Voitures électriques, propres et moins chères?
L’offre évolue dans le bon sens et rapidement – autonomie toujours croissante, coût total de possession toujours plus bas – mais le marché est encore loin de l’explosion
L’offre de voitures électriques augmente fortement comme l’a démontré le récent salon international de l’automobile de Genève début mars. Les progrès technologiques permettent d’envisager aujourd’hui plus sereinement l’achat d’un tel véhicule, et la multiplication des modèles devrait entraîner une baisse des prix. Néanmoins, le prix d’achat, élevé ou non, ne saurait être le seul critère pour acquérir une voiture dite propre, et beaucoup d’autres sont à prendre en compte. On parle alors du coût total de possession. En 2018, est-il économique de faire l’acquisition d’une e-voiture ? De nombreux facteurs le laissent penser, encore faut-il trouver la compatibilité entre le véhicule et son propriétaire.
Aujourd’hui, les clients achètent d’abord pour l’économie, annonce d’emblée Jérémie Maestracci, directeur de la division véhicules électriques de PSA. Ceux qui le faisaient par conviction écologique appartenaient à un marché beaucoup plus
petit.” En 2017, quelque 25 000 voitures électriques ont été immatriculées en France. Depuis 2011, la progression est constante, mais les chiffres n’explosent pas pour autant. Plusieurs freins sont à mettre en avant, notamment la frilosité devant le prix mais aussi face à la nouveauté. De leur côté, les constructeurs n’ont
pas tous embrassé rapidement l’électrique et ses nouveaux horizons. “Si vous me demandez s’il y a une explosion ou même un frémissement de l’électrique, je vous dis non !, témoigne Gérard de Chalonge, directeur marketing et commercial d’Athlon, fournisseur en location longue durée de solutions de mobilité. Aujourd’hui l’électrique reste un marché de niche, avec une pénétration entre 1 et 1,5 % de nos livraisons en 2017.”
Pour qui ?
Il convient dans un premier temps de savoir à qui s’adresse l’offre de véhicules électriques. Bien sûr pour un gros rouleur, l’électrique n’est pas (encore) adapté et notamment pour les flottes d’entreprises. “On ne fera Là où une petite citadine essence coûte 10 euros pour 100 km, son équivalent électrique ne revient qu’à 2 euros (en cas de rechargement à domicile)
pas rouler en électrique quelqu’un qui parcourt plus de 50 000 km par an comme les commerciaux” donne à titre d’exemple Gérard de Chalonge. “Le véhicule électrique ne répond évidemment pas aux attentes d’un client BtoB qui fait en moyenne plus de 100 000 km
par an”, confirme Jean-Loup Savigny, directeur commercial & marketing de Leaseplan, premier loueur mondial. Toutefois, pour inciter les entreprises à opter pour les voitures électriques, Leaseplan a pensé à des locations longue durée plus courtes avec des bonus sur 24 mois plus grands que sur 48. “En fin de contrat sur 36 ou 48 mois, on a beaucoup d’incertitudes sur la valeur de la voiture, dit Jean-Loup Savigny. En 24 mois, on subit moins l’impact du progrès technique ; le particulier