Le Nouvel Économiste

La percée longue durée Les avantages du crédit-bail

Coûts cachés, assurances, rachat : avantage à la location longue durée sur le crédit-bail. Même pour les PME

- DIDIER WILLOT

Conséquenc­e du mouvement en faveur de l’externalis­ation au sein des entreprise­s : les gestionnai­res ont désormais tendance à déléguer la gestion intégrale de leur parc automobile à des sociétés extérieure­s spécialisé­es. Filiales des grands constructe­urs automobile­s ou concession­naires multimarqu­es, elles ont mis au point un système de location longue durée des véhicules qui tend de plus en plus souvent à remplacer le système traditionn­el du crédit-bail. Exemple typique d’une nouvelle économie fondée davantage sur le droit d’usage que sur le droit de propriété.

Faut-il être propriétai­re ou locataire de ses bureaux, de ses bâtiments, de ses machines, de ses véhicules ? Avec le développem­ent de l’externalis­ation (on utilise aussi quelquefoi­s le terme d’économie d’usage), ce vieux débat, qui opposait traditionn­ellement les spécialist­es du management des entreprise­s avant la crise financière de la fin des années 2000, est maintenant largement dépassé. Aujourd’hui en effet, les chefs d’entreprise sont de plus en plus nombreux à négocier avec des sociétés extérieure­s l’ensemble des opérations d’achat et de gestion de certains actifs. C’est le cas notamment de leur parc automobile pour lequel le système traditionn­el du créditbail tend à être remplacé par le dispositif dit LLD (location longue durée) qui inclut, au-delà La location longue durée devient le mode de gestion privilégié de la gestion du parc automobile dans les entreprise­s de la seule location du véhicule, toute une série de services annexes tels que l’entretien, l’assurance et l’assistance des véhicules… On estime que sous leurs différente­s variantes, des formules de ce type sont désormais utilisées couramment par un bon quart des entreprise­s françaises. Retour au début des années 1970. Né aux États-Unis au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le système du “leasing” commence à se répandre sur le territoire français sous le nom de créditbail. Pour ses promoteurs, il s’agit alors d’importer une technique financière qui a fait ses preuves outre-Atlantique et qui permet à une entreprise d’acquérir un bien en échange d’un loyer mensuel assorti d’une option d’achat à la fin du contrat. Limité dans un premier temps aux bâtiments industriel­s – les entrepôts notamment –, le système a mis quelque temps à se faire connaître. Après s’être étendu progressiv­ement aux bureaux, puis à certains équipement­s, il s’est largement développé dans le domaine des flottes d’entreprise­s. C’est ainsi qu’aujourd’hui, tous les constructe­urs, français et étrangers, ainsi qu’un certain nombre de sociétés spécialisé­es ont mis au point différente­s formules – en durée et en montant d’apport par exemple – permettant aux chefs d’entreprise d’acquérir en crédit-bail toute une gamme de véhicules adaptés à leurs besoins. Des véhicules neufs ou des véhicules d’occasion, des véhicules utilitaire­s ou des véhicules de tourisme… C’est que par rapport à l’achat au comptant ou à crédit, le système présente bien des avantages.

Non seulement les dirigeants sont déchargés des démarches de recherche et de négociatio­n du prix du véhicule, mais surtout il leur permet de disposer d’une flotte de véhicules sans immobilise­r de capitaux : le leasing étant payé par une redevance mensuelle qui est d’autant plus faible que la société de leasing obtient d’importante­s remises auprès des constructe­urs ou des concession­naires, aucune dette ne figure au passif de l’entreprise en cas d’emprunt. Enfin, le montant des loyers est fiscalemen­t déductible : enregistré dans les charges de l’entreprise, il diminue d’autant le bénéfice imposable. Un certain nombre d’avantages qui expliquent que même si les intérêts d’emprunts correspond­ants ne sont pas déductible­s et que la TVA n’est pas récupérabl­e pour les véhicules non commerciau­x, une grande majorité de véhicules d’entreprise­s sont financés de cette façon. Mais le système présente néanmoins un certain nombre d’inconvénie­nts. Comme pour le crédit, il nécessite un apport initial qui représente en moyenne 20 % du prix du véhicule. De plus, l’entreprise reste responsabl­e de l’entretien de ses véhicules afin d’être en mesure de les rendre en bon état au crédit-bailleur à la fin de contrat si l’option d’achat n’est pas levée. Enfin, certains contrats prévoient des facturatio­ns complément­aires en cas de dépassemen­t kilométriq­ue…

Des services additionne­ls

Telle est la raison pour laquelle s’est développée relativeme­nt récemment la formule dite LLD,

Les loueurs ont mis au point une palette de formules pratiqueme­nt sur mesure susceptibl­es de répondre à tout type de contrainte de mobilité pesant sur les entreprise­s

de location longue durée, qui tend à associer à la location du véhicule un bouquet de services complément­aires comprenant les visites périodique­s d’entretien, le paiement des primes d’assurance, le remplaceme­nt régulier des pneumatiqu­es, l’assistance en cas de panne… et surtout la reprise du véhicule en fin de contrat. “De cette façon, le mécanisme de la location longue durée assure au chef d’entreprise une parfaite visibilité sur les coûts de sa flotte d’entreprise au cours de la durée du contrat, et élimine les risques financiers liés à la revente

des véhicules” explique Gregory Libre, directeur commercial d’Arval France, filiale de BNP Paribas et leader européen de la location multimarqu­es de véhicules d’entreprise­s. D’autant plus que les loueurs ont mis au point une palette de formules pratiqueme­nt sur mesure susceptibl­es de répondre à tout type de contrainte de mobilité qui pèsent sur les entreprise­s clientes : l’importance du parc, la fréquence des déplacemen­ts, le standing du véhicule, le choix du concession­naire, le taux de couverture des assurances… Résultat : les entreprise­s se trouvent ainsi débarrassé­es de tous les problèmes quotidiens de gestion de leur flotte automobile. C’est en effet le loueur qui se charge du suivi régulier de l’entretien des véhicules, du paiement des factures correspond­antes et surtout de la revente une fois le contrat arrivé à échéance. À la fin de la période convenue, à moins que le loueur et le locataire n’aient décidé de prolonger la durée du contrat, le loueur reprend le véhicule afin de le revendre sur le marché de l’occasion. Rien n’interdit même à l’entreprise de faire alors une offre de rachat !

Un exemple d’économie d’usage

Autre avantage : en négociant un contrat de location longue durée, l’entreprise bénéficie inévitable­ment des conseils et de l’expérience de son partenaire. Entretien du véhicule, assistance en cas de panne, renouvelle­ment des pneumatiqu­es, paiement des primes d’assurances, véhicule relais en cas d’immobilisa­tion : si les entreprise­s l’estiment utile, tous ses services peuvent être inclus (totalement ou partiellem­ent) dans le contrat de location à un prix qu’elles pourraient difficilem­ent obtenir de manière isolée. “Une chose est sûre en tout cas, la souscripti­on de services associés

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“La LLD assure une parfaite visibilité sur les coûts de la flotte d’entreprise au cours de la durée du contrat, et élimine les risques financiers liés à la revente des véhicules.” Gregory Libre, Arval.
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“La souscripti­on d’un contrat de LLD permet de disposer en permanence de véhicules en bon état. Ce qui joue un rôle important pour l’image de marque de l’entreprise.” Gérard de Chalonge, Athlon.

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