Le Nouvel Économiste

L’obligation de facturatio­n électroniq­ue concerne déjà les entreprise­s de plus de 5 000 salariés et les personnes publiques et s’imposera en dernier aux TPE, le 1er janvier 2020

-

leur simplifier la vie en connectant tous les SI (comptabili­té, paie, etc.). Par ailleurs, les bulletins de paie électroniq­ues sont moins faciles à falsifier que les bulletins papier.” Autre document crucial qui peut prétendre à une existence 100 % numérique : la facture. Elle va devenir incontourn­able dans le cadre des marchés publics aux niveaux français et européen. L’ordonnance du 26 juin 2014 a défini un calendrier d’obligation de facturatio­n électroniq­ue pour les émetteurs de factures à destinatio­n de l’État, des collectivi­tés territoria­les et de leurs établissem­ents publics respectifs: elle concerne déjà les entreprise­s de plus de 5 000 salariés et les personnes publiques et s’imposera en dernier aux TPE, le 1er janvier 2020. Entre sociétés du secteur privé, c’est une moitié de contrainte… “Il faut pouvoir recevoir les factures dématérial­isées, mais il n’y a pas d’obligation de les émettre, explique Maître Renard. En réalité, beaucoup d’entreprise­s ont des clients publics et vont être obligées de le faire.” La solution Chorus Pro (cf. encadré chiffré), mise en place par l’Agenceg ppour l’informatiq­ueq financière de l’État, qui permet le dépôt, la réception, la transmissi­on des factures électroniq­ues et leur suivi, n’est à dispositio­n que des fournisseu­rs du secteur public. La facture électroniq­ue soulève aussi la question de sa conformité à la législatio­n fiscale, qui n’accepte aujourd’hui que trois voies garantissa­nt l’authentici­té de l’origine, sa lisibilité et son intégrité (article 289 du CGI). Soit la facture est signée au moyen d’une signature électroniq­ue: “des plateforme­s d’intermédia­tion se sont développée­s pour satisfaire ce besoin”, note Maître Renard. Soit

elle prend la forme d’un “message structuré selon une norme sécurisée convenue entre les parties”. “La transactio­n via un fichier EDI est le mode le plus sécurisé, soutient Éric Jamet, directeur marketing et innovation de Tessi. Les systèmes émettent et contrôlent les factures, en évitant la fraude ou l’altération des documents. Ce n’est en revanche pas forcément facile à mettre en place.”

Enfin, il est possible d’envoyer tout autreque la solutionty­pe de permettefo­rmat, de “pour générer autantune piste et d’audit l’intégritég fiable de qui cette montre facture, la précise réalité

d’autres Éric pièces Jamet. qui En confirment­clair, on la produit réalité de l’existence de la facture.”

Copie fiable et certificat­ion Le Code civil a connu une évolution majeure avec le texte sur la copie fiable. “C’est une vraie révolution”, appuie Hervé Streiff. La réforme du droit des obligation­s opérée en février 2016 a introduit l’article 1379, qui dispose que “la copie fiable a la même force probante que l’original”. Les conditions à remplir sont énumérées par le décret du 5 décembre 2016. “Si votre système est conforme au décret, on pourra dire que la copie est fiable, développe Isabelle Renard. Mais comme le décret n’est pas très précis, la meilleure façon est de montrer sa conformité à la norme par la certificat­ion.” La certificat­ion ne sera possible qu’après la parution du référentie­l de certificat­ion, pas avant 2018 selon l’avocate. L’enjeu est en particulie­r de pouvoir procéder à la destructio­n d’originaux. “Depuis longtemps, les banquiers détruisaie­nt les chèques de moins de 50 euros alors que c’était interdit,

raconte Hervé Streiff. Ils avaient calculé que l’éventuelle contestati­on coûterait moins cher que l’archivage…” “Une fois que le client a confiance en son système, c’est à lui de décider s’il veut détruire le papier ou non”, rappelle Sandrine Hilaire. “Nous proposons de plus en plus de conseil et d’accompagne­ment, ajoute Aurélie Rocamora, responsabl­e innovation et transforma­tion digitale d’Everial. Les clients ne sont pas tous à l’aise avec la réglementa­tion. Nous avons aussi besoin d’analyser les éléments contextuel­s pour faire un diagnostic précis du fonds documentai­re, afin d’évaluer et mesurer la prise de risque sur le sort des documents. Faire appel à un prestatair­e certifié n’est pas le seul critère de décision en matière de destructio­n ou conservati­on du papier.”

Les normes à la rescousse “Le décret sur la copie fiable touche notre coeur de métier. Il demande une révision de nos modes de travail et de nos modes opératoire­s, vers davantage de suivi d’exploitati­on, de maintenanc­e, pour démontrer notre respect de la norme”, analyse Aurélie Rocamora. La certificat­ion est un gage de sécurité. Aujourd’hui la norme NFZ 42-013 garantit la capture, l’archivage, la restitutio­n de documents numériques gardant la même valeur que le document d’origine pendant toute la durée de conservati­on. La norme NF 461 certifie la conformité globale du SAE aux normes. “Ces normes ont eu un effet rassurant sur la logique de l’archivage électroniq­ue, mais faible encore sur le processus de transforma­tion du ppapierp vers le numérique”,” souligne Éric Jamet, dont la société Tessi a obtenu la certificat­ion NF 461. “La future norme NFZ 42-026 ‘copie conforme’ va préciser un certain nombre de points manquants.”

 ??  ?? “Les normes ont eu un effet rassurant sur la logique de l’archivage électroniq­ue, mais faible encore sur le pprocessus de transforma­tion du papier vers le numérique.” Éric Jamet, Tessi.
“Les normes ont eu un effet rassurant sur la logique de l’archivage électroniq­ue, mais faible encore sur le pprocessus de transforma­tion du papier vers le numérique.” Éric Jamet, Tessi.
 ??  ?? “Déployer les solutions d’identité numérique auprès du grand public permettrai­t de se passer du papier.” Hervé Streiff, Locarchive­s.
“Déployer les solutions d’identité numérique auprès du grand public permettrai­t de se passer du papier.” Hervé Streiff, Locarchive­s.

Newspapers in French

Newspapers from France