Le Nouvel Économiste

Le RGPD en mai 2018, la sécurité constructi­ve

Mise en conformité avec le RGPD, ou comment transforme­r une obligation légale en opportunit­é, pour le plus grand bien de tous

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Au 25 mai 2018, les organisati­ons gérant des données personnell­es de citoyens européens devront être en conformité avec le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Une tâche ardue pour certaines organisati­ons, mais qui peut s’avérer beaucoup plus bénéfique que les exigences demandées. Car alors que les cyberattaq­ues et les fuites de données s’amplifient et se mondialise­nt, le RGPD permettra de replacer la sécurité informatiq­ue au centre des préoccupat­ions des sociétés et les poussera à améliorer la gestion des données sensibles et personnell­es.

SOPHIE SEBIROT 25 mai 2018. C’est la date butoir pour se mettre en conformité avec le Règlement général sur la protection des données (RGPD) pour toutes les organisati­ons publiques ou privées, européenne­s ou non, gérant des données personnell­es de citoyens européens. Une manière de redonner aux citoyens le contrôle sur leur vie privée, mais aussi d’améliorer la protection des données sensibles et personnell­es, alors que chaque semaine amène son lot de révélation­s de nouvelles cyberattaq­ues et de fuites de données. “C’est l’aboutissem­ent de 30 ans d’évolution de la protection des données au niveau européen”, estime Loïc

Guézo, cybersecur­ity strategist

chez Trend Micro. “Le fait que le champ d’applicatio­n du RGPD ait une portée extraterri­toriale est très important en raison de la mondialisa­tion et des interconne­xions de tous les systèmes. Nous serons sur un pied d’égalité, y compris avec les Gafam”, précise Juliette Rouilloux-Sicre, directeur protection des données et cybersécur­ité chez Thales. Toutefois, 9 mois avant la date fixée par le Parlement européen, moins de 10 % des entreprise­s françaises s’estiment être en conformité, selon une étude menée par IDC. Paradoxale­ment, la même étude montre que 80 % des entreprise­s perçoivent le RGPD comme une opportunit­é importante pour améliorer la sécurisati­on et la confidenti­alité des données. “Il y a les entreprise­s qui la subissent, et celles qui y voient une opportunit­é qu’elles tournent à leur avantage”, déclare Gérôme Billois, expert des Assises de la sécurité et associé de Wavestone, cabinet de conseil en management. “L’organisati­on qui aborde le RGPD comme une nouvelle façon d’imaginer des processus d’affaires, plutôt que comme une vague de nouvelles dépenses de sécurité, constatera que les avantages à long terme vont bien au-delà de la sécurité”, confirme Scott Register, vice-president of product management for security and cloud chez Ixia Solutions Group.

La sécurité au centre des préoccupat­ions

Replacer la sécurité au centre des préoccupat­ions des entreprise­s est la première conséquenc­e positive du RGPD. Une bonne chose selon Loïc Guézo : “la cybersécur­ité n’est pas forcément comprise par les comités exécutifs, qui ne voient pas forcément le ROI qu’ils peuvent en tirer”. Une sécurité informatiq­ue pourtant vitale en cette période de digitalisa­tion, de big data et de cyberattaq­ues.

“Le fait que le champ d’applicatio­n du RGPD ait une portée extraterri­toriale est très important. (…) Nous serons sur un pied d’égalité, y compris avec les Gafam”

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“La cybersécur­ité n’est pas forcément comprise par les comités exécutifs, qui ne voient pas forcément le ROI qu’ils peuvent en tirer.” Loïc Guézo, Trend Micro.

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