Une croissance décomplexée
Quelles sont les motivations de ces acheteurs qui portent la bonne santé de l’immobilier de luxe en France ?
Acheter un bien de prestige, c’est investir dans un emplacement prestigieux, une vue imprenable, des matériaux nobles et des prestations de luxe (home cinéma, piscine privée, tennis, conciergerie 24h/24h, etc.). Une dimension d’exception qui n’est pas seulement applicable aux acquisitions en “pierre”. Car les grandes fortunes ne limitent pas leurs achats aux propriétés immobilières : parcelles viticoles ou agricoles, yachts, îles privées, avions… La marque Engel & Völkers, jusquelà spécialisée dans les biens immobiliers de luxe, l’a bien compris. “E&V a diversifié son offre sur les activités du yachting en 2007 et plus récemment de l’aviation en 2015. Ces activités, de par leur positionnement premium, restent cependant un marché de niche”, explique David Scheffler, président France de la société et membre du comité de direction international. Avec un positionnement lifestyle de luxe, l’entreprise est précurseur et peut proposer à sa clientèle aussi bien du real estate que des biens mobiliers. Autant de possibilités pour de riches acquéreurs pas trop regardants sur leurs dépenses, mais restant vigilants à la fluctuation du marché économique. “Les clients aisés sont avant tout des financiers, et ils ne vont pas passer à côté de taux d’intérêt aussi bas et qui varient entre 1 et 1,5 %”, commente Philippe Taboret, directeur général adjoint chez Cafpi (société de courtage en prêts immobiliers). Afin de répondre au mieux aux exigences de cette clientèle, il faut d’abord s’intéresser à leur profil. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017, la confiance des acquéreurs est revenue sur le marché immobilier français haut de gamme. Selon une étude Lux-Résidence pour le réseau immobilier Coldwell Banker, 56 % des acheteurs de biens de prestige sentent que c’est le bon moment pour investir en métropole. Malgré leur motivation, ils restent très exigeants quant à la valeur du bien recherché. Issus des catégories socioprofessionnelles supérieures (professions libérales, chefs d’entreprise, propriétaires fonciers…), leur budget varie en général entre 750 000 et 3 millions d’euros, voire plus. Pour 54 %, l’objectif reste l’achat d’une résidence principale de prestige, suivi par l’acquisition d’une résidence secondaire ou d’un bien à but locatif ou patrimonial d’investissement à long terme. De plus, 85 % des acheteurs potentiels sont prêts à surclasser, c’est-à-dire à prendre un bien plus grand ou mieux situé. Majoritairement de nationalité française, les futurs acquéreurs privilégient deux zones géographiques d’investissement : la Côte d’Azur et/ou le bassin parisien.
À Paris, Hausmann fait toujours rêver
La capitale reste en tête dans le marché de l’immobilier de luxe. “En Ile-de-France, la croissance s’élève à 4,8 % entre le 3e trimestre 2016 et le 3e trimestre 2017. Cette accélération provient d’une hausse de 7,8 % des prix des appartements parisiens dont le prix au mètre carré peut atteindre 9 200 euros, dépassant les pics de 2011-2012”, décrit David Scheffler. Deux types de biens sont très recherchés actuellement sur Paris : les studios et 2 pièces, et les appartements familiaux de prestige (plus de 100 m2 et quatre chambres minimum). Les acheteurs français ont
“Les clients aisés sont avant tout des financiers, et ils ne vont pas passer à côté de taux d’intérêt aussi bas et qui varient entre 1 et 1,5 %”