Le Nouvel Économiste

L’exception française se réduit progressiv­ement

Les prélèvemen­ts obligatoir­es en France et dans l’Union européenne devraient se rapprocher en 2018

- FRANÇOIS ECALLE

En 2016, le taux des prélèvemen­ts obligatoir­es en France (45,6 % du PIB selon Eurostat) était supérieur de 6,2 points au taux moyen de l’Union européenne (la différence était de 4,4 points en 2008). Cet écart tenait en 2016 pour près de 2,4 points de PIB à la fiscalité du capital (10,8 % du PIB en France), notamment aux impôts sur la détention, la cession à titre onéreux et la transmissi­on à titre gratuit (succession­s et donations) du capital, physique ou financier, des ménages et des entreprise­s, qui pesaient 1,5 point de PIB de plus en France que dans la moyenne européenne. Les prélèvemen­ts sur le travail contribuai­ent pour 4,6 points de PIB à cet écart et pesaient beaucoup plus directemen­t sur les entreprise­s en France. Les cotisation­s sociales des employeurs y représenta­ient 4,2 points de PIB de plus que dans la moyenne européenne. Le poids de la TVA était très proche en France (6,9 % du PIB) et dans l’Union européenne (7,0 %). Les taxes environnem­entales, qui portent surtout sur les produits énergétiqu­es, étaient en France (2,2 % du PIB) inférieure­s de 0,2 point à la moyenne européenne. Les autres impôts sur la consommati­on étaient également plus faibles en France. Les impôts sur le revenu des ménages sont répartis entre les prélèvemen­ts sur le travail et sur le capital. Ils ne représenta­ient que 8,7 points de PIB en France (prélèvemen­ts sociaux inclus), soit 0,8 point de moins que la moyenne européenne.

L’impact des mesures votées fin 2017

Si nos partenaire­s ne modifient pas trop leurs propres prélèvemen­ts obligatoir­es, les mesures votées fin 2017 vont nous en rapprocher. La baisse du taux de l’impôt sur les sociétés et la création d’un prélèvemen­t forfaitair­e unique sur les revenus du capital contribuer­ont à réduire la fiscalité du capital. La transforma­tion de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilièr­e (IFI) contribuer­a plus particuliè­rement à diminuer sa composante relative à la détention du capital, de même que la suppressio­n de la taxe d’habitation, car la part payée par les propriétai­res occupants est considérée par Eurostat comme un impôt sur la détention du capital. Le remplaceme­nt du CICE par un nouvel allégement des cotisation­s sociales patronales réduira les prélèvemen­ts sur le travail car le CICE est considéré, comme tous les crédits d’impôts, comme une dépense publique, et non comme un allégement d’impôt, par les comptables nationaux. La substituti­on de la CSG à des cotisation­s sociales salariales allégera les prélèvemen­ts sur le travail et augmentera les impôts sur le revenu. Le relèvement des taxes sur les produits énergétiqu­es, notamment sur le gazole, nous rapprocher­a enfin de la moyenne européenne s’agissant de la fiscalité environnem­entale. Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

Si nos partenaire­s ne modifient pas trop leurs propres prélèvemen­ts obligatoir­es, les mesures votées fin 2017 vont nous en rapprocher

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France