Le Nouvel Économiste

Les outils numériques à leur service

Relations aux donateurs, mais aussi travail collaborat­if des équipes ou services aux bénéficiai­res, le numérique poursuit sa fusion avec le monde associatif

- PAR VANESSA CARRONNIER

Alors que 22 % des associatio­ns avaient recours aux outils collaborat­ifs en 2013, elles sont 43 % à s’en servir trois ans plus tard. Particuliè­rement adaptés au modèle associatif, ils aident les équipes, souvent éclatées et dont les rythmes de travail diffèrent, à avancer rapidement

13 % seulement des associatio­ns ont recours au don en ligne ou via une plateforme, selon l’étude de Solidatech. Elles sont 41 % à affirmer qu’elles pourraient s’en servir à l’avenir.

Centenaire, le secteur associatif cherche à se moderniser, en s’appuyant sur le numérique. Les usages se sont diversifié­s. Les outils collaborat­ifs permettent aux équipes de gagner en efficacité, les réseaux sociaux offrent une nouvelle visibilité à moindre en coût, en particulie­r aux associatio­ns de taille plus modeste. Les nouvelles formes de dons suscitent beaucoup d’intérêt, mais les acteurs du secteur cherchent encore la bonne formule. Des projets à destinatio­n des bénéficiai­res émergent.

De nombreuses associatio­ns ont été créées au lendemain de la Première guerre mondiale. Désormais centenaire­s, elles ne reposent pas pour autant sur leurs acquis. Principal défi à l’heure actuelle : s’emparer du numérique pour pérenniser leurs actions. Nombre d’entre elles ont amorcé leur transition relativeme­nt tôt, il y a une dizaine ou une quinzaine d’années. “Les associatio­ns se sont rapidement saisies du numérique comme d’un outil de gestion, car elles avaient une culture de listage et de conservati­on d’informatio­ns”, décrit Claire Dubien, responsabl­e du développem­ent du programme Solidatech, au sein des Ateliers du bocage (membre d’Emmaüs). Ce programme, qui accompagne plus de 20 000 organismes dans leur transition numérique, a réalisé en 2013 et en 2016 un baromètre sur le sujet. Il révèle que les usages se sont diversifié­s, qu’ils concernent autant le fonctionne­ment interne que les relations avec l’extérieur. Les outils collaborat­ifs, qui permettent de travailler conjointem­ent sur des documents ou de communique­r, ont fait une véritable percée. Alors que 22 % des associatio­ns y avaient recours en 2013, elles sont 43 % à s’en servir trois ans plus tard. Particuliè­rement adaptés au modèle associatif, ils aident les équipes, souvent éclatées et dont les rythmes de travail diffèrent, à avancer rapidement. Réseaux sociaux : élargir la cible à moindre coût Mais la plus importante progressio­n concerne la présence sur les réseaux sociaux. Depuis 2013, elle a gagné 26 points, 62 % des associatio­ns étant désormais concernées. Véritable caisse de résonance, ces outils de communicat­ion offrent une nouvelle visibilité. Les structures de taille moyenne, qui ont besoin de se faire connaître, s’en sont pparticuli­èrement bien emparées. À la clé : accéder à un public plus large à moindre coût. “Nous avons mis l’accent sur les réseaux sociaux il y a quatre ans, expose Vincent Allemand, directeur de la communicat­ion et de l’informatio­n chez CCFD-Terre Solidaire. Pour une associatio­n comme la nôtre qui est dans un objectif de plaidoyer, il s’agit de toucher un public large et de créer une mobilisati­on citoyenne.” Facebook, qui rassemble des utilisateu­rs représenta­tifs de toutes les tranches d’âge, répond à cet objectif. Twitter est également prisé, utilisé comme outil d’influence. Instagram, de son côté, commence à émerger dans le secteur. Des plateforme­s pour booster la collecte en ligne Ces outils de communicat­ion sensibilis­ent également à la collecte en ligne. Ce canal suscite beaucoup d’intérêt, mais reste encore marginal par rapport aux autres méthodes de recrutemen­t de donateurs. Ainsi, 13 % seulement des associatio­ns ont recours au don en ligne ou via une plateforme, selon l’étude de Solidatech. Elles sont 41 % à affirmer qu’elles pourraient s’en servir à l’avenir. Néanmoins, le secteur associatif recherche encore la bonne formule. “Le crowdfundi­ng bénéficie d’un large écho, mais nous avons constaté beaucoup d’opinions négatives car il nécessite d’importants moyens, notamment de communicat­ion, pour être efficace”, analyse Claire Dubien de Solidatech. Pour accompagne­r le secteur, les outils de collecte lui étant dédiés se sont multipliés. Certains, comme HelloAsso, sont notamment adaptés aux petits organismes, gérant adhésions, dons et projets de collecte. D’autres s’adressent à de plus grands acteurs. Alvarum est ainsi une plateforme mutualisée où chacun peut collecter, notamment à l’occasion d’un événement. Autre

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“Les associatio­ns se sont rapidement saisies du numérique comme d’un outil de gestion, car elles avaient une culture de listage et de conservati­on d’informatio­ns.” Claire Dubien, Solidatech, Ateliers du bocage.

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