Crédit-bail, louée soit l’informatique
En raison du coût élevé et de la rapidité d’obsolescence des matériels informatiques, mieux vaut parfois en être locataire que propriétaire
Longtemps réservé à l’acquisition des locaux ou des véhicules de l’entreprise, le crédit-bail s’étend progressivement à l’ensemble de ses équipements. Et notamment le matériel informatique pour lequel les établissements financiers spécialisés mettent au point des offres de financement de plus en plus diversifiées. Crédit-bail classique avec option d’achat, location financière simple, location de matériels seuls, de matériels et de logiciels, location avec ou sans prestations complémentaires de maintenance…, il existe désormais des types de contrats adaptés aux besoins des entreprises de toute taille.
C’est sans aucun doute une nouvelle avancée de ce qu’il est convenu d’appeler l’économie de l’usage. Alors qu’autrefois, les chefs d’entreprise avaient l’habitude d’utiliser les mécanismes du crédit-bail – autrement dit de louer plutôt que d’acheter – essentiellement pour procéder
Avec le crédit-bail, l’investissement correspondant ne figure pas au bilan, alors que le montant des loyers est déductible de son bénéfice imposable
au financement des locaux et des véhicules nécessaires au bon fonctionnement de leur activité, ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à y recourir également pour leur équipement informatique. Explication ? En raison du coût relativement élevé de ces investissements et de la rapidité d’obsolescence des matériels correspondants, il est souvent plus avantageux d’en être le locataire plutôt que le propriétaire. Il s’agit alors de disposer d’un bien d’équipement qui n’a aucunement vocation à figurer dans les immobilisations de l’entreprise Mieux : il existe maintenant des formules de financement qui permettent d’ajouter à la location des matériels celle de biens immatériels tels que les logiciels qui permettent de les faire fonctionner.
Un investissement hors bilan
Retour à la fin des années 1960. À une époque où les chefs d’entreprises désireux de réaliser un investissement important n’ont guère d’autre solution que de recourir à un crédit bancaire classique (ou à utiliser leurs fonds propres s’ils en ont les moyens), la loi du 2 juillet 1966 leur offre la possibilité d’opter pour une technique financière nouvelle en usage aux États-Unis depuis la fin de la Seconde guerre mondiale : le crédit-bail. Portée par un certain nombre d’établissements financiers spécialisés, elle consiste à mettre un bien dont ils restent propriétaires à la disposition d’une entreprise en contrepartie du paiement d’un loyer régulier pendant une période déterminée, au terme de laquelle le bailleur a la possibilité soit d’acquérir le bien considéré, soit de le restituer. Principal avantage : le crédit-bail préserve la trésorerie et la capacité d’endettement de l’entreprise qui choisit cette option. En effet, l’investissement correspondant ne figure pas à son bilan, alors que le montant des loyers est déductible de son bénéfice imposable. De plus, il ne nécessite ni apport initial, ni paiement de la TVA sur le montant du bien considéré. Seul problème : un éventuel ajustement fiscal lorsque la durée d’amortissement est différente entre l’achat direct et le financement par crédit-bail ! Le succès, en tout cas, est rapide, et au fil du temps, nombre d’entreprises prennent l’habitude de l’utiliser pour financer l’achat ou la construction de leurs locaux. Bureaux, ateliers, usines, entrepôts : outre les avantages financiers immédiats qu’elles en tirent, elles peuvent en effet espérer également à terme une plus-value significative sur la valeur du terrain ou du bien immobilier considéré. Quant à l’établissement financier-bailleur, il réalise un placement avantageux : tout au long de la durée de vie du contrat, il reste propriétaire d’un immeuble dont l’entretien est à la charge de l’entreprise utilisatrice. Résultat : le système du créditbail s’est progressivement étendu des locaux à la flotte automobile de l’entreprise puis, pourquoi pas, à ses équipements informatiques. C’est ainsi que la plupart des sociétés spécialisées ont mis sur pied relativement récemment une offre de crédit-bail adaptée aux besoins des entreprises en la matière. “Comme dans les autres pays où nous sommes présents, nous constatons en France une progression importante et régulière de la demande de nos clients pour le financement par crédit-bail de leur équipement informatique, confirme Arnaud Collomb, directeur commercial France de Crédit Agricole Leasing & Factoring. Nous finançons des parcs informatiques classiques, des implantations d’ERP, mais aussi de plus en plus de matériels digitaux (tablettes, smartphones…) depuis que la digitalisation des process est entrée en phase opérationnelle dans les entreprises.”
Choisir l’option d’achat
Première formule possible : le crédit-bail classique, qui offre aux entreprises la possibilité de