Le Nouvel Économiste

Robin Sauzet

co-fondateur de Hi !

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Robin Sauzet est diplômé du Executive MBA d’Audencia Business School en 2015, qu’il a entièremen­t financé lui-même. Il est depuis le co-fondateur de Hi !, une entreprise incubée à l’école et qui fournit des solutions connectées, en particulie­r Goji, le bijou connecté.

“Je ne voyais pas cet investisse­ment comme devant

vie,, aboutir à multiplier mon salaire par la suite. Je voulais changer de

Pourquoi avez-vous ressenti le besoin d’intégrer un EMBA ? Ma situation, c’était 25 ans en finance d’entreprise au sein de grands groupes, avec une carrière franco-américaine. Depuis mon diplôme d’école de commerce dans les années 1990, j’ai exercé à peu près tous les métiers de la finance. En 2014, au moment où j’ai envisagé l’idée d’un MBA, je travaillai­s chez Veolia, un groupe qui connaissai­t des difficulté­s, et dans lequel j’avais le sentiment d’un plafond de verre pour ma carrière. Je n’étais pas du tout en situation d’échec, mais voyais mal comment continuer à avancer. D’autre part, quand vous me demandez quelle était ma situation, il ne faut jamais oublier la situation personnell­e, primordial­e pour qui veut se lancer dans un MBA. Et il se trouve que ma femme étant entreprene­use et que plusieurs de mes amis avaient fait un MBA, je me suis tout de suite senti supporté dans mon projet. Comment envisagiez-vous le retour sur investisse­ment de votre MBA ? Je ne le voyais pas en termes de salaire mais de projet, car j’avais déjà une petite idée dans la tête. Je me suis renseigné, notamment auprès d’écoles très chères, puis j’ai choisi Audencia, qui présentait un coût plus modeste mais surtout semblait plus en rapport avec mes attentes, qui étaient de créer mon entreprise. J’avais mis de l’argent de côté, et grâce à une sorte de gentleman agreement avec mon employeur, qui de toute façon encouragea­it les départs, j’ai pu payer le programme moi-même. Je ne voyais donc pas cet investisse­ment comme devant aboutir à multiplier mon salaire par la suite. Je voulais changer de vie, ce qui est bien différent. Rencontrer des profession­nels, apprendre, voyager, m’ouvrir l’esprit. Quand vous souhaitez vous lancer dans le secteur des hautes technologi­es et que vous avez la chance de passer une heure avec le patron de Cap Gemini, c’est magique : vous apprenez en une heure ce que vous auriez appris en six mois ! Pour moi, le premier retour sur investisse­ment est là. Quand vous jouez votre propre argent, les exigences sont différente­s, plus personnell­es. Quel a été votre trajectoir­e ensuite ? Mon idée d’entreprise a germé et, pendant le MBA, trois autres participan­ts de la promo se sont joints à moi. Nous avons profité des ressources d’Audencia pour faire toutes les études nécessaire­s en amont, puis nous avons postulé à l’incubateur de l’école en 2015. Notre projet a été accepté et je suis donc toujours à l’école, engagé dans un cycle de 36 mois pour incuber l’entreprise, pour laquelle 2017 sera l’année de la commercial­isation. Nous avons déjà vendu plusieurs centaines de bijoux connectés, et notre première levée de fonds est prévue pour la fin de l’année. Mais ce qui est le plus important dans tout cela, c’est l’ouverture : pour moi, à mon âge, le champ des possibles ne m’a jamais paru aussi vaste.

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