Olivier Gavalda
Directeur général du Crédit Agricole Ile-de-France
La caisse régionale francilienne du Crédit Agricole occupe la place grisante de challenger. Sur ce marché parisien morcelé et ultraconcurrentiel, du fait de la pléthore d’acteurs se partageant le gâteau, le Cadif n’ambitionne rien d’autre que de devenir “la banque préférée des Franciliens” à horizon 2020. Pour y parvenir, son directeur général Olivier Gavalda compte s’appuyer sur ce “vent frais” porté par le projet économique du Grand Paris et dont la banque assure avoir pris toute la mesure. La caisse régionale table enfin sur l’importance de l’aspect humain dans ses relations clients, sans lui opposer l’excellence digitale. “Je ne sais pas si nous sommes meilleurs mais notre intention est bien de le devenir”, atteste Olivier Gavalda.
Quand vous êtes le Crédit Agricole Ilede-France (Cadif), comme les autres caisses régionales, vous vivez pour et par le territoire sur lequel vous exercez. Autrement dit, notre banque se nourrit du développement de sa région. Si la région se développe, présente une bonne santé économique, alors le Cadif sera fort économiquement. Ça paraît une évidence mais c’est important de le rappeler. Pour illustrer ce lien qui nous lie au territoire, il faut savoir que nos projets d’investissement ne se concentrent que sur le territoire francilien.
La dynamique Grand Paris
Nous percevons le Grand Paris comme une opportunité pour la région de développement supplémentaire, d’attractivité supplémentaire, au-delà d’ailleurs des frontières françaises. Donc tous les acteurs économiques qui pensent que le Grand Paris sera un accélérateur de l’économie régionale ont un intérêt à y contribuer. Lorsque je suis arrivé à la tête de la caisse régionale francilienne il y a un an et demi, nous avons directement nommé une personne, Ludovic Raes, pour être l’interlocuteur de tous les acteurs impliqués. Pour donner un exemple d’un projet sur lequel nous sommes impliqués, nous avons gagné un des lots du concours Inventons la métropole du Grand Paris, au travers de notre filiale Crédit Agricole immobilier, celui de l’aménagement du quartier Pleyel[*] en accompagnant financièrement le groupement dans la réalisation du quartier de la gare. Nous aurions peut-être pu gagner sans notre stratégie Grand Paris, mais le fait d’être investi comme nous le sommes nous offre des avantages certains. Nous sommes déjà un des acteurs importants du financement du logement en Ile-de-France. Au travers des prêts alloués aux particuliers bien évidemment, mais nous sommes aussi un des premiers financeurs de la promotion immobilière sur la région, ainsi que le premier financeur de logements sociaux en Ile-de-France. Nous construisons au travers de notre filiale des logements, et nous finançons les promoteurs ou les autres acteurs du logement social. C’est notre façon de nous impliquer dans l’objectif de 70 000 nouvelles constructions annuelles de logement en région. C’est certes notre rôle de banquier traditionnel, mais avec toujours à l’esprit que cela concerne la région et que cela lui bénéficie.
Paris-Saclay
Nous croyons beaucoup à la pertinence du projet de Paris-Saclay et à son importance non seulement pour la région, mais pour toute la France. Qui ne voudrait pas d’un cluster à taille mondiale ? À notre échelle, nous poussons beaucoup pour que le projet soit mené à son terme.
C’est comme ça qu’on pourra attirer les talents, dynamiser notre recherche, accélérer l’émergence de nouvelles entreprises. Tout ça participera de la croissance économique de la région. Dans les détails, nous avons participé à un fonds d’investissement avec le CEA [Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives] pour favoriser l’innovation. Eux sont à la recherche de fonds pour soutenir leurs projets et nous avons donc pris part à leur dernière levée de fonds de 50 millions d’euros (notre participation était de l’ordre de 3 à 4 millions d’euros). Ça fait donc partie de nos contributions au succès des acteurs de l’innovation de Paris-Saclay et finalement de toute la France. Nous sommes partenaires, au niveau du groupe Crédit Agricole – mais le Cadif pousse dans ce sens – de l’Exposition Universelle de 2025, dont 80 % des fonds sont privés. Nous sommes six ou sept sponsors depuis le début de l’aventure à être convaincus du rôle moteur que ce rendez-vous pourrait jouer pour Paris-Saclay et son rayonnement mondial. L’importance économique de l’événement pour le plateau et la région nous semble forte et durable. Dans ces projets comme dans tous les autres qui concernent la région, c’est l’addition des petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Si nous sommes beaucoup à pousser cela peut marcher. C’est notre vision et notre démarche.
Élément de différenciation
Au travers de Ludovic Raes, la mission est d’abord d’identifier les acteurs, répartis dans ce mille-feuille institutionnel de l’Ile-de-France que tout le monde connaît. Mais il s’agit également d’être identifié par ces mêmes acteurs.