Laure Kermen-Lecuir
déléguée générale de la fondation du groupe ADP
Nous expliquons aux collaborateurs du ggroupep qqu’ils ont la ppossibilité de conforter ou de développer leur engagementg sur leur territoire
D’après le baromètre Admical, les entreprises privilégient des projets qui s’exercent au niveau local ou régional (81 %) (en nette hausse au sein des ETI/GE), et attachent une importance croissante à leurs relations avec les acteurs du territoire. C’est le cas de la fondation du groupe ADP, créée en 2015 à la demande du président Augustin de Romanet.
Quelle est la raison d’être de la fondation du groupe ADP et de sa politique territoriale ?
Il s’agit d’abord de placer le mécénat au coeur de la stratégie globale du groupe : la fondation est directement rattachée au président. Elle lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire, des thématiques qui lui sont chères. Nos trois plateformes aéroportuaires sont implantées dans le périmètre des quartiers prioritaires de la politique de la ville, et nous savons pertinemment qu’avec leur développement, nous allons avoir de nouveaux besoins. Un million de passagers crée 4 000 emplois nets sur le territoire. Or d’ici 10 ou 15 ans, nous prévoyons la venue de 20 millions de voyageurs supplémentaires. Nous allons donc rechercher du personnel formé, qui a eu la chance de faire des études.
Quelle forme de mécénat utilisez-vous ?
C’est un mécénat humain et financier. Nous avons mobilisé 5 millions d’euros pour les 5 ans à venir, et les salariés sont impliqués. Nous expliquons aux collaborateurs qu’ils ont la possibilité de conforter ou de développer leur engagement sur leur territoire, pendant leur temps de travail, en aidant des projets et des programmes soutenus par la fondation. Ce n’est pas forcément du mécénat de compétences : ils peuvent aussi être “parrain” ou “marraine” d’associations. Dans ce cas, les volontaires suivent sur le terrain l’évolution d’un projet, pendant au minimum une demi-journée par mois. Ils font remonter les besoins éventuels, qui peuvent nous conduire à créer des missions de mécénat de compétences. Enfin, nous avons des tuteurs pour les programmes d’accompagnement des jeunes.
Quel est le résultat ?
Nous avons commencé ce programme en juin dernier. Nous avons fait des appels à candidature en avril et juin 2016. Au 31 décembre, nous comptions 166 salariés engagés, et les candidatures continuent à affluer. ADP compte 6 000 salariés, la moyenne d’âge est 47 ans, avec une incroyable diversité de métiers : agents de piste, techniciens, informaticiens, personnel de sûreté, cadres supérieurs, marketing… Un des grands enjeux est de stimuler l’engagement de tous les métiers. L’autre est de convaincre les managers de donner la possibilité aux salariés de s’engager, n’en déplaise, parfois, au tableau de service : c’est dans l’intérêt de tous. Pour porter ce message, nous travaillons main dans la main avec la DRH.