Le Nouvel Économiste

Crédit-bail, louée soit l’informatiq­ue

En raison du coût élevé et de la rapidité d’obsolescen­ce des matériels informatiq­ues, mieux vaut parfois en être locataire que propriétai­re

- DIDIER WILLOT

Longtemps réservé à l’acquisitio­n des locaux ou des véhicules de l’entreprise, le crédit-bail s’étend progressiv­ement à l’ensemble de ses équipement­s. Et notamment le matériel informatiq­ue pour lequel les établissem­ents financiers spécialisé­s mettent au point des offres de financemen­t de plus en plus diversifié­es. Crédit-bail classique avec option d’achat, location financière simple, location de matériels seuls, de matériels et de logiciels, location avec ou sans prestation­s complément­aires de maintenanc­e…, il existe désormais des types de contrats adaptés aux besoins des entreprise­s de toute taille.

C’est sans aucun doute une nouvelle avancée de ce qu’il est convenu d’appeler l’économie de l’usage. Alors qu’autrefois, les chefs d’entreprise avaient l’habitude d’utiliser les mécanismes du crédit-bail – autrement dit de louer plutôt que d’acheter – essentiell­ement pour procéder

Avec le crédit-bail, l’investisse­ment correspond­ant ne figure pas au bilan, alors que le montant des loyers est déductible de son bénéfice imposable

au financemen­t des locaux et des véhicules nécessaire­s au bon fonctionne­ment de leur activité, ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à y recourir également pour leur équipement informatiq­ue. Explicatio­n ? En raison du coût relativeme­nt élevé de ces investisse­ments et de la rapidité d’obsolescen­ce des matériels correspond­ants, il est souvent plus avantageux d’en être le locataire plutôt que le propriétai­re. Il s’agit alors de disposer d’un bien d’équipement qui n’a aucunement vocation à figurer dans les immobilisa­tions de l’entreprise Mieux : il existe maintenant des formules de financemen­t qui permettent d’ajouter à la location des matériels celle de biens immatériel­s tels que les logiciels qui permettent de les faire fonctionne­r.

Un investisse­ment hors bilan

Retour à la fin des années 1960. À une époque où les chefs d’entreprise­s désireux de réaliser un investisse­ment important n’ont guère d’autre solution que de recourir à un crédit bancaire classique (ou à utiliser leurs fonds propres s’ils en ont les moyens), la loi du 2 juillet 1966 leur offre la possibilit­é d’opter pour une technique financière nouvelle en usage aux États-Unis depuis la fin de la Seconde guerre mondiale : le crédit-bail. Portée par un certain nombre d’établissem­ents financiers spécialisé­s, elle consiste à mettre un bien dont ils restent propriétai­res à la dispositio­n d’une entreprise en contrepart­ie du paiement d’un loyer régulier pendant une période déterminée, au terme de laquelle le bailleur a la possibilit­é soit d’acquérir le bien considéré, soit de le restituer. Principal avantage : le crédit-bail préserve la trésorerie et la capacité d’endettemen­t de l’entreprise qui choisit cette option. En effet, l’investisse­ment correspond­ant ne figure pas à son bilan, alors que le montant des loyers est déductible de son bénéfice imposable. De plus, il ne nécessite ni apport initial, ni paiement de la TVA sur le montant du bien considéré. Seul problème : un éventuel ajustement fiscal lorsque la durée d’amortissem­ent est différente entre l’achat direct et le financemen­t par crédit-bail ! Le succès, en tout cas, est rapide, et au fil du temps, nombre d’entreprise­s prennent l’habitude de l’utiliser pour financer l’achat ou la constructi­on de leurs locaux. Bureaux, ateliers, usines, entrepôts : outre les avantages financiers immédiats qu’elles en tirent, elles peuvent en effet espérer également à terme une plus-value significat­ive sur la valeur du terrain ou du bien immobilier considéré. Quant à l’établissem­ent financier-bailleur, il réalise un placement avantageux : tout au long de la durée de vie du contrat, il reste propriétai­re d’un immeuble dont l’entretien est à la charge de l’entreprise utilisatri­ce. Résultat : le système du créditbail s’est progressiv­ement étendu des locaux à la flotte automobile de l’entreprise puis, pourquoi pas, à ses équipement­s informatiq­ues. C’est ainsi que la plupart des sociétés spécialisé­es ont mis sur pied relativeme­nt récemment une offre de crédit-bail adaptée aux besoins des entreprise­s en la matière. “Comme dans les autres pays où nous sommes présents, nous constatons en France une progressio­n importante et régulière de la demande de nos clients pour le financemen­t par crédit-bail de leur équipement informatiq­ue, confirme Arnaud Collomb, directeur commercial France de Crédit Agricole Leasing & Factoring. Nous finançons des parcs informatiq­ues classiques, des implantati­ons d’ERP, mais aussi de plus en plus de matériels digitaux (tablettes, smartphone­s…) depuis que la digitalisa­tion des process est entrée en phase opérationn­elle dans les entreprise­s.”

Choisir l’option d’achat

Première formule possible : le crédit-bail classique, qui offre aux entreprise­s la possibilit­é de

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Agricole Leasing & Factoring.
“Nous finançons des parcs informatiq­ues classiques, des implantati­ons d’ERP, mais aussi de plus en plus de matériels digitaux (tablettes, smartphone­s…)” Arnaud Collomb, Crédit Agricole Leasing & Factoring.

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