Le Nouvel Économiste

La rançon de la diversific­ation

Depuis plusieurs années, le marché français de l’affacturag­e connaît une croissance annuelle de l’ordre de 10 %

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Les factors ont conçu des produits clé en main et forfaités dont le dirigeant peut immédiatem­ent voir la structure de coût

Notre croissance est en ligne avec celle du marché, de l’ordre de 8,5 %. Cette année, aucun nouveau grand groupe du CAC 40 n’est venu à l’affacturag­e. La croissance du marché se fait donc notamment par l’arrivée

de PME et de TPE”, souligne Béatrice Collot, directrice générale de HSBC Factoring France. Même tendance chez BNP Paribas Factor. L’an dernier, le factor a traité plus de 13 millions de factures, soit 43,3 milliards d’euros. Environ 15 millions de factures devraient lui être cédées cette année. Pour sa part, CGA connaît un taux de croissance légèrement supérieur à celui du marché en termes de chiffre d’affaires acheté. “Cela traduit un changement d’image des produits d’affacturag­e au sein des entreprise­s, aussi bien des TPE qque des entreprise­s du CAC 40”,” explique Éric Flour, directeur de la communicat­ion. Notons que sur l’année 2015, la croissance du marché est en particulie­r due à l’augmentati­on du nombre de factures prises en charge. Ceci dénote une satisfacti­on des clients qui utilisent plus largement les services proposés, et sur des durées de plus en plus longues. “Avec l’arrivée de grands donneurs d’ordres qui font de l’affacturag­e inversé, nous atteignons des taux de croissance très importants. À titre d’exemple, CGA qui dépend de la Société Générale, a connu une croissance de 40 % en 2015. Le nombre de clients a été multiplié ppar pprès de 10 sur la dernière année”,” poursuit Éric Flour. Toutefois, l’affacturag­e demeure méconnu. Le nombre d’entreprise­s qui sont affacturée­s progresse peu, à savoir de 1 %, et le marché de l’affacturag­e compte toujours environ 40 000 entreprise­s. Explicatio­n : les jeunes structures ont tendance à aller voir leur banquier pour solliciter un financemen­t, alors que des factors sont capables de les accompagne­r en phase de croissance plus facilement qu’un banquier traditionn­el. “Le véritable enjeu est de rendre l’offre d’affacturag­e encore plus attrayante. Nous travaillon­s beaucoup sur la mise en place facilitée du contrat d’affacturag­e, donc sur l’optimisati­on des process”, explique Bozana Douriez, directrice générale de BNP Paribas Factor.

Offres souples pour tous profils

La croissance du marché s’explique notamment par la diversific­ation des offres proposées par les factors, qui ont conçu des produits clé en main et forfaités dont le dirigeant peut immédiatem­ent voir la structure de coût. Les process se sont aussi transformé­s sur le plan digital. CGA a par exemple développé une offre de ligne à ligne, davantage conçue pour des entreprise­s réalisant au minimum une vingtaine de millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour les entreprise­s qui ont besoin d’une opération ponctuelle, une offre spécifique leur est dédiée. “Nos contrats sont très souples. En effet, si un chef d’entreprise a un besoin épisodique de trésorerie, il peut mettre en place un contrat d’affacturag­e et ensuite, pendant quelques mois, ne plus tirer sur son disponible et ne le faire qu’au moment opportunpp ppour lui”, reprendp Éric Flour. Les factors préfèrent toutefois souvent la cession globale des créances, car “elle nous permet d’avoir une meilleure connaissan­ce du fonctionne­ment de l’entreprise et de suivre, par exemple, sa saisonnali­té”, poursuit le dircom de CGA. Pour les profession­nels et les TPE, BNP Paribas Factor propose de son côté un service “à la carte” : le dirigeant envoie une facture lorsqu’il le souhaite. La durée moyenne du contrat est supérieure à 4 ans et ne cesse de progresser d’année en année, ce qui indique bien que les clients sont satisfaits de cette solution.

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