Le Nouvel Économiste

Choisir le bon objet publicitai­re

Être percutant avec un budget limité, c’est possible, à condition de donner le bon objet aux bonnes personnes

- JESSICA HUYNH

Limitées par leurs moyens, les petites entreprise­s ont tout intérêt à choisir le bon objet publicitai­re : celui qui plaira à une majorité, aura l’impact le plus grand tout en étant durable dans le temps

Au lieu de s’attacher

au prix qui figure sur le bon d’achat, il convient d’évaluer le taux d’utilisatio­n. S’il est faible, la bonne affaire du départ n’en est plus

vraiment une

Véritable moyen de communicat­ion pour l’artisan du quartier comme pour la multinatio­nale cotée en bourse, l’objet publicitai­re porte sur ses épaules des enjeux de taille. Ceux-ci sont d’autant plus grands lorsque l’achat représente une dépense importante. Pour se démarquer tout en respectant un budget souvent serré, les plus petites structures doivent s’interroger ce qui va plaire au client. L’objet publicitai­re réussi, c’est avant tout celui qui va être utilisé.

Chacun a déjà eu entre les mains un objet publicitai­re. Il faut dire que le large marché des produits promotionn­els couvre de multiples secteurs, ainsi que de nombreuses cibles. S’il peut être influencé par la saisonnali­té comme les fêtes de fin d’année qui représente­nt pour les fournisseu­rs une période importante, le cadeau promotionn­el s’achète et s’offre toute l’année. Les motifs de commandes sont variés : “En moyenne, pour 80 % des demandes que nous recevons, le client souhaite distribuer l’objet sur des salons ou à des partenaire­s. Les 20 % restants, qui concernent la fin d’année, ont généraleme­nt pour but de récompense­r les collaborat­eurs”, expliquepq Éric Philippé, patron de Goodies Promo. Chez Objetrama, c’est l’inverse : “nos commandes augmentent en fin d’année pour gratifier les collaborat­eurs, mais aussi pour récompense­r les clients ou en prospecter de nouveaux. Tout au long de l’année, l’objet publicitai­re peut aussi s’utiliser en interne, à l’occasion des séminaires par exemple, pour créer un sentiment d’appartenan­ce à la société”, résume Arthur Manier, son directeur marketing. En outre, d’autres usages moins connus ont aussi tout leur sens : “il existe une partie clientèle pour laquelle un objet publicitai­re est destiné à la revente, comme les articles illustrés que l’on trouve dans les boutiques de souvenirs, ou encore pour motiver l’achat dans le cadre d’une promotion de type ‘un cadeau pour deux produits achetés’. Enfin, l’objet publicitai­re peut également servir à équiper des collaborat­eurs. Par exemple, un artisan couvreur qui commande des vêtements chauds pour ses employés avec le logo de l’entreprise inscrit dans le dos”, précisetPr­euve donc que l’on ne peut dégager une généralité tant les besoins, selon le profil de chaque entreprise, sont variés. Toutefois, comme son nom l’indique, un objet publicitai­re vise avant tout à faire connaître l’entreprise qu’il promeut, et à être utilisé comme un outil de prospectiv­e.

Faire avec un budget limité

Pour les petites structures, l’objet promotionn­el joue un rôle primordial : “les articles publicitai­res représente­nt un sous-ensemble de l’enveloppe marketing. On estime en moyenne que celle-ci équivaut à 2 % du chiffre d’affaires

de l’entreprise”, déclare Frédéric Misseri, dirigeant de Lagardère. Pour les très petites entreprise­s (TPE), le budget consacré peut être inférieur à cette appréciati­on. Limitées par leurs moyens, elles ont tout intérêt à choisir le bon objet publicitai­re : celui qui plaira à une majorité, aura l’impact le plus grand tout en étant durable dans le temps : “Plus l’enveloppe budgétaire est restreinte, plus elle représente une dépense stratégiqu­e. Nous recommando­ns à nos clients de TPE d’être très attentifs quant au choix de l’objet et à son retour sur investisse­ment. Il convient de se poser les bonnes questions quand on commande un objet de communicat­ion. En tant que fournisseu­r, nous sommes aussi là pour les conseiller”, poursuit le patron. Ainsi, pour accroître le retour sur investisse­ment, il n’est pas nécessaire d’aller vers un article plus cher, mais différent.

Choix stratégiqu­e

Prenons le best-seller incontesta­ble des objets promotionn­els : la clé USB. Sa version la plus classique dite Twister, dont le capuchon métallique pivote sur le corps, est distribuée en grande quantité depuis de nombreuses années, le plus souvent dans sa

capacité la plus petite. “Pour moi, elle représente le pire objet de communicat­ion du marché ! Quelqu’un susceptibl­e d’utiliser ce type de produit en a déjà acheté ou reçu plusieurs. Celle qu’il garde au quotidien a une forte capacité, un design qui lui plaît, ou un aspect pratique pour l’accrocher à son porte-clés. Cet objet promotionn­el ne saurait remplacer le produit déjà utilisé”, explique Frédéric Misseri. Pour le dirigeant, au lieu de s’attacher au prix qui figure sur le bon d’achat, il convient d’évaluer le taux d’utilisatio­n. S’il est faible, la bonne affaire du départ n’en est plus vraiment une. Concrèteme­nt, le challenge d’un cadeau publicitai­re consiste à rester le plus longtemps sous les yeux de sa cible : “le contreexem­ple de la clé USB Twister, c’est le modèle toupie. Original, les

Plutôt que d’acheter en masse un objet dont le retour sur investisse­ment est incertain, il vaut mieux diminuer la quantité de pièces commandées en les distribuan­t de manière

stratégiqu­e Jouer sur le degré de personnali­sation peut permettre de réduire la facture

gens le gardent et, mieux, jouent avec quand ils sont au téléphone. Plus l’objet reste dans l’environnem­ent du client, plus il continue de générer de l’impact publicitai­re”, résume-t-il. Cette dimension gadget a toutefois un prix, de l’ordre de 20 à 25 % plus cher qu’une clé USB basique : plutôt que d’acheter en masse un objet dont le retour sur investisse­ment est incertain, il vaut mieux diminuer la quantité de pièces commandées en les distribuan­t de manière stratégiqu­e.

Adapter le niveau de personnali­sation

Diminuer la quantité n’est toutefois pas toujours possible. Libre à chaque fournisseu­r de fixer le seuil en deçà duquel il ne pourra pas honorer les commandes : parmi les plus bas, Goodies Promo fixe sa limite à 100 euros HT. En plus de ce facteur clé, il

faut prendre en compte le nombre minimum de pièces commandées souvent propre à chaque article ou, du moins, à chaque famille de produits : “pour une parka qui coûte 87 euros, il sera de deux pièces ; pour une montre connectée vingt pièces, et pour la majorité de notre catalogue,g cinquante”,q résume Éric Philippé. Des seuils loin d’être fixés au hasard, calculés par rapport aux frais de personnali­sation : “le marquage nous fait déterminer le seuil minimum d’un article, puisqu’en deçà d’une certaine quantité, les frais complément­aires de mise en route de la machine le justifient”, explique

le dirigeant. Par ailleurs, toutes les personnali­sations ne sont

pas au même prix : “pour les budgets serrés, la tampograph­ie reste la technique de parachèvem­ent la plus abordable”, précise Arthur

Manier.

Vers des cadeaux numériques

En effet, jouer sur le degré de personnali­sation peut permettre de réduire la facture. Spécialisé dans le chocolat haut de gamme, FIJ a développé ses produits en créant des moules pour répondre aux demandes des petites entreprise­s : “une commande peut démarrer à cinquante tablettes tout en restant dans des budgets raisonnabl­es, de l’ordre de 7 euros l’unité. En dessous de ce seuil, on est au-dessus du prix du marché”, énonce Thierry Déchamps, fondateur de

FIJ. “Notre offre peut s’adapter à chaque demande : pour les petits budgets, nous proposons un chocolat au garnissage identique techniquem­ent moins cher à produire ; quant à la décoration, l’autocollan­t sur l’étui reste la personnali­sation la moins chère”, décrit-il. Loin de ces considérat­ions techniques, la prochaine étape de l’objet publicitai­re semble se placer du côté du virtuel : “Plusieurs sociétés commencent à proposer des produits qui sortent de l’ordinaire. Une marque offrira par exemple à son client un coupon à utiliser sur Internet, qui permettra à ce dernier de choisir lui-même son cadeau”, pressent Guillaume Abou, président-pdirecteur-ggénéral de 565 Éditions, éditeur des salons CTCO et C!Print. Une tendance vers une personnali­sation poussée à l’extrême pour un impact toujours plus fort.

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“Pour moi, la clé USB Twister représente le pire objet de communicat­ion du marché !” Frédéric Misseri. Lagadère.
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“Plusieurs sociétés commencent à proposer des produits qui sortent de l’ordinaire. Une marque offrira par exemple à son client un coupon à utiliser sur Internet, qqui ppermettra à ce dernier de choisir lui-même son cadeau.” Guillaume Abou, 565...

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