Ségolène Delahalle
cofondatrice de Ça me regarde, société coopérative et participative (Scop) qui accompagne les entreprises dans le développement de leur implication citoyenne.
Dans quel but les entreprises font-elles appel à vous ?
Notre objectif est de sortir les collaborateurs de l’entreprise mais aussi de leurs domaines d’expertise : nous nous distinguons du mécénat de compétences car nous avons l’intention de “faire tomber le costume”. Nous proposons à nos clients des missions collectives d’une ou deux journées, avec 5 à 400 personnes, mais notre coeur de cible est le groupe de 30-40 personnes. Les salariés travaillent avec des associations proches de l’entreprise ou de son lieu de séminaire, soit en se portant volontaires, soit lors de séminaires solidaires.
Quelle est la promesse des séminaires solidaires ?
Il s’agit d’amener de la solidarité dans l’entreprise et de révéler le meilleur de chacun. Nous essayons de faire germer l’envie d’améliorer le quotidien de l’entreprise, d’y apporter plus de bienveillance. Les séminaires solidaires peuvent remplacer les activités de type karting ou paintball. Les collaborateurs qui n’ont jamais travaillé dans ce milieu sont mis à l’aise. Nous faisons un débriefing en fin de journée pour récupérer les verbatims de chacun. Ils font souvent part de leur fierté et de leur étonnement. Les collègues se découvrent sous un nouveau jour, certains deviennent bénévoles.
Comment s’organise la rencontre des entreprises et du monde associatif ?
Nous cherchons à comprendre le besoin de l’entreprise puis nous cherchons un projet : par exemple, faire du maraîchage avec des personnes en insertion, ou réaliser l’inventaire dans une épicerie solidaire. Il y a eu des pionniers du côté des entreprises et des associations. Au début, ces dernières étaient un peu frileuses. Puis une association s’est dite intéressée. Elle proposait de l’accueil de jour pour les SDF, mais ne voyait pas ce qu’elle pouvait proposer à un groupe de salariés. En nous rendant dans les locaux, nous avons vu qu’elle avait un potager abandonné, et nous avons proposé que l’entreprise paie une clôture que les salariés viendraient poser. Et depuis le 1er janvier 2012, nous avons travaillé avec 90 entreprises, réalisé un peu plus de 200 opérations solidaires au profit d’une soixantaine d’associations.
Desjournées solidaires sur le modèle du teamj building