement de la région normande. Les régions françaises vont essayer de remettre en place des dispositifs qui leur donneront un avantage
concurrentiel sur les autres.” Cibles prioritaires de cette concurrence ? les entreprises et leurs salariés. Selon l’Insee, l’attractivité économique d’un territoire se compose de deux grandes familles : l’attractivité productive et l’attractivité résidentielle. L’attractivité économique productive est la capacité d’un territoire à attirer des activités nouvelles et des facteurs de production. Elle est mesurée par l’arrivée d’emplois sur le territoire, c’est-à-dire que les emplois créés par des entreprises déjà installées sur le territoire ne comptent pas dans ce calcul. De même, les emplois publics ne rentrent pas dans le calcul. L’attractivité économique résidentielle consiste quant à elle à attirer des revenus qui proviennent de l’extérieur du territoire. C’est-à-dire des “navetteurs” qui habitent et travaillent dans deux zones distinctes, des retraités qui viennent habiter sur le territoire, et des touristes qui dépensent leurs revenus lors de leur séjour.
Le défi du foncier
Les différents collectivités leviers d’action disposent pourde faire venir à elles les entreprises et leurs salariés. “Le facteur le plus important, c’est le foncier, affirme David Samzun, maire de Saint-Nazaire et président de la communauté d’agglomération Carene Saint-Nazaire. Il faut des terrains et des locaux pour attirer les entreprises, et des habitations pour loger leurs collaborateurs.” En général, l’essentiel de la demande des entreprises porte en effet sur l’immobilier, notamment sur des locaux si possible prêt à l’emploi. Pour les territoires, le défi consiste donc à répondre aux besoins des nouveaux arrivants, le plus vite possible. “Nous travaillons avec des partenaires de l’immobilier d’entreprise comme Clema ou Salini, pour développer ou agrandir l’offre existante, construire de nouveaux bâtiments, raconte Rodolphe Richez, directeur de Cambrésis Développement Économique (CDE), dans le département du
Nord. Nous sommes aussi en lien avec des agences comme Arthur Loyd ou CBRE et nous proposons des bâtiments prêts à construire, avec les autorisations et les permis de construire, qui permettent d’avoir un bâtiment en 6 ou 8 mois seulement.” De plus en plus de collectivités inscrivent dans leur
projet de territoire la réhabilitation des friches industrielles, la requalification des ZA, la réalisation de parcs d’activités… “Avec le programme AromaGrasse, la CAPG [communauté d’agglomération du Pays de Grasse] a répondu à un besoin des entreprises industrielles de la filière parfum confrontées à un manque chronique de locaux, et saisi l’opportunité de réhabiliter une friche industrielle de 6 ha de terrains et locaux en plein centre de Grasse, raconte Jérôme Viaud, président de la CAPG et maire de Grasse. Nous proposons du foncier industriel dans une région où il est extrêmement rare et onéreux.” D’ailleurs, dans le souhait d’implanter durablement des entreprises innovantes sur le territoire, un hôtel d’entreprises composé de laboratoires, de bureaux et d’espaces de stockage en location sera également implanté sur le parc grassois. L’autre enjeu pour les collectivités territoriales est de trouver des logements pour les salariés des entreprises. Ici, le défi consiste à proposer une offre de logements qui permette à la fois aux cadres supérieurs et aux techniciens de surface de s’établir. “Il faut proposer à la fois de l’habitat haut de gamme et des habitats à loyer modérés” résume David Samzun.
Gagner en agilité Les entreprises se retrouvent souvent démunies devant les démarches à accomplir lorsqu’elles veulent se déplacer. Aussi, tout est mis en oeuvre pour faciliter leurs démarches administratives avec le plus de célérité possible. “Nous avons fait en sorte de rationaliser le système d’aides aux entreprises, qui sont passées d’une centaine à seulement cinq, bien identifiables”, explique Alexandre Wahl. La région Normandie est allée plus loin, puisque chaque entreprise a pour seul interlocuteur un chargé de portefeuille qui l’accompagnera dans ses démarches. Tout ce processus est certifié, et donc mesuré. “Cela nous a permis de faire passer les délais de réponse pour un soutien en investissement à 43 jours, et à 26 jours pour les aides à