Le Nouvel Économiste

J. REES-MOGG, ICÔNE DES CONSERVATE­URS BRITANNIQU­ES

Nouvelle icône des conservate­urs britanniqu­es

- GEORGE PARKER, FT

Jacob Rees-Mogg, le député icône des conservate­urs, nous parle du Brexit, de la “Moggmania”, et nous explique pourquoi sa nounou a toujours raison

Jacob Rees-Mogg, l’homme qui est l’objet du culte le plus improbable en Grande-Bretagne, est arrivé tôt au restaurant. Sa Bentley d’époque est garée dehors, et l’homme de 48 ans qui ressemble un peu à un hibou est assis dans le pub en costume bleu croisé. Sa raie sur le côté n’a pas changé depuis l’époque où sa grand-mère le coiffait avant de l’envoyer à l’école. C’est un “déjeuner de pub”, tout à fait dans le style de ReesMogg. Il me reçoit à une table située à côté d’une fenêtre panoramiqu­e, offrant une vue ensoleillé­e sur ses terres ancestrale­s : les collines du Somerset, pas loin de Bristol, dans le sud-ouest de l’Angleterre. “C’est un honneur”, me dit-il en guise de salutation avec cet accent distingué devenu familier. L’année du député ultra-conservate­ur est chargée. Cet été, il a célébré la naissance de son sixième enfant, appelé – avec beaucoup d’imaginatio­n – Sixtus (Rees-Mogg avoue qu’il a été assez blessé lorsqu’on a imaginé que son prochain enfant pourrait s’appeler “Septimus et Octopus”). Il a été également cité comme possible futur Premier ministre. Récemment, Rees-Mogg a posté sur Instagram un article satirique qui prétend qu’il “a été envoyé depuis l’année 1923 pour sauver le Parti conservate­ur”. Mais cet été, une chose étonnante est arrivée. Des militants du parti ont commencé à faire courir l’idée que ce personnage, qui pourrait sortir d’une bande dessinée, assis le dos très droit en face de moi au pub Pony and Trap, pourrait bien représente­r le futur. D’où la Moggmania, le phénomène médiatico-sociétal de l’été au Royaume-Uni. Des jeunes conservate­urs se sont enthousias­més pour son euro-scepticism­e rugueux, son soutien sans faille au Brexit et son rejet des politiques centristes proposées par Theresa May. Ses positions sur le droit des femmes en matière d’avortement ou sur le mariage homosexuel ont provoqué une levée de boucliers des progressis­tes, puisqu’il est clairement apparu que sous des airs distingués et modestes se trouvait un conservate­ur pur jus dont les idées ressemblen­t plus à ceux du Parti républicai­n américain qu’à ceux du parti Tory du XXIe siècle. Tel est l’homme qui a aménagé son emploi du temps pour déjeuner avec le Financial Times, un journal qu’il a lu pour la première fois lorsqu’il avait 8 ans afin de décider d’une stratégie d’investisse­ment en bourse pour ses cinquante livres sterling, qu’il a ensuite fait fructifier dans un fonds d’investisse­ment qui gère actuelleme­nt 8,5 milliards de dollars, essentiell­ement dans les marchés émergents. Alors que d’autres clients s’installent pour déjeuner, en glissant de temps à autre un regard vers le visage reconnaiss­able assis à côté de la fenêtre, ce parlementa­ire, ancien étudiant d’Eton et d’Oxford, balaie d’un revers de main les spéculatio­ns sur ses chances d’être Premier ministre. “Je ne prends pas ça plus au sérieux que je ne me prends au sérieux moi-même. C’est drôle, mais c’était surtout de l’écume estivale” ajoute-t-il. “Je suis un homme politique calme de l’ouest du pays qui a suscité ‘un peu d’intérêt’ cet été. Je ne prendrais pas ça plus au sérieux.”

Ligne dure sur le Brexit

Je lui rappelle qu’il avait un jour déclaré vouloir être “millionnai­re à 20 ans, multimilli­onnaire à 40 et Premier ministre à 70, lorsque j’aurais gagné assez d’argent pour pouvoir me permettre d’en perdre un peu en politique”. Je lui fais remarquer que pour l’instant, le plan semble se dérouler comme prévu. ReesMogg renverse la tête en arrière et s’exclame d’un rire aigu : “Je crois l’avoir dit quand

j’avais 11 ans !” L’auto-dérision semble être une arme de choix chez lui. Nous nous installons et admirons la vue sur le village de Chew Magna et jusqu’aux collines ensoleillé­s de Mendip Hills, là où sa famille est propriétai­re de terres depuis plus de 400 ans et d’où elle a tiré longtemps un revenu des investisse­ments dans les désormais défuntes mines de Coalfield. Aujourd’hui, le député du nord-est du Somerset doit s’excuser : il a une réunion dans sa circonscri­ption après le déjeuner et ne prendra donc qu’un verre d’eau. “C’est

épouvantab­le” dit-il. “Au bon vieux temps, le déjeuner avec le FT était un vrai déjeuner, maintenant ce sont des gens qui mangent une branche de céleri.” Sous la contrainte, mais modérée, il accepte de me tenir compagnie en buvant une demi-pinte de bière locale, la Butcombe Ale. “Je ne suis pas un grand buveur de bière mais j’aime la Butcombe Ale, probableme­nt parce qu’elle est faite à partir de la bonne eau du Somerset.” Je devine que ses goûts culinaires penchent vers le traditionn­el, une impression renforcée par son apologie du beurre salé. “Le beurre sans sel est un péché contre le SaintEspri­t” s’exclame-t-il. Trop continenta­l à son

goût ? “C’est vous qui le dites” rigole-t-il. Rees-Mogg – qui a récemment été critiqué pour avoir dit que c’était “plutôt enthousias­mant” de voir des bénévoles aider dans les banques alimentair­es pour les plus pauvres – prend une terrine de maquereau sur une gaufre accompagné­e de pommes, suivi de 300 grammes de faux-filet (bleu) servis avec des tomates coeur-de-boeuf et des frites maison coupées à la main. Il a repoussé le chou rouge et je me demande s’il n’est pas particuliè­rement amateur de légumes.

“J’aime certains légumes” insiste-t-il. “J’aime beaucoup les pommes de terre.” Comme pas mal de pubs pittoresqu­es dans le sud-ouest rural, le Pony and Trap s’est réinventé en pub gastronomi­que haut de gamme ; le restaurant, tenu par un frère et une soeur, Josh et Holly, a une étoile au Guide Michelin depuis 2011. J’opte pour des moules et coques au cidre et une plie aux crevettes. La circonscri­ption de Rees-Mogg, faite de petites villes et villages, a voté à une courte majorité pour le Brexit lors du référendum de l’année dernière, mais son enthousias­me débordant en faveur du divorce avec l’Union européenne lui a attiré la sympathie des élus locaux conservate­urs ; il sera l’attraction principale lors de la conférence du Parti conservate­ur à Manchester. Cependant, sa ligne dure sur le Brexit le met de plus en plus en porte-à-faux avec Mme May qui, récemment, lors d’un discours à Florence, a effectivem­ent mis le Brexit en attente jusqu’en 2021. “Ce n’est pas une grande trahison, mais je ne peux pas prétendre que j’ai été enthousias­mé par le discours du Premier ministre” dit-il avec une retenue savamment étudiée. Il est

surtout sceptique à propos de la décision de Theresa May de mettre 20 milliards d’euros sur la table pour ouvrir les négociatio­ns sur le “divorce” britanniqu­e. “J’aurais été plus circonspec­t sur le volet financier” dit-il. “L’argent est notre carte maîtresse – nous l’avons et ils en ont besoin. J’aurais fait plus attention à ne pas promettre des choses

que je ne pourrais pas tenir.” Il est également inquiet de la prolongati­on de la liberté de circulatio­n pendant deux ans au-delà de la date formelle du Brexit, en mars 2019. Ça serait “le pire de tous les mondes”, dit-il, si la Grande-Bretagne entrait dans une période de transition et de négociatio­ns toujours sujette aux lois des juges de l’Union européenne au Luxembourg, et pourtant, c’est bien ce que Mme May semble avoir en tête. “Pour moi, c’est vraiment la ligne à ne pas franchir” dit-il. “Si on recule sur la question de la Cour européenne de justice, alors nous ne quitterons jamais l’Europe, en fait.” Son enthousias­me pour le Brexit vient surtout de sa volonté de redonner une souveraine­té totale à Westminste­r. “Ce que j’aime le plus à propos du Brexit, c’est que les politicien­s ici sont désormais responsabl­es” dit-il, entre deux bouchées de terrine de maquereau. “On ne peut plus blâmer d’autres personnes, on ne peut plus dire que c’est la faute de Johnny l’étranger.” A-t-il peur de ne pas tenir les promesses du Brexit ? “Madame May est une personne brillante et je suis certain qu’elle fera un travail formidable” répond-il avec une sincérité enflammée qui laisse penser qu’une engueulade n’est pas bien loin. Il dit qu’il ne sait pas

comment il va célébrer “la journée de l’indépendan­ce” mais il pense qu’il y aura une fête avec de la bunting ale et que je serais invité. Cette perspectiv­e joyeuse est complétée par celle, plus immédiate, du plaisir des délicieuse­s coques qui baignent dans un délicieux cidre.

Un refus obstiné d’entrer dans le XXe siècle

Alors que nous terminons nos entrées, j’observe que Rees-Mogg a jusqu’à présent été vu essentiell­ement comme un homme aux manières impeccable­s et qui a apporté un peu de légèreté à la vie politique britanniqu­e. Sa campagne politique pleine d’humour dans une terre historique­ment acquise aux travaillis­tes, en plein centre de Fife, en Écosse, flanqué de sa nounou, a attiré l’attention sur lui pour la première fois en 1997. Le fils de William Rees-Mogg, ancien directeur de la rédaction du ‘Times’, a reçu une éducation dorée avant de poursuivre son chemin à la City de Londres et à Hong Kong, et finir par créer son entreprise, Somerset Capital Management. Il vit avec sa femme Helena de Chair à Gournay Court, une bâtisse vieille de 400 ans juste au bout de la route. Son utilisatio­n du mot “floccinauc­inihilipil­ification” lui a valu de remporter le record du mot le plus long jamais prononcé par un député britanniqu­e au Parlement, tandis que son refus obstiné d’entrer dans le XXe siècle – ne parlons même pas du XXIe – a fait naître son culte, y compris parmi les députés de l’opposition qui apprécient son sérieux et son travail de parlementa­ire. Il est assidu aux débats, et parfois se permet de s’allonger de tout son long sur les canapés en cuir vert du Parlement en attendant son tour de prendre la parole. Son humour froid, sa courtoisie et son éloquence ont fait de lui un candidat à la présidence de la chambre auprès de certains de ses collègues. Je lui demande de me parler de sa nounou, Veronica Crook, qui se serait placée derrière lui lors du festival de Glyndebour­ne pour le protéger du soleil.“Ma nanny l’a fait très brièvement, mais comme une blague surtout” ditil, en terminant le maquereau. Plus tôt dans l’année, il a admis n’avoir jamais changé les couches de ses enfants. Pourquoi ? “Nanny me tuerait ! Elle est très protectric­e des enfants dont elle a la charge.” Mme Crook a élevé le jeune Jacob et maintenant – après 50 ans de service auprès de la famille – elle élève ses six enfants. Rees-Mogg avoue aussi n’avoir jamais cuisiné ni lavé quoi que ce soit dans sa vie.

“Jacob Rees-Mogg serait une ciguë pour le Parti conservate­ur”

Tout cela peut être perçu comme amusant. Et pourtant, les campagnes sur les réseaux sociaux comme “Jacob Rees-Mogg Appreciati­on Society” (Société d’appréciati­on de Jabob Rees Mogg), “Can’t clog the Mogg” (Impossible de bloquer le Mogg) et “Ready for Rees” (Prêts pour Rees) ont proliféré cet été, et les médias libéraux tout autant que ses opposants travaillis­tes ont réévalué le député Tory. Fallait-il le prendre au sérieux ? Durant des semaines, les journalist­es chargés de la rédaction des portraits ont d’abord tenté de l’inclure dans la narration du courant populiste de Bernie Sanders, Donald Trump et Jeremy Corbyn. Un jeune homme de 24 ans dans le sud du Yorkshire, dans la ville de Doncaster, s’est même fait tatouer le mot Moggmentum sur son torse, en référence à la campagne populaire “Momentum” (mouvement) qui a propulsé le très à gauche Jeremy Corbyn à la tête du Parti travaillis­te il y a deux ans. Si les deux partagent une chose, c’est cette impression d’authentici­té qu’ils dégagent dans une époque où le centrisme a perdu la confiance des électeurs. Un sondage effectué parmi les membres du Parti conservate­ur paru cette semaine indique que Rees-Mogg est donné favori pour succéder à Madame May. La supposée authentici­té de Rees-Mogg et son ascension médiatique font écho à celle de Boris Johnson, autre excentriqu­e politique de droite, lui aussi ancien d’Eton et d’Oxford. Ce n’est donc pas une coïncidenc­e si les deux sont régulièrem­ent invités en tant que chroniqueu­rs sur le plateau de la célèbre émission satirique ‘Have I got news for you’ (J’ai des infos incroyable­s pour toi).

“C’est très flatteur d’y être invité” reconnaît

Rees-Mogg. “Puis une fois sur place, je ne comprends pas un mot de ce qu’ils racontent, alors je me contente de cligner des yeux et d’éviter de dire des bêtises”.

Beaucoup ont eu du mal à prendre Boris Johnson au sérieux jusqu’à ce qu’il devienne le porte-parole du Brexit, utilisant sa célébrité pour galvaniser la campagne du référendum. Ils ne font plus cette erreur désormais. Matthew Parris, un ancien député conservate­ur, a écrit dans le ‘Times’ : “M. Rees-Mogg est plus qu’un candidat pour prendre la tête du parti : lui et son entourage sont en lice pour conquérir l’âme même du parti. À moins que ce qu’il représente soit contrecarr­é, le futur du conservati­sme en tant que parti uni est en péril”. Il ajoute : “Jacob Rees-Mogg serait une ciguë pour le Parti conservate­ur du XXIe siècle. Ses manières sentent bon, mais ses opinions sont du poison. Rees-Mogg est simplement, purement, sans concession­s, un réactionna­ire”. Suzanne Moore du ‘ Guardian’ a fait un parallèle entre Rees-Mogg et Boris Johnson, Trump et le dirigeant du parti UKip, Nigel Farage, avec leur “vernis d’authentici­té”, cette capacité à passer outre le sens commun libéral, et à faire étalage d’immenses privilèges plutôt que de les cacher. Rees-Mogg accueille l’arrivée de son fauxfilet avec un sourire. “Un de mes plaisirs dans la vie, c’est de moucher les gauchistes” dit-il. La comparaiso­n avec Boris Johnson est inexacte : Rees-Mogg a des principes auxquels il adhère, en général. Mais il admet que cet été, il a été scruté de très près, à un degré auquel il n’avait pas été habitué auparavant. Il fait encore face à des questions à propos de 2013, lorsqu’il prit la parole durant le dîner du Traditiona­l Britain Group, qui avait réclamé que les Britanniqu­es d’origines ethniques étrangères “soient notifiés d’un retour dans leurs terres d’origine”. Il dit que sa participat­ion à cet événement fut une

“horrible erreur”. La gauche lui reproche son conservati­sme anti-étatique, mais lui affirme que sa campagne dans son fief du Fife a renforcé sa conviction que l’État était souvent le problème et non pas la solution. “Le filet

de sauvetage est devenu un piège” dit-il. Il a également subi les plus vives critiques pour son conservati­sme social et sociétal. Il a déclaré lors d’une interview qu’en tant que catholique, il était contre le mariage homosexuel et opposé à l’avortement, y compris dans le cas d’un viol. Il dit qu’il se devait de répondre à la question “aussi clairement que

je le pouvais” mais il admet : “C’est très facile pour l’église catholique de paraître dogmatique. La miséricord­e est une part très importante de ce que nous apprend l’Église” ajoutet“Tout ce que nous disons doit être tempéré par la miséricord­e.” Il pense que la vie commence à la conception mais que “elle est ôtée parfois”. “Dans ce cas, Dieu a pitié de nous. On devrait toujours se souvenir que la miséricord­e de Dieu est très grande.” S’il arrive au pouvoir, est-ce qu’il sera tenté d’imposer ses croyances sur les autres ? Il dit que non et que, dans tous les cas, les sujets comme l’avortement ont toujours été une question de vote en conscience pour chaque député : “je n’ai pas l’intention de recréer un Iran au Royaume-Uni”.

Premiers ministres par devoir

Tout en parlant, Rees-Mogg repousse dans son assiette tout ce qui ressemble de près ou de loin à des légumes verts. “Je ne mange jamais de salade, cette chose horrible” dit-il. “Je ne suis pas un lapin.” Chez lui, son régime ne semble guère plus équilibré. Il dit qu’il a tendance à manger ce que ses enfants mangent. “Il n’y a rien de mal à se faire un bon vieux poisson pané” dit-il. “Ou du jambon, des oeufs et des frites.” Son steak lui semble très bon et les frites maison excellente­s. Ma plie est succulente même si l’on ne peut y accéder qu’au travers d’une forêt d’algues. Je termine mon plat alors que lui laisse de gros morceaux de viande sur le côté de son assiette : “on sort

dîner ce soir” explique-t-il. Nous terminons là où nous avons commencé. Lorsque les cafés arrivent – expresso pour moi et café américain pour lui – je lui demande s’il aimerait être Premier ministre.

“Je ne sais pas si ‘aimer’ est le bon terme” dit-il. “Je ne crois pas que les Premiers ministres sont supposés aimer être Premier Ministre : c’est une question de devoir”. Et si c’était l’appel d’une

nation anxieuse ? “Non, ça ne sera pas le cas”. Il rappelle que jamais personne n’a été nommé Premier ministre sans avoir été ministre au préalable. Il dit que même l’éventualit­é de rejoindre le gouverneme­nt de Mme May semble peu probable, étant donné que lorsqu’on a demandé à Theresa May si Rees-Mogg serait promu, elle a

“pouffé de rire”. Mais quand même, ça doit lui traverser l’esprit, non ? Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on voit des jeunes de 24 ans avec des tatouages “Moggmentum” sur le torse.

“Il l’a fait pour rire surtout” dit-il. “Je lui ai demandé ce qui arriverait s’il changeait d’opinion politique”. Est-il prêt à entrer dans le XXIe siècle ? Est-ce qu’il utilise Uber ? Non. Est-ce qu’il peut donner le nom d’un groupe pop ? Pas vraiment. Rees-Mogg est un fervent monarchist­e qui a changé les quatre derniers chiffres de son numéro de téléphone en 1649 pour commémorer la mort du roi Charles Ier. Mais il doit partir car sa circonscri­ption l’appelle. Je lui demande si son côté vieux jeu n’est pas une mise en scène. “C’est drôle parce qu’on me posait la même question déjà à Eton. Ils disaient ‘tu n’es pas vraiment comme ça, si ?’ Mais je le suis. La meilleure réponse que je puisse donner, c’est que personne ne ferait exprès de se mettre en scène avec mon image.” Sur le parking, nous devons faire une pause. L’homme considéré par certains comme le futur du Parti conservate­ur s’interroge pour savoir comment il va entrer dans sa Bentley T-series de 1968 avant de soudain se souvenir. “George !” s’écrit-il visiblemen­t heureux. “Ça montre à quel point le Somerset est un lieu sûr : j’avais oublié mes clefs de voiture sur le tableau de bord !”

“C’est drôle parce qu’on me posait la même question déjà à Eton. Ils disaient ‘tu n’es pas vraiment comme ça, si ?’ Mais je le suis.”

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