Grands principes et détail concrets
Sur un front a priori beaucoup plus simple, Emmanuel Macron a livré son plan de bataille sur la directive
travail détaché. “Je veux un accord plus exigeant qui conduise à avoir un vrai marché ouvert des travailleurs en fonction de leur talent et de leur mérite, et pas parce qu’ils coûtent moins cher”, a-t-il déclaré. Fort bien pour les grands principes, à travail égal salaire égal, mais le diable est dans les détails. Étendre la directive au cabotage routier ? Tout se bloque. Limiter le détachement à six mois ? C’est non. Intégrer à la rémunération les primes et les conditions de logement ? C’est le contrôle de la fraude qui est en cause. “Nous devons bâtir un consensus entre 28 État différents. Les équilibres sont très fragiles. Rien
ne sert d’être trop exigeant” avertit Élisabeth Morin-Chartier, députée européen LR, suite à une ébauche de compromis récusé par l’Élysée. Cette mise en garde d’une praticienne des règlements communautaires témoigne de la complexité des situations. Il faudra au président français beaucoup de patience et de ténacité pour faire bouger les lignes. Pourtant, il faut en convenir, à Bruxelles le climat change. À preuve, l’examen d’instruments de défense commerciale plus réactifs et efficaces pour contrôler les investissements étrangers, pourrait être acté par le prochain Conseil. Ce serait pour l’esprit français une victoire d’étape porteuse d’avenir. Sans réponses concrètes aux dégâts de la mondialisation, le vote populiste retrouvera vite son aura. La course de vitesse se déroule aussi au plan européen.