L’envolée des super-yachts p. 24
Le super-yacht, indispensable accessoire estival des super-riches, n’en finit plus de voir son marché s’envoler
Toujours plus beaux, toujours plus grands et toujours plus majestueux : les yachts de luxe, d’une longueur de 24 mètres et plus, ont le vent en poupe. Tout particulièrement l’été, saison où ils brillent et suscitent l’envie chez les touristes lorsque les plus beaux modèles se retrouvent à Saint-Tropez, à Monaco ou encore à Cannes. Pouvant mesurer jusqu’à 180 mètres de longueur, ces véritables bijoux sur l’eau sont toujours symbole d’hyperrichesse et de réussite sociale. Il y en aurait en tout 5 000 dans le monde, pour un marché multiplié par deux en dix ans. Ses perspectives de croissance sont bonnes puisque la flotte devrait attendre les 5 700 bateaux dans à peine deux ans. Il n’en a pas toujours été ainsi, puisque lui aussi touché de plein fouet par la crise financière de 2008, le secteur a connu une baisse des ventes de 50 % sur dix-huit mois. “Le marché connaît une reprise plutôt bonne suite à la crise. Aujourd’hui, les clients qui achètent sont souvent ceux qui ont les moyens de s’auto-financer. C’est donc un marché plus petit mais aussi plus solide”, constate Luca Bassani, fondateur de Wally. Signe de la reprise, le nombre record de mises en construction de super-yachts en 2017, selon le magazine britannique Boat International : 760 unités dans le monde entier, pour une longueur moyenne de 41 mètres, et 21 super-yachts de plus de 100 mètres ! Toujours selon Boat International, 370 bateaux ont changé de mains en 2016 pour un total de 3,37 milliards d’euros… Autant dire un marché des plus dynamiques. Au sujet des clients, peu d’informations circulent : dans ce monde exclusif et intimiste, la discrétion est de mise. Toutefois, les professionnels interrogés concèdent qu’il y a parmi eux une grande majorité d’Européens mais aussi des Américains et des grands propriétaires turcs. Une bande de “happy few” internationaux qui ont le privilège de profiter d’un palace flottant dans les eaux les plus paradisiaques du monde entier. Originellement, le mot “yacht”, qui vient du néerlandais “jacht”, fait référence aux navires de guerre. Très rapidement, ils acquièrent une connotation luxueuse puisque le mot a été utilisé pour la première fois pour qualifier le bateau que les Hollandais auraient offert au roi Charles II d’Angleterre. Le terme désigne depuis des bateaux de plaisance par opposition aux constructions à usage professionnel.
À voile et à moteur Chez les yachts, deux grandes familles sont à distinguer : les yachts à voile, qui peuvent être de type sloop (avec un seul mât), ketch (deux mâts) ou goélette (jusqu’à sept mâts), et les yachts motorisés qui se distinguent par leur mode de propulsion à hélice ou à jet. Cette dernière catégorie représente le gros de la flotte mondiale et seuls 15 % des yachts seraient aujourd’hui à voile. “Pour la même longueur, le volume est plus petit sur un voilier que sur un bateau moteur. Comme il est propulsé par le vent, il faut aimer être plongé dans le silence et être en contact direct avec la nature”, explique Luca Bassani, qui précise que les yachts à voile attirent majoritairement de vrais connaisseurs. “Mais ces bateaux procurent un véritable plaisir de la navigation et ils sont en outre capables de voguer dans des conditions de mer agitées”, conclut-il. Outre son rapport à la mer, il faut aussi avoir une idée de comment exploiter son bateau. “C’est la
Le nombre record de mises en construction
de super-yachts en 2017, selon le magazine
britannique Boat International : 760 unités dans le monde entier,
pour une longueur moyenne de 41 mètres, et 21 super-yachts de plus
de 100 mètres !
La flotte mondiale devrait attendre les 5 700 bateaux à l’horizon 2019