Grandes manoeuvres métropolitaines ?
L’une des grandes différences entre la candidature défaite de Paris 2012 et celle, gagnante, de Paris 2024 se situe dans la répartition géographique : sur l’aire métropolitaine pour la dernière lorsqu’elle se concentrait presque exclusivement dans Paris intramuros en 2012. Dans son livre ‘JO Politiques’, réédité en 2016 aux éditions Eyrolles, Pascal Boniface consacre un chapitre entier aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Parmi les défis auxquels cette candidature a dû faire face, l’auteur relève “qu’un enjeu était de montrer le visage de Londres, ville monde, ouverte, accueillante et attractive, une ville phare de la mondialisation. Ce fut, réussi […], l’année suivante, Londres devenait la ville la plus visitée du monde”. Un objectif donc – celui de montrer Paris en ville moderne et attractive – terriblement important pour la capitale française. L’Inta (Association internationale pour le développement urbain) note à ce sujet que le plan stratégique du Grand Londres en 2011, soit un an avant l’accueil des JO, comprenait “2 projets d’infrastructure d’importance stratégique : Crossrail (équivalant d’un réseau RER dans Londres) et les Jeux olympiques/ paralympiques”. La réussite de l’édition parisienne de 2024 semble donc être un facteur déterminant pour la transformation de Paris en métropole monde. Est-ce pour cette raison que le président de la République a travaillé si dur à son obtention ? Lui qui n’a jamais caché sa volonté de rebattre l’organisation politique et territoriale du Grand Paris, doit annoncer les lignes directrices lors d’une conférence nationale à l’automne. Il se murmure déjà qu’Emmanuel Macron préparerait une “superstructure avalant les départements et les intercommunalités de la petite couronne, ainsi qu’Orly, Roissy ou Saclay, destinée à être élue au suffrage universel en 2020”, selon le Canard Enchaîné. Les Jeux olympiques viendraient alors couronner ce chambardement institutionnel, accompagné d’une nouvelle carte des transports.