Le contre-effet du e-commerce
Mais au- delà de la petite couronne, la situation se complique. Tandis que la majorité des grandes agglomérations a su s’adapter à l’évolution des habitudes de consommation, préservant de la sorte leur centre-ville, “l’étalement urbain qui existe en grande couronne change radicalement la donne”, explique Pierre Creuzet, directeur et fondateur de l’association d’élus Centreville en mouvement, qui planche depuis plus de dix ans sur le sujet. “Les gens ont souhaité habiter des pavillons, ce qui a rendu l’urbanisme beaucoup moins dense. Ils sont toutefois restés très fortement attachés à leur centreville. Désormais, ils souhaitent pouvoir se garer mais plébiscitent les rues piétonnes pour la tranquillité et la sécurité qu’elles offrent.” Tandis que les taux de vacance continuent de grimper en centreville, la toute- puissance des grandes surfaces est remise en question par l’e-commerce, dont les ventes ont encore progressé de 14 % au 1er trimestre 2017. Entre 2012 et 2015, le taux de vacances est passé 4,6 % à 10 % dans les galeries marchandes de périphérie. “Les enquêtes que nous avons à notre disposition montrent que plus on achète sur Internet plus on est enclin à délaisser les centres commerciaux au profit des centres-villes (73 % des sondés).”” À saisir donc l’opportunité offerte par l’évolution des modes de consommation. Comment changer la donne ? Pour l’instant, bien que l’Inspection générale des finances (IGF) se soit fendue d’un rapport extrêmement détaillé, une concertation plus globale, nationale, semble faire défaut. “Il n’y a pas de vue d’ensemble, tout le monde veut un Ikea dans sa commune, mais à quel prix pour les centresvilles ?”
Sauver les centres-villes
L’association d’élus Centre-ville en mouvement s’est réunie pour enjoindre au gouvernement de décréter le combat contre la vacance des commerces, grande