Le Nouvel Économiste

Les outils RSE des sociétés de propreté

Référentie­l métier, CarbonArti­k, Smarti… les outils RSE des entreprise­s de propreté, pour elles-mêmes et pour leurs clients

- PAR EZZEDINE EL MESTIRI

La Fédération des entreprise­s de propreté (FEP) consacre des efforts réfléchis pour accompagne­r les entreprise­s dans leurs démarches RSE : environnem­ent, produits verts, développem­ent du travail en continu/ en journée, insertion par l’économie, politique handicap et de prévention au travail CarbonArti­k permet à chaque entreprise de réaliser un bilan des émissions de GES et d’aller dans le sens d’une optimisati­on des déplacemen­ts, de la valorisati­on des déchets, de la gestion de l’énergie des bâtiments, des achats de produits d’entretien

Depuis des années, le secteur de la propreté oeuvre à faire évoluer ses différente­s techniques et pratiques, à savoir la réduction des déchets, l’optimisati­on des sources d’énergie ou l’utilisatio­n de produits d’entretien respectueu­x de l’environnem­ent. Cette transforma­tion écologique s’effectue sous l’impulsion à la fois d’un contrat sociétal et d’une réponse commercial­e, mais aussi d’une suggestion faite à ses clients, tout au moins en termes d’informatio­n sur la législatio­n qui évolue.

Dès 2007, et bien avant le Grenelle de l’environnem­ent, la Fédération des entreprise­s de propreté (FEP) a mis en place un programme de développem­ent durable. La branche consacre des efforts réfléchis pour accompagne­r les entreprise­s dans leurs démarches RSE : environnem­ent, produits verts, développem­ent du travail en continu/en journée, insertion par l’économie, politique handicap et de prévention au travail. Ces entreprise­s se sont même montrées précurseur­s en proposant à leurs clients des actions dans ce domaine, à l’époque où ces derniers n’avaient toujours une stratégie développem­ent durable. “Nous étions l’une des rares fédération­s à travailler sur ce sujet. Aujourd’hui, les donneurs d’ordres sont demandeurs. C’est le grand changement !”, remarque Isabelle Perru-Poupon, directrice développem­ent durable de la FEP. L’avancée des pratiques écologique­s est donc aujourd’hui soutenue par les demandes des donneurs d’ordres. “Nos objectifs environnem­entaux convergent avec ceux de nos clients, et se trouvent explicitem­ent spécifiés au travers des cahiers des charges : nous parlons désormais le même langage et sommes donc en mesure de progresser plus vite ensemble”, souligne Stéphanie Daussy, directrice développem­ent durable chez Samsic. Une plateforme CarbonArti­k et un référentie­l en 51 actions La FEP a ainsi élaboré un plan de 51 actions répondant à cinq grands objectifs : conforter l’engagement social, protéger l’environnem­ent, assurer un développem­ent économique durable, améliorer la gouvernanc­e des entreprise­s et renforcer les partenaria­ts avec les parties prenantes. Cette démarche RSE s’est traduite aussi par l’élaboratio­n d’une plateforme baptisée CarbonArti­k qui permet à chaque entreprise de réaliser un bilan des émissions de gaz à effet de serre et d’aller dans le sens d’une optimisati­on des déplacemen­ts, de la valorisati­on des déchets, de la gestion de l’énergie des bâtiments, des achats de produits d’entretien… Les entreprise­s ont ainsi accès à une base d’actions concrètes pour réduire l’impact environnem­ental de leurs activités. “Nous avons adopté l’ensemble de ces mesures en complément de la certificat­ion ISO 14001-18001 pour intégrer l’ensemble des dimensions du développem­ent durable, qu’il s’agisse de la protection de la nature ou des femmes et hommes qui composent nos entreprise­s, explique Jean-François Renault, PDG d’Eficium. Les résultats se sont fait sentir dès la deuxième année par observatio­n de la baisse substantie­lle de nos rejets en CO2.” L’originalit­é de ce dispositif métier réside dans son adaptation à tous types d’entreprise­s. Dans ces 51 actions innovantes, l’entreprise choisit, selon sa typologie, les initiative­s qui lui conviennen­t le mieux. Elle peut les rendre visibles, les mettre en valeur et compléterp son pplan ppar d’autres démarches. À partir d’un outil commun, chacun peut disposer d’un plan d’action différent. “Ce référentie­l a été bâti avec les entreprise­s, grâce à leur savoirfair­e ; néanmoins nous avons pensé que les PME avaient besoin d’être accompagné­es, explique Isabelle Perru-Poupon de la FEP. C’est ainsi que nous avons développé un dispositif de cinq journées de formation sur une période de huit mois, animées par des consultant­s spécialisé­s dans le développem­ent durable. Un accompagne­ment incitatif pour faire progresser ces entreprise­s.”

Consommati­on raisonnée de produits écolabelli­sés

Le secteur de propreté s’est engagé également à développer l’utilisatio­n de produits et process écologique­s, à maîtriser sa consommati­on énergétiqu­e

L’originalit­é de ce dispositif métier réside dans son adaptation à tous types d’entreprise­s. Dans ces 51 actions innovantes, l’entreprise choisit, selon sa typologie, les initiative­s qui lui conviennen­t le mieux

et à réduire ses déchets. “Nous évoluons avec notre temps dans le sens de prestation­s écologique­s. Nous étions d’ailleurs parmi les premiers à utiliser des microfibre­s, désormais incontourn­ables, et les produits écolabelli­sés font partie de notre catalogue depuis l’année 2000”, note Marion Jamet, responsabl­e communicat­ion, marketing et RSE chez ESSI. Aujourd’hui, le nettoyage profession­nel rime avec réduction des déchets à la source, par la recherche d’une diminution des emballages, et donc par une plus forte utilisatio­n des produits concentrés. “Nous avons également rationalis­é les consommabl­es et diminué les consommati­ons en eau chez nos clients grâce aux produits et techniques innovants de nettoyage, note Stéphanie Daussy, de Samsic. Les produits écolabelli­sés représente­nt aujourd’hui plus de 73 % de nos achats et sont en augmentati­on constante. Nous accompagno­ns nos salariés sur l’utilisatio­n du juste dosage et les formons aux éco-gestes.” L’enjeu est de continuer à faire évoluer les différente­s techniques et pratiques de mise en propreté. “Nous avons agi sur la méthodolog­ie, le matériel, le choix des produits écolabelli­sés et la formation. Nous avons renouvelé 95 % de notre gamme de produits chimiques et aujourd’hui, presque tous nos produits sont verts ou écolabelli­sés”, indique Philippe Jouanny, président de Neova. Tri des déchets, 5 flux obligatoir­es et assistés Avec le soutien de l’Ademe, la FEP a travaillé sur une solution de gestion des déchets tertiaires pour proposer à ses clients une prestation complément­aire en lien avec les déchets. Cette solution globale est proposée par l’entreprise de propreté qui récupère à la source les déchets chez les clients. Et le tout sera confié à une filière qui assurera le suivi, la traçabilit­é et le recyclage. “Chaque fois que nous développon­s une nouvelle idée, nous cherchons à en faire un projet viable avec un coût économique acceptable pour l’entreprise, note Isabelle Perru-Poupon. Nous venons ainsi de lancer Smartri, une plateforme de gestion des déchets tertiaires qui permet aux entreprise­s de propreté de proposer une nouvelle prestation à leurs clients et en lien avec les collecteur­s.” Depuis le 1er juillet 2016, la réglementa­tion prévoit en effet que toutes les entreprise­s et les administra­tions qui génèrent plus de 1 100 litres de déchets par

semaine doivent mettre en place le tri des 5 types de déchets suivants : papier, métal, plastique, verre et bois. “Un certain nombre de clients ne sont pas encore informés de cette nouvelle législatio­n sur le tri des déchets tertiaires qui leur est imposée, constate Philippe Jouanny, de Neova. Nous sommes à l’écoute des demandes de nos clients, mais nous sommes aussi prescripte­urs, pour leur permettre de répondre au mieux aux différente­s évolutions législativ­es.”

Avec le soutien de l’Ademe, la FEP a travaillé sur une solution de gestion des déchets tertiaires pour proposer à ses clients une prestation complément­aire en lien avec les déchets

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“Nous étions l’une des rares fédération­s à travailler sur ce sujet. Aujourd’hui, les donneurs d’ordres sont demandeurs. C’est le grand changement!” Isabelle Perru-Poupon, FEP.
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“Nous sommes à l’écoute des demandes de nos clients, mais nous sommes aussi prescripte­urs, pour leur permettre de répondre au mieux aux différente­s évolutions législativ­es.” Philippe Jouanny, Neova.
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“Nos objectifs environnem­entaux convergent avec ceux de nos clients, et se trouvent explicitem­ent spécifiés au travers des cahiers des charges.” Stéphanie Daussy, Samsic.

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